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Cet article introductif de la majeure « Évangeliques : combien de divisions ? » entend brosser le paysage de la diversité des engagements politiques des évangéliques. Si des réseaux promeuvent activement des projets d'extrême-droite, notamment depuis le Brésil et les États-Unis, la mouvance évangélique apparaît politiquement clivée, des minorités de différents bords idéologiques promouvant, au nom de leur foi, des projets politiques articulés à des revendications de justice sociale, raciale, ou de genre. Il ne s'agit pas ce faisant de leur donner plus de poids qu'ils n'en ont réellement, puisque leur influence demeure très restreinte, mais simplement de souligner la diversité interne des militantismes évangéliques, que l'on ne saurait réduire à une équation simple entre théologie littéraliste et conservatisme droitier.

Cet article introduit les traductions de deux textes publiés en anglais par les anthropologues Marilyn Strathern et Morten Axel Pedersen en 2011, dont il retrace les propositions saillantes, tout en situant le cadre de pensée des deux auteurs. À partir d'observations ethnographiques menées en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Mongolie et en Corse, ils proposent d'envisager la possibilité d'une politique de la non-identité, éminemment relationnelle, qui serait aux économies du don ce que les politiques de l'identité seraient aux économies marchandes.

Bien qu'abondamment critiqué quand il est question d'identité, l'essentialisme est toujours omniprésent dans le débat public. Cet article propose de retracer de manière non exhaustive les grandes lignes de l'histoire de l'anthropologie des identités en prenant en compte les liens entre analyses théoriques et prises de position politiques des anthropologues au sujet des classifications identitaires. Ce faisant, cet article pose la question des raisons de la permanence de l'essentialisme. En rappelant la diversité des essentialismes, il invite à un réexamen de ses usages aussi bien intellectuels que politiques, rappelant que les essentialisations sont loin d'être absentes du discours anthropologique lui-même, dans lequel elles semblent toujours se frayer un chemin, que ce soit par mégarde ou de manière délibérée. L'essentialisme serait-il un moment inévitable du raisonnement sur les identités ?

Recensé : John Dewey, Écrits sur les religions et le naturalisme. Recueil de textes traduits et introduits par Joan Stavo-Debauge, Genève, IES éditions, 2019, 344 p. (« Le geste social »).

L'anthropologue Stephen Tyler est décédé en avril 2020. Cet article accompagne la traduction en français de son texte le plus célèbre « L'ethnographie post-moderne : du document de l'occulte au document occulte », originellement publié en anglais en 1986, dans le recueil désormais classique dirigé par James Clifford et George Marcus, Writing Culture . Du fait de sa radicalité critique et de son style délibérément abscons, encourageant à considérer l'ethnographie comme une pratique poétique, ce texte a fait scandale et son auteur est devenu une figure inquiétante pour l'anthropologie. Au-delà d'une analyse du contenu du texte lui-même, il est question ici des raisons probables de cette polarisation autour de la figure de Stephen Tyler et de l'actualité de ses propositions pour l'anthropologie, pourtant massivement rejetées à l'époque où il les formulait.

Ce court article accompagne un texte de Sherry Ortner, Dark Anthropology and its Others , traduit en français par Simon Levesque pour la Revue du MAUSS . Il vise à rendre compte au lecteur francophone du contexte de sa publication. Dans Dark Anthropology , Ortner établit un bilan synthétique des recherches en anthropologie des quarante dernières années qui a suscité un grand intérêt dans la communauté scientifique. Après avoir donné quelques éléments biographiques sur Sherry Ortner et synthétisé son article, l'auteur rend compte de sa réception et de la discussion à laquelle Dark Anthropology a donné lieu suite à sa première publication en anglais dans la revue du Hau .

Cet article étudie le parcours d'une femme qui a été, fait assez rare, pasteure d'une grande congrégation pentecôtiste, à Jönköping dans le sud de la Suède, entre 2009 et 2012. Ce cas, bien que singulier, permet de saisir l'histoire sociale de l'ensemble du mouvement pentecôtiste en Suède. La figure religieuse de Catherine est aussi un support de réflexion sur la question de la conception de la personne dans le christianisme et sur la manière dont on peut penser les individus exceptionnels en anthropologie.