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This article makes a contribution to the literature on the new politics of the welfare state. Taking the case of home care for the elderly in France, it shows that contestation around this policy has been rooted more in the opposition between different interest groups as regards marketisation than in gender issues. However, in a highly feminised sector, the results of this contestation have had gendered effects. Neither left- nor right-wing governments have sought to halt the process of marketisation; instead, they have replicated the opposition between interest groups and defended the development of different forms of care marketisation, with different, gendered consequences for the valuation of care work.

Les services à domicile -dans lesquels les femmes des classes populaires constituent la majorité de la main-d'œuvre- sont arrivés sur l'agenda européen dans les années 1990. Depuis lors, l'attention des institutions européennes s'est concentrée sur deux questions principales : la participation au marché du travail et les droits humains et des travailleuses. Quel a été le rôle des représentants des travailleuses 1 et des employeurs dans l'émergence et le façonnement au niveau européen de ce nouveau domaine d'intérêt ? Cet article montre que les fédérations patronales nationales et européennes ont coopéré avec la Commission européenne pour présenter le travail à domicile comme un moyen d'augmenter les taux d'emploi, mais que d'autres façons de penser ces services sont également apparues. Les activités de l'organisation internationale du travail (OIT) ont contribué à développer des convergences des cadrages différents du problème au niveau européen.

Résumé Cet article analyse les liens indirects existant entre politiques sociales et régulation politique des métiers, en prenant le cas des métiers du care et des services domestiques en France et en Allemagne. Il montre que ces États providence peuvent créer des ressources et des contraintes pour la régulation politique des métiers : alors que trois mondes professionnels étaient identifiables de part et d'autre du Rhin à la fin des années 1970, les débats sur la dépendance, la garde des enfants et les services de proximité s'y sont déployés autrement. Ils ont conduit au choix d'instruments de politiques publiques différents et à des reconfigurations distinctes des mondes professionnels. Les États providence participent donc aux transformations de ces derniers.

Étalé sur plus de vingt ans, le débat sur la dépendance en Allemagne a été très fortement marqué par la proximité entre risque maladie et risque dépendance, conduisant à une solution dans laquelle la nouvelle Assurance dépendance, créée en 1994, ressemble fortement à sa devancière, l'Assurance maladie. En même temps, les différences révélées dans sa mise en œuvre montrent que les concepteurs de l'Assurance dépendance, malgré leur intention première et malgré le relatif consensus politique à la fin des débats, ont échoué dans la tentative visant à éviter les problèmes financiers de l'Assurance maladie. Le principe de la stabilité des cotisations a été progressivement levé. Des effets sociaux pervers sont également apparus, l'Assurance dépendance allemande devenant productrice d'inégalités pour les personnes aidantes, celles-ci étant surtout des femmes non déclarées et pourvues de statuts atypiques.

En France, les instruments socio-fiscaux visant à soutenir l'emploi domestique n'ont pratiquement pas cessé d'être développés depuis les années 1980 jusqu'en 2010 et ont été promus comme modèles à l'étranger. L'objet de cet article sera d'interroger la logique de ces instruments, les rapports de classe, de genre et de race véhiculés par leur contenu et par les débats qui leur ont donné naissance.

Les plans d'aide élaborés par les agents et agentes des départements déterminent le montant de l'allocation personnalisée pour l'autonomie (Apa) à domicile. En donnant accès à des services payants, ils semblent a priori permettre un certain désengagement des proches aidants et aidantes. Une enquête de terrain réalisée auprès d'agents et agentes d'un département français en charge de l'élaboration de ces plans montre au contraire qu'ils tiennent compte de l'éventuelle intervention des proches et constituent ainsi, de fait, un cadre de répartition du travail d'aide entre proches et professionnelles. L'enquête permet aussi de comprendre les normes et principes des agents et agentes et pourquoi l'Apa n'aboutit pas à décharger les proches de leur fardeau, notamment en entretenant le principe selon lequel le travail d'aide et d'accompagnement serait un devoir et irait de soi pour les femmes, renforçant ainsi les inégalités entre les femmes et les hommes.

Confrontés à une féminisation croissante et aux préoccupations de leurs membres et des mouvements sociaux, faisant face à des injonctions des gouvernements nationaux ou des acteurs européens, les partenaires sociaux nationaux et européens ont été travaillés ces trente dernières années par le genre et son articulation à d'autres dimensions de la vie sociale, également sources d'inégalités et de discriminations. Ce texte s'intéresse à la façon dont les partenaires sociaux ont été mis à l'épreuve du genre et de l'intersectionnalité, et il présente les principaux apports de la littérature qui s'est penchée sur la structuration des relations entre partenaires sociaux, genre et intersectionnalité.