« Tu cherches quelque chose ? »: Ethnogéographie de la drague et des relations sexuelles entre hommes dans le Bois de Vincennes
In: Géographie et cultures, Heft 83
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In: Géographie et cultures, Heft 83
In: Espaces et sociétés, Band 139, Heft 4, S. 159-174
ISSN: 0014-0481
Résumé La grande ville occupe en Occident une place particulière dans l'imaginaire et la culture gays . Elle est attractive pour les homosexuels car elle leur garantit à la fois l'anonymat et la visibilité et augmente les possibilités de rencontre. Elle permet surtout l'identification à des territoires spécifiques voire la construction d'une identité collective, notamment par le développement de réseaux de sociabilité qui s'appuient sur un tissu dense de commerces et d'associations. Enfin, elle offre une plus grande liberté que les autres espaces par rapport aux contraintes quotidiennes de l'hétéronormativité. Cependant, comme ailleurs, cette liberté a des limites et les homosexuels doivent constamment ajuster leur comportement en fonction des lieux et trouver la distance adéquate afin d'échapper à la stigmatisation.
24 pages, 13 figures ; International audience ; Set up to commemorate the riots of Stonewall in New York, Gay Pride parade celebrates homosexual visibility each year. The Pride parade remains a political event for equal rights and against homophobia even if it tends to become a carnival, in Paris as in the others Western main cities. For all that, one day a year, gay men and lesbians succeed in appropriating public space, doing their coming out and challenging the norms based on heterosexual hegemony which shape this space. By infringing them by various performances, which often put their bodies in scene, they question the bases of this hegemony impossible to undo and they validate their identity. ; La Gay Pride, née pour commémorer les émeutes de Stonewall à New York, est un défilé qui célèbre chaque année la visibilité homosexuelle. Si la Gay Pride demeure une manifestation politique pour l'égalité des droits et contre l'homophobie, elle tend à devenir un gigantesque carnaval, à Paris comme dans les autres métropoles occidentales. Pour autant, un jour par an, les gays et les lesbiennes parviennent à s'approprier l'espace public, à « sortir du placard » et à contester les normes basées sur l'hégémonie hétérosexuelle qui façonnent cet espace. En les transgressant par diverses performances, qui mettent souvent leurs corps en scène, ils interrogent les fondements de cette hégémonie impossible à défaire et valident leur identité.
BASE
La Gay Pride, défilé annuel de la « fierté » homosexuelle, entre manifestation politique et fête de rue, comme les Gay Games par exemple, témoigne de la visibilité croissante acquise par les gays et les lesbiennes dans l'espace public des grandes villes, même si elle reste relative et fragile. Cette communication questionne cette marche en tant que performance dans l'espace public. Dans ce contexte, la performance est définie comme une démonstration publique pouvant prendre différentes formes (matérielle, discursive, etc.) et avoir une visée politique. Lorsqu'elle est réalisée par un individu ou un groupe dominé, elle peut transgresser la norme dominante. Les performances hétérosexuelles qui se répètent en continu dans l'espace public laissent croire qu'il est « naturellement » hétérosexuel. La Gay Pride apparait comme un moment éphémère de résistance et de contestation de son caractère hétéronormatif et des interdits qu'il véhicule. Cependant, depuis quelques années, marquées par une forte affluence, elle tend à ressembler aux autres fêtes de rue. Il convient donc de réévaluer le rôle de ce défilé dans l'affirmation des identités gays et lesbiennes. On rappelle que la Gay Pride demeure une manifestation politique et on en explique les raisons. On discute ensuite des formes prennent les performances des homosexuels pour s'approprier l'espace public et contester l'hégémonie hétérosexuelle, et des limites de cette appropriation lors de la Gay Pride. On interroge aussi les modalités et le rôle de la mise en visibilité homosexuelle au travers du corps, vecteur principal de la relation entre l'individu et l'espace, rendu visible à l'occasion du défilé, et son éventuelle dimension transgressive. On évalue enfin les conséquences de ce dévoilement. Quand l'homosexuel est physiquement défini, la frontière devient clairement visible avec l'hétérosexuel. A ce moment là, ne devient-il pas moins menaçant pour la norme et plus aisé à stigmatiser ?
BASE
La Gay Pride, défilé annuel de la « fierté » homosexuelle, entre manifestation politique et fête de rue, comme les Gay Games par exemple, témoigne de la visibilité croissante acquise par les gays et les lesbiennes dans l'espace public des grandes villes, même si elle reste relative et fragile. Cette communication questionne cette marche en tant que performance dans l'espace public. Dans ce contexte, la performance est définie comme une démonstration publique pouvant prendre différentes formes (matérielle, discursive, etc.) et avoir une visée politique. Lorsqu'elle est réalisée par un individu ou un groupe dominé, elle peut transgresser la norme dominante. Les performances hétérosexuelles qui se répètent en continu dans l'espace public laissent croire qu'il est « naturellement » hétérosexuel. La Gay Pride apparait comme un moment éphémère de résistance et de contestation de son caractère hétéronormatif et des interdits qu'il véhicule. Cependant, depuis quelques années, marquées par une forte affluence, elle tend à ressembler aux autres fêtes de rue. Il convient donc de réévaluer le rôle de ce défilé dans l'affirmation des identités gays et lesbiennes. On rappelle que la Gay Pride demeure une manifestation politique et on en explique les raisons. On discute ensuite des formes prennent les performances des homosexuels pour s'approprier l'espace public et contester l'hégémonie hétérosexuelle, et des limites de cette appropriation lors de la Gay Pride. On interroge aussi les modalités et le rôle de la mise en visibilité homosexuelle au travers du corps, vecteur principal de la relation entre l'individu et l'espace, rendu visible à l'occasion du défilé, et son éventuelle dimension transgressive. On évalue enfin les conséquences de ce dévoilement. Quand l'homosexuel est physiquement défini, la frontière devient clairement visible avec l'hétérosexuel. A ce moment là, ne devient-il pas moins menaçant pour la norme et plus aisé à stigmatiser ?
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24 pages, 13 figures ; International audience ; Set up to commemorate the riots of Stonewall in New York, Gay Pride parade celebrates homosexual visibility each year. The Pride parade remains a political event for equal rights and against homophobia even if it tends to become a carnival, in Paris as in the others Western main cities. For all that, one day a year, gay men and lesbians succeed in appropriating public space, doing their coming out and challenging the norms based on heterosexual hegemony which shape this space. By infringing them by various performances, which often put their bodies in scene, they question the bases of this hegemony impossible to undo and they validate their identity. ; La Gay Pride, née pour commémorer les émeutes de Stonewall à New York, est un défilé qui célèbre chaque année la visibilité homosexuelle. Si la Gay Pride demeure une manifestation politique pour l'égalité des droits et contre l'homophobie, elle tend à devenir un gigantesque carnaval, à Paris comme dans les autres métropoles occidentales. Pour autant, un jour par an, les gays et les lesbiennes parviennent à s'approprier l'espace public, à « sortir du placard » et à contester les normes basées sur l'hégémonie hétérosexuelle qui façonnent cet espace. En les transgressant par diverses performances, qui mettent souvent leurs corps en scène, ils interrogent les fondements de cette hégémonie impossible à défaire et valident leur identité.
BASE
In: Revue historique des armées, Heft 2=275, S. 113-121
ISSN: 0035-3299
In: Revue historique des armées, Band 275, Heft 2, S. 113-121