Résumé Entre la fin de la guerre froide et les attentats du 11 septembre 2001, la problématique d'une européanisation de la défense contre le terrorisme était restée confinée à un cercle restreint d'agences. Les chocs successifs du 11 septembre 2001, du 11 mars 2004 et du 7 juillet 2005 ne laisseront plus de doutes aux responsables politiques européens : la politique globale de sécurité de l'Union ne peut plus être pensée sans prendre en considération la menace terroriste transnationale. Raphaël Mathieu analyse le plan de lutte contre le terrorisme mis en place après les attentats du 11 septembre 2001 et réactivé après les attentats de Madrid en 2004 suivant plusieurs perspectives : la coopération policière et judiciaire, les instruments militaires et le renseignement, la lutte contre le financement du terrorisme, le renforcement de la sécurité aérienne et, in fine, la coordination de l'action globale de l'UE. L'auteur s'étend également sur les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de ces mesures. Son souci a été de tenir compte, dans l'exposé de ces difficultés, de la manière dont elles sont perçues par les instances chargées de les appliquer, principalement les services de police et de renseignement. De nombreuses données sont à cet égard issues d'entretiens que l'auteur a eus avec des responsables de ces services.
Quelles sont les convergences et les divergences entre les partis politiques en matière de défense nationale et de politique européenne de sécurité et de défense ? Le secteur de la défense constitue un lieu d'intersection de multiples problématiques de type économique, sociale, budgétaire, environnemental et politique au sens propre du terme. En outre, le concept même de défense peut être décliné en une variété de thèmes qui lui sont constitutifs (structure de forces, choix des systèmes d'armes et des matériels, définition des tâches et missions, statut du personnel, intégration au sein des enceintes multilatérales, spécialisation,…). Alain De Neve, André Dumoulin et Raphaël Mathieu relèvent les sujets de préoccupation des partis dans ces matières au sein de la commission de la Défense nationale de la Chambre au cours de la dernière législature. Ils procèdent ensuite à un examen des propositions relatives à la défense belge et européenne au sein des programmes politiques des partis dans la perspective des élections législatives du 18 mai 2003. Si l'analyse des programmes traduit une cristallisation relativement consensuelle des positions autour de quelques thématiques clés liées à l'avenir de la défense nationale et de la sécurité européenne, celle des préoccupations des partis au sein de la commission de la Défense nationale fait ressurgir une dichotomie Nord/Sud, marquée par un désinvestissement notoire des affaires de défense de la part des partis francophones. Alain De Neve et Raphaël Mathieu sont chargés de recherches au Centre d'études de défense de l'Institut royal supérieur de défense (IRSD). André Dumoulin est chargé de recherches à l'École royale militaire et maître de conférence à l'Université libre de Bruxelles et à l'Université de Liège. Ils sont tous trois membres du Réseau multidisciplinaire d'études stratégiques (RMES).