In: La revue internationale et stratégique: revue trimestrielle publiée par l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Band 117, Heft 1, S. 75-85
Un nouveau président est élu au Liban, les institutions politiques fonctionnent, les armes se sont tues. Pourtant, l'accord de Doha ne représente nullement un nouvel accord d'entente nationale. Il neutralise les tensions mais entérine le cavalier seul du Hezbollah et sa volonté de contrôler le pouvoir libanais, au besoin par la force.
Traité simplifié, Darfour, Liban, Iran... : le nouveau président n'a guère attendu pour s'imposer sur la scène internationale. Même s'il met l'accent sur la défense des « valeurs », les continuités des traditions et les intérêts bien compris ne sont pas oubliés. Faut-il y voir une influence atlantique, au risque que la France affaiblisse sa propre partition à l'international ?
Alors que des perspectives de refondation d'un État libanais indépendant étaient en vue depuis le départ des Syriens, l'attaque israélienne de cet été remet le Liban sur le fil. Si l'envergure de l'action de Tsahal a contraint une grande partie de la société à un soutien tacite du Hezbollah, celui-ci devra clarifier sa stratégie, entre intégration politique et action militaire.
Tout en défendant l'esprit de l'appel qui précède, l'auteur, avant la reprise du conflit, s'inquiétait à juste titre de la détérioration du climat régional (rapport avec la Syrie, violences à Gaza, guerre civile en Irak) et international (le conflit sur le nucléaire iranien) dont la conséquence est la réplique de l'armée israélienne à l'action du Hezbollah. Mais il pointait également la montée d'une rhétorique tribunitienne qui a conduit un leader chrétien, le général Aoun, à cautionner la ligne politique de l'islamisme chiite libanais.