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Durant l'entre-deux-guerres, l'indépendance économique et le repliement identitaire deviennent les horizons que la Suisse se donne pour répondre à la crise économique et à l'incertitude politique et sociale. Cœur symbolique de cette vision, le monde alpin condense les craintes de dépeuplement du monde rural et de son incapacité à nourrir le pays. C'est pour répondre à ces inquiétudes que, dès les années 1920, la Suisse adopte des mesures de régulation du marché agricole. En même temps, sur la base d'enquêtes sur les régions de montagne, elle promeut des mesures destinées à moderniser les économies alpines. Cette double approche, qui se concrétise dans le renforcement des subventions fédérales en faveur de l'agriculture, se heurte toutefois aux limites d'un modèle de modernisation propre aux économies (et à l'agriculture) de plaine – peu compatible avec les spécificités (et les contraintes) de la montagne – et à la subordination de la politique de la montagne à la politique agricole fédérale, ainsi qu'à ses priorités liées à l'approvisionnement alimentaire du pays.

From the latter half of the nineteenth century, mixed farming in the Alpine regions of Switzerland underwent a gradual process of specialisation. Cereal crops were phased out in favour of feed crops, livestock, viticulture and fruit farming. This article analyses the way in which the land market was affected by this increasingly specialised primary sector and asks whether this market became more efficient as a result of reduced transaction costs. Surveys have shown that the land market remained bound by the inertia inherent in the nature of landed property in the Alpine area. The connection between agricultural diversification and the land market appears to have been only partial and this suggests that the modernisation of farming did not so much alter the main balance of the market itself, as boost the circulation of plots more directly associated with the process of specialisation.

L'article analyse les caractéristiques de la pluriactivité dans deux régions alpines à forte vocation viticole et où le processus d'industrialisation amène, dès la seconde moitié du XIX e siècle, de nouvelles opportunités d'emploi et de revenu pour les ménages. Dans un premier moment, sont pris en compte les facteurs affectant les formes de la pluriactivité, notamment le rôle (d'intégration ou de substitution) du revenu industriel par rapport au revenu agricole, ainsi que les possibilités d'adaptation du temps de travail industriel avec les besoins des exploitations. Ensuite, à travers l'exemple de deux réalités locales en Valais et en Valteline, l'article analyse les facteurs qui définissent les logiques de l'embauche des individus dans le secteur industriel.