In: La revue internationale et stratégique: revue trimestrielle publiée par l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Band 129, Heft 1, S. 93-104
Les États-Unis ont eu longtemps des approches différenciées dans la région, sans être acteur reconnu à part entière dans les forums. Malgré une présence en Micronésie, Océanie et Indo-Pacifique, confronté à la concurrence chinoise, Washington doit relancer une politique ambitieuse et respectueuse des souverainetés régionales.
Les collectivités françaises d'Océanie sont des actrices essentielles dans la zone indo-pacifique. C'est un atout de premier plan à condition qu'elles participent pleinement à la définition d'une stratégie globale au cœur d'une des zones où le monde se fait aujourd'hui. L'État doit s'appuyer sur cette puissance insulaire.
La politique Indo-Pacifique de la France doit prendre en compte la diversité des territoires dans cette région aux nombreuses interactions. La France est de fait un État insulaire qui doit accroître ses relations en prenant en compte de multiples dimensions pour répondre aux nouveaux défis dont le réchauffement climatique.
Depuis 2018, les autorités françaises emploient le concept d'« Indo-Pacifique » à la place de celui d'« Asie-Pacifique ». Cette évolution sémantique traduit un changement de politique et même de vision du monde. L'Asie est désormais placée au cœur des préoccupations françaises et un accent particulier est mis sur les océans. Les îles – y compris les collectivités territoriales françaises – acquièrent une importance nouvelle. La France s'affirme comme une puissance maritime et insulaire.
Les États insulaires des océans Indien et Pacifique font l'objet de convoitises. Cette raison les pousse à travailler ensemble et à valoriser des institutions régionales qui permettent de mieux répondre aux nombreux défis qui se posent, en particulier autour des coopérations bleues et en valorisant une approche non sécuritaire.
In: La revue internationale et stratégique: revue trimestrielle publiée par l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Band 110, Heft 2, S. 20-32
En France, les think tanks souffrent d'une relation ambiguë avec l'État. D'un côté, celui-ci ne les associe pas à la conception des grandes lignes de politique étrangère. De l'autre, il leur demande d'être des outils multifonctions au service de l'intérêt national, tout en conservant autonomie et indépendance. Les think tanks et leurs membres sont, de fait, sujets à de potentielles instrumentalisations et autres jeux d'influence par des puissances extérieures. Pour autant, les exemples de rapports interétatiques fructueux initiés par des think tanks sont nombreux et ne doivent pas être sous-évalués.
In: La revue internationale et stratégique: l'international en débat ; revue trimestrielle publiée par l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Heft 110, S. 20-32
Conçu comme devant être « LA » plateforme de dialogue Europe – Asie, l'ASEM est un forum des relations bilatérales parmi bien d'autres. L'ASEAN en demeure un des pivots même si numériquement les États membres de l'Association ne représentent plus qu'un membre asiatique sur deux. Élargi au-delà de l'Union Européenne à l'Ouest et de l'« ASEAN + 3 » à l'Est, l'ASEM recherche encore sa configuration géographique optimale. Doit-elle s'ouvrir à de nouveaux partenaires en Asie centrale, en Asie du Sud, parmi les États insulaires du Pacifique ou encore vers les cinq États des Balkans occidentaux non-membres de l'Union européenne ? En développant une vision « continentale » des relations euro-asiatiques, l'ASEM et ses États membres européens seront mieux à même de définir leurs attentes vis-à-vis de la Chine, des États-Unis et des autres institutions trans-asiatiques (APEC, EAS...).
La Chine a de nouvelles ambitions dans le Pacifique, tout en cherchant à y préserver la stabilité en établissant des partenariats avec les pays de la région. L'aide au développement est un des outils permettant un dialogue indispensable pour préserver les équilibres.