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Depuis l'adoption de la loi Aillagon en 2003, le mécénat contemporain se développe dans le domaine des arts et de la culture. La grande bourgeoisie dispose ainsi d'une nouvelle scène où se donner en spectacle. En s'appuyant sur les travaux de Sabine Rozier et d'Alain Viala, cet article s'interroge sur les contradictions de la promotion de ce nouveau mode de financement des moyens de production et de diffusion des pratiques artistiques ou culturelles, qui emprunte son nom à des pratiques tombées en désuétude depuis plusieurs siècles.

International audience ; Sous la monarchie de Juillet, le système napoléonien d'organisation des théâtres est maintenu. Bien que les autorisations soient accordées avec une plus grande libéralité que sous l'Empire et la Restauration, la vie théâtrale n'en est donc pas moins régie par une forme de système du privilège qui accorde aux seuls théâtres royaux une subvention, dont le montant est voté par la Chambre. Le pouvoir politique intervient donc sur la vie théâtrale au plan administratif (par la délivrance de l'autorisation), esthétique (par la définition restrictive ou coercitive du répertoire à jouer), et économique (par l'accord ou non d'une subvention). Cette intervention institue deux camps dans la vie théâtrale, les théâtres royaux d'un côté et les théâtres secondaires de l'autre. Quelle est la nature de cette dichotomie et comment interpréter le choix politique de la maintenir ? Faut-il y voir une opposition entre deux systèmes de valeurs, l'un institutionnel, académique et hérité du passé et l'autre, non institutionnel, concurrentiel et libre dont le développement futur n'est brimé que par le maintien artificiel du premier ? La réponse à cette question conditionne l'interprétation de phénomènes majeurs de l'histoire théâtrale de la période.

International audience ; Sous la monarchie de Juillet, le système napoléonien d'organisation des théâtres est maintenu. Bien que les autorisations soient accordées avec une plus grande libéralité que sous l'Empire et la Restauration, la vie théâtrale n'en est donc pas moins régie par une forme de système du privilège qui accorde aux seuls théâtres royaux une subvention, dont le montant est voté par la Chambre. Le pouvoir politique intervient donc sur la vie théâtrale au plan administratif (par la délivrance de l'autorisation), esthétique (par la définition restrictive ou coercitive du répertoire à jouer), et économique (par l'accord ou non d'une subvention). Cette intervention institue deux camps dans la vie théâtrale, les théâtres royaux d'un côté et les théâtres secondaires de l'autre. Quelle est la nature de cette dichotomie et comment interpréter le choix politique de la maintenir ? Faut-il y voir une opposition entre deux systèmes de valeurs, l'un institutionnel, académique et hérité du passé et l'autre, non institutionnel, concurrentiel et libre dont le développement futur n'est brimé que par le maintien artificiel du premier ? La réponse à cette question conditionne l'interprétation de phénomènes majeurs de l'histoire théâtrale de la période.

International audience ; Chatterton (1835) et Ruy Blas (1838) proposent une réflexion sur la marchandisation des valeurs de l'art et de la politique au moment même où l'organisation marchande des activités théâtrales crée des tensions dans le monde des théâtres. Dans ces deux pièces, les personnages sont pris dans une relation marchande qui contraint leur action ou leur travail. Leurs discours produisent une compréhension (plus ou moins critique, plus ou moins cohérente) de cette situation qui concerne, en fait, une grande partie de la société de l'époque. Ces pièces offrent ainsi aux acteurs la possibilité de faire dialoguer leur personnage avec leur propre situation de travail (une performance scénique rémunérée dans un système théâtral en cours de libéralisation) et aux spectateurs, celle de s'interroger sur ce nouveau fait de société que constitue l'institutionnalisation du marché du travail.

International audience ; Chatterton (1835) et Ruy Blas (1838) proposent une réflexion sur la marchandisation des valeurs de l'art et de la politique au moment même où l'organisation marchande des activités théâtrales crée des tensions dans le monde des théâtres. Dans ces deux pièces, les personnages sont pris dans une relation marchande qui contraint leur action ou leur travail. Leurs discours produisent une compréhension (plus ou moins critique, plus ou moins cohérente) de cette situation qui concerne, en fait, une grande partie de la société de l'époque. Ces pièces offrent ainsi aux acteurs la possibilité de faire dialoguer leur personnage avec leur propre situation de travail (une performance scénique rémunérée dans un système théâtral en cours de libéralisation) et aux spectateurs, celle de s'interroger sur ce nouveau fait de société que constitue l'institutionnalisation du marché du travail.

International audience ; Si, comme l'affirme Paul Bénichou , le libéralisme finit par l'emporter au cours du siècle sur les « pensées » adverses et par pénétrer l'ensemble des doctrines tant sur le plan politique qu'esthétique, et si, parallèlement, le rayonnement du siècle de Louis XIV n'a pas été éclipsé par cette victoire philosophique ou idéologique, c'est bien que le premier s'est accommodé du second, voire en a fait un usage précieux. La promotion par Guizot de la façon dont le siècle Louis XIV a produit des talents littéraires et théâtraux apparaît comme un des moments cruciaux de la postérité de ce mythe du Grand siècle, car elle lui fournit une nouvelle façon de rayonner dans des circonstances politiques et économiques nouvelles.

International audience ; Si, comme l'affirme Paul Bénichou , le libéralisme finit par l'emporter au cours du siècle sur les « pensées » adverses et par pénétrer l'ensemble des doctrines tant sur le plan politique qu'esthétique, et si, parallèlement, le rayonnement du siècle de Louis XIV n'a pas été éclipsé par cette victoire philosophique ou idéologique, c'est bien que le premier s'est accommodé du second, voire en a fait un usage précieux. La promotion par Guizot de la façon dont le siècle Louis XIV a produit des talents littéraires et théâtraux apparaît comme un des moments cruciaux de la postérité de ce mythe du Grand siècle, car elle lui fournit une nouvelle façon de rayonner dans des circonstances politiques et économiques nouvelles.

International audience ; Pendant l'été 2009, le journal communiste L'Humanité publie chaque jour le portrait d'un personnage de la Révolution. Ces textes sont l'occasion d'étudier les rapports entre l'écriture de l'histoire, le journalisme et le militantisme politique. Pour L'Humanité, la commémoration de la Révolution reste un engagement révolutionnaire. Mais à côté de textes engagés dans la tradition robespierriste et marxiste s'élèvent désormais des voix inattendues qui témoignent d'un débat ouvert, tant sur l'héritage de la Révolution que sur son historiographie.

International audience ; Pendant l'été 2009, le journal communiste L'Humanité publie chaque jour le portrait d'un personnage de la Révolution. Ces textes sont l'occasion d'étudier les rapports entre l'écriture de l'histoire, le journalisme et le militantisme politique. Pour L'Humanité, la commémoration de la Révolution reste un engagement révolutionnaire. Mais à côté de textes engagés dans la tradition robespierriste et marxiste s'élèvent désormais des voix inattendues qui témoignent d'un débat ouvert, tant sur l'héritage de la Révolution que sur son historiographie.

International audience ; Pendant l'été 2009, le journal communiste L'Humanité publie chaque jour le portrait d'un personnage de la Révolution. Ces textes sont l'occasion d'étudier les rapports entre l'écriture de l'histoire, le journalisme et le militantisme politique. Pour L'Humanité, la commémoration de la Révolution reste un engagement révolutionnaire. Mais à côté de textes engagés dans la tradition robespierriste et marxiste s'élèvent désormais des voix inattendues qui témoignent d'un débat ouvert, tant sur l'héritage de la Révolution que sur son historiographie.

Intro -- Remerciements -- Introduction -- Ce que la littérature peut dire de l'économie -- Geneviève Sicotte -- Culture et économie -- De quelques récits structurants depuis le XIXe siècle -- Guy Bellavance et Christian Poirier -- Delphine de Mme de Staël (1802) : économie et mélancolie -- Catherine Langle -- Balzac, les espèces sociales et la représentation du pouvoir économique au XIXe siècle -- François-Emmanuël Boucher -- Consommation et littérature : des pantoufles d'Emma Bovary à la tortue de des Esseintes -- Geneviève Sicotte -- « Conflit » ou la prose fiduciaire de Mallarmé -- Nelson Charest -- Mines d'or et fausse monnaie : échange, valeur et spéculation dans les romans de la vie littéraire de Gide et Dunan -- Michel Lacroix -- Tristes topiques -- Nature, culture et capitalisme « sauvage » chez Michel Houellebecq -- Sylvain David -- Commerce et circulation de marchandises et d'idées : la piraterie dans tous ses états -- Sara Harvey -- Dramaturgies de la crise : à la recherche du travail perdu -- Stéphanie Loncle -- La crise du change dans le théâtre contemporain : affabulations théâtrales et allégorisation de l'économie -- Martial Poirson -- The Price of Everything -- Les notions de valeur et de contrat dans la performance britannique en période néolibérale -- Chloé Déchery, -- L'impropriété théâtrale / le théâtre impropre : louer une place de théâtre -- emprunter un rôle -- posséder un livre ? -- Christian Biet -- Biographies.