L'Union européenne développe dans les Balkans occidentaux des stratégies impuissantes à aider au règlement des problèmes régionaux et contre-productives pour son influence dans l'espace balkanique et au-delà. Au Kosovo, en Bosnie-Herzégovine, en Serbie, ce sont toutes les vulnérabilités d'une situation locale fragile, et celles, plus largement, de la sécurité européenne, qui se trouvent mises en cause. Il est urgent que l'Union européenne adapte ses stratégies à une situation géopolitique nouvelle.
Bien que l'Union européenne demeure le principal partenaire stratégique des pays des Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine, Serbie, Monténégro), son désengagement ces dix dernières années et l'étiolement de sa crédibilité en matière de politique d'élargissement ont terni son influence. La présence de la Chine s'y est en revanche nettement accrue. Si elle constitue une manne pour une région très appauvrie dont les perspectives d'adhésion à l'Union européenne restent lointaines, cette présence soulève aussi un certain nombre d'interrogations .
La Biélorussie traverse une profonde crise économique et son environnement régional est marqué par une instabilité accrue, notamment en Ukraine. Afin de limiter sa dépendance à l'égard de la Russie, le régime autoritaire du président Alexandre Loukachenko semble faire preuve d'une certaine ouverture sur le plan politique. Il paraît également s'engager dans une phase de rapprochement prudent avec l'Union européenne, avec laquelle les relations politiques et économiques sont peu développées. Bruxelles, de son côté, entend privilégier de nouvelles formes de coopération, plus efficaces, notamment au niveau technique .
In: Journal of international relations and development: JIRD, official journal of the Central and East European International Studies Association, Band 18, Heft 3, S. [337]-360
With the gradual consolidation of European foreign policy structures and the intensification of multi-level interactions in that area, Europeanisation has become a pregnant reality for non-EU Europe in general and Serbia and Macedonia in particular. What Europeanisation is, what it entails and how it proceeds remain yet subject to controversies. This thesis is a contribution to the academic debate. It explores how the national foreign policy of Serbia and Macedonia has been transformed over years, and uses its empirical findings to reflect on the concept, the phenomenon and mechanisms of Europeanisation in non-EU Europe. The thesis adopts an inductive research strategy, combining in its empirical part descriptive and argumentative analyses. It successively identifies a series of changes in Serbia and Macedonia's foreign policy, which can be attributed to Europeanisation, and examines the underlying structural, dispositional and intentional forces, as well as the factors facilitating and constraining the process. It scrutinises several aspects of Serbia and Macedonia's foreign policy: convergence in multilateral diplomacy, organisational reforms, resolution of border disputes, inflexions of critical foreign policy positions (Serbia's Kosovo issue and Macedonia's naming issue) and harmonisation of national systems of arms export controls. Its findings question the predominant role usually attributed to the EU and the significance of its conditionality policy in the area. They also underline the international and inter-organisational dimension of Europeanisation. These findings suggest that Europeanisation is best conceptualised through governance approaches (as opposed to EU integration approaches), and that it is best defined as "the transformation of political systems based on national governance into systems constituted by actors operating through the prism of European governance". Europeanisation, as a phenomenon, is found to entail more intersubjectivity, more nodality and more homogeneity across political systems. As a process, it is found to ensue simultaneously from mechanistic, contextual and organismic learning, i.e. respectively, from structural necessities, shared understandings and individual dissatisfaction, depending on specific conditions. These findings shed light on the contribution of Europeanisation to the (trans)formation Europe's political order. ; Infolge der allmählichen Festigung der außenpolitischen Strukturen in Europa und der Intensivierung der Mehrebeneninteraktionen auf diesem Gebiet ist die Europäisierung heute ein prägender Prozeß in Nicht-EU Europa im Allgemeinen und Serbien und Mazedonien im Besonderen. Was genau Europäisierung ist, was sie bewirkt und wie sie verläuft ist aber noch immer umstritten. Die vorliegende Dissertation untersucht die Veränderungen der vergangenen Jahre in der nationalen Außenpolitik Serbiens und Mazedoniens. Die Arbeit bedient sich eines induktiven Forschungsansatzes und kombiniert im empirischen Teil deskriptive und argumentative Analyseverfahren. Auf Basis der empirischen Ergebnisse werden das Konzept, das Phänomen und die Mechanismen der Europäisierung in Nicht-EU Europa beleuchtet. Die Dissertation identifiziert eine Reihe von Veränderungen in der Außenpolitik Serbiens und Mazedoniens, die der Europäisierung zugeschrieben werden können, und untersucht die strukturellen, dispositionellen und motivationalen Kräfte, sowie die fördernden und hemmenden Faktoren, die diesen Prozeß untermauern. Mehrere Aspekte der Außenpolitik Serbiens und Mazedoniens werden eingehend untersucht: Konvergenz in multilateraler Diplomatie, organisatorische Reformen, Behandlung von Grenzstreitigkeiten, Positionswechsel in entscheidenden außenpolitischen Fragen (Serbiens Kosovo-Frage und Mazedoniens Streit um den Namen) und Harmonisierung der nationalen Systeme für die Kontrolle von Waffenexporten. Die Studienergebnisse stellen die vorherrschende Rolle, die der EU für gewöhnlich zugeschrieben wird sowie die Aussagekraft des Konditionalitätsansatzes in diesem Kontext in Frage. Sie unterstreichen vielmehr die internationale und interorganisationelle Dimension der Europäisierung. Die Ergebnisse weisen darauf hin, dass der Begriff Europäisierung am besten im Kontext von Governance-Ansätzen erklärbar wird – im Gegensatz zu Ansätzen, die sich der EU-Integration als Erklärungsgrund bedienen. Definiert wird Europäisierung dann als "Transformation von politischen Systemen, die auf nationaler Governance basieren, hin zu Systemen, deren Akteure durch das Prisma der europäischen Governance wirken". Als Phänomen führt die Europäisierung zu mehr Intersubjektivität, mehr Nodalität und mehr Homogenität. Als Prozeß ergibt sie sich simultan durch mechanistisches, kontextuelles und organismisches Lernen, d.h. - je nach den spezifischen Bedingungen - aus strukturellen Bedürfnissen, gemeinsamem Verständnis sowie individueller Unzufriedenheit. Die vorliegenden Ergebnisse verdeutlichen, dass die Europäisierung wesentlich zur Gestaltung und Transformation der politischen Ordnung in Europa beiträgt. ; La consolidation graduelle des structures européennes de politique étrangère et l'intensification des interactions multiniveau dans ce domaine ont fait de l'européanisation une réalité incontournable en Europe hors UE, et notamment en Serbie et Macédoine. Or ce qu'est l'européanisation, ce qu'elle implique et comment elle agit, font encore l'objet d'un vif débat académique, auquel cette thèse entend contribuer. Celle-ci étudie la transformation de la politique étrangère serbe et macédonienne au fil des ans et utilise ses résultats empiriques afin de mener une réflexion sur le concept, le phénomène et les mécanismes d'européanisation en Europe hors UE. La thèse adopte une stratégie de recherche inductive, et combine dans sa partie empirique des analyses descriptives et argumentatives. Elle identifie dans la politique étrangère serbe et macédonienne une série de changements pouvant être attribués à l'européanisation, et examine les forces structurelles, dispositionnelles et motivationnelles sous-jacentes, de même que les facteurs facilitant ou restreignant ces changements. L'étude porte sur plusieurs aspects de la politique étrangère serbe et macédonienne: convergence des diplomaties multilatérales, réformes organisationnelles, résolution des disputes frontalières, inflexions des positions les plus sensibles (question du Kosovo pour la Serbie et question du nom pour la Macédoine) et harmonisation des systèmes nationaux de contrôle des exportations d'armements. Les résultats de cette étude remettent en cause le rôle prédominant habituellement attribué à l'UE et l'importance de sa politique de conditionnalité dans ce domaine. Ils soulignent aussi la dimension internationale et inter-organisationnelle de l'européanisation. Ces résultats suggèrent de re-conceptualiser l'européanisation sur la base d'approches liées à la gouvernance (par opposition à celles liées à l'intégration européenne), et de redéfinir l'européanisation comme « transformation des systèmes politiques fondés sur une gouvernance nationale en systèmes constitués par des acteurs opérant à travers le prisme de la gouvernance européenne ». L'européanisation, en tant que phénomène, se manifeste alors par un surcroit d'intersubjectivité, de nodalité et d'homogénéité. En tant que processus, elle survient au travers d'un triple apprentissage, à la fois mécanistique, contextuel et organismique, c'est-à-dire d'un apprentissage induit respectivement par des nécessités structurelles, des compréhensions mutuelles et des sources d'insatisfaction individuelle, suivant des conditions spécifiques. Ces résultats éclairent la contribution de l'européanisation à la (trans)formation de l'ordre politique européen.
This paper sheds light on the Europeanisation of Western Balkan states' multilateral diplomacy in the Organisation for Security and Cooperation in Europe (OSCE). More specifically, it enquires into the politics of declaratory alignment of six Western Balkan states. It analyses the frequency at which those states have aligned themselves with the statements of the European Union (EU) between 2004 and 2011, and researches qualitatively the motives of their alignment. !e paper finds that the declaratory behaviour of most Western Balkan states in the OSCE has become distinctively convergent with EU positions. Although conditionality certainly fosters alignment, the paper shows that socialisation is a more powerful mechanism of diffusion for most Western Balkan states; that emulation should not be neglected amongst small-sized countries; and that coercion and, interestingly, persuasion do not play a significant role.
This article questions why Europeanisation is such a contested notion, by exploring the different politico-geographical structures of meaning on which the different conceptions of Europeanisation can be mapped. It starts with the contention that the political geography of Europeanisation has long been determined by European Union (EU) integration alone. This produced an EU, inward-looking bias in Europeanisation research, which a paradigmatic shift towards governance perspectives helped mitigate. Such a shift is not only progressive in terms of concept formation; it also explains why the concept of Europeanisation has developed multifaceted contours. Using three ideal types of European governance (Westphalian, neo-Westphalian, post-Westphalian), the article shows that conceptions and spaces of Europeanisation are multiple in essence. It concludes that defining Europeanisation is a social act having politico-geographical motivations. But it nonetheless denies the claim that all conceptions of Europeanisation are equally good.
