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La science n'est pas un édifice totalement limpide et le scientifique un être rationnel de part en part dont tous les présupposés seraient parfaitement connus et explicités et dont la méthode serait transparente. Il véhicule, qu'il le veuille ou non, qu'il le sache ou non, ses croyances, ses déterminations sociales et psychiques. L'article a pour projet d'éclairer – partiellement – en quoi la part d'ombre du chercheur, ici mise en récit biographique, le meut dans ses choix d'objet autant que dans sa manière de poser les questions scientifiques. Et si l'activité de recherche était d'abord mise en abîme ?

Les événements dramatiques de janvier 2015 ont mis en agenda l'École et les politiques scolaires dans leur capacité à créer un vivre ensemble, et toute une série de mesures ont été adoptées dans l'urgence de l'après-Charlie pour « mettre la laïcité et la transmission des valeurs républicaines » au cœur de la mobilisation de l'École. Ces mesures ont donné lieu à une surenchère dans l'affichage d'une laïcité conçue comme une réponse défensive véhiculant des référentiels identitaires et politiques d'exclusion. Dans un contexte de panique morale, ces mesures reposent sur des injonctions paradoxales et sont vécues par les jeunes Français issus des migrations comme une inculpation a priori. Cela questionne notre « laïcité d'exclusion ».

Pour appréhender ce qui se joue entre des publics et un artiste, le sociologue doit dépasser la rupture stérile ente objet et sujet, seul moyen de com-prendre ce qui « fait appel » durant un concert. Seule une sociologie des affects peut permettre de saisir ce qui est autant de l'ordre de l'émotion, du corps que du collectif. L'article prend pour appui empirique les concerts de Bernard Lavilliers et propose une réflexion sur les enjeux cognitifs et épistémologiques d'une sociologie des publics qui, dans une perspective compréhensive, cherche à analyser ce qui surgit avec la musique, le concert, les adresses des chanteurs à la salle, les autres.