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Dans cet article, les auteurs se donnent pour objectif de confronter deux ouvrages récents qui ont remis au centre de leurs réflexions la notion de travail. Il s'agit des livres "Le travail démocratique" de Alexis Cukier et "Le travail à mort" de Bertrand Ogilvie. Tous deux renouent ainsi avec des débats anciens mais toujours d'actualité sur la centralité du travail. Lieu, moteur, fondement ou essence, normatif, stratégique ou ontologique, ce thème de la centralité peut s'entendre de différentes manières sur lesquelles l'article revient dans un premier temps. À ce premier travail de croisement de ces auteurs autour de la question de la centralité du travail succède une deuxième confrontation, cette fois-ci sur le plan de la méthode et, plus fondamentalement, sur la conception de la normativité du travail qu'ils mobilisent chacun pour leur part. Une dernière section tente de déterminer la manière dont ces deux manières de concevoir le travail, sa centralité et sa normativité, conduisent à penser l'action transformatrice de ce même travail.

Dans cet article, les auteurs se donnent pour objectif de confronter deux ouvrages récents qui ont remis au centre de leurs réflexions la notion de travail. Il s'agit des livres "Le travail démocratique" de Alexis Cukier et "Le travail à mort" de Bertrand Ogilvie. Tous deux renouent ainsi avec des débats anciens mais toujours d'actualité sur la centralité du travail. Lieu, moteur, fondement ou essence, normatif, stratégique ou ontologique, ce thème de la centralité peut s'entendre de différentes manières sur lesquelles l'article revient dans un premier temps. À ce premier travail de croisement de ces auteurs autour de la question de la centralité du travail succède une deuxième confrontation, cette fois-ci sur le plan de la méthode et, plus fondamentalement, sur la conception de la normativité du travail qu'ils mobilisent chacun pour leur part. Une dernière section tente de déterminer la manière dont ces deux manières de concevoir le travail, sa centralité et sa normativité, conduisent à penser l'action transformatrice de ce même travail.

Le champ sanitaire et médico-social connaît actuellement de profonds bouleversements. Le soin n'est plus seulement une pratique thérapeutique. Dans un contexte de renforcement de la valeur d'autonomie et de participation sociale des acteurs, il est aussi porteur d'une dimension sociale et politique. D'où un recours aujourd'hui à la notion d'empowerment pour qualifier la visée des pratiques en santé. Cet article s'interroge sur la visée éthique du soin induite par cette dynamique d'empowerment. Il cherche également à analyser l'évolution de la démarche éthique et à questionner le renouvellement des modalités d'intervention en éthique du soin, que les auteurs proposent de concevoir comme démarche de capacitation des acteurs et des organisations.

In this article we would like to concentrate on the figure of Georges Gurvitch. Gurvitch developed a considerable body of work in the field of political philosophy, legal science as well as sociology. But he did not limit himself to theoretical work: he also sought to intervene in and influence the social and political evolution of his time. Thus, while in exile in New York during World War II, in 1944 he wrote The Bill of Social Rights (La déclaration des droits sociaux 3), whose purpose was to inspire the constitution of the French Fourth Republic. It is this form of intervention that we would like to focus on here. If it deserves our attention, it is because, beyond its mere historical interest, it allows us to readdress the question of the intellectual intervention of the philosopher in the social realm in an original way. What is unique in Gurvitch's intervention in the social realm is that it is motivated by a genuine ambition to go beyond the aporia of a purely ideal approach based on the illusion of the omnipotence of ideas, all the while refusing to sacrifice the desire to strengthen the "hold of the ideal over the real". Neither purely ideal nor purely real, Gurvitch qualifies his method as an "ideal-realism". As we shall see, Gurvitch's aim in The Bill of Social Rights is to render possible a more effective hold of the ideal over the real.