Résumé La normalisation du recrutement des juges de proximité se caractérise par l'intégration plus massive de professionnels du droit. Si ce processus contribue à rapprocher ces juges non professionnels des magistrats de carrière, ceci ne doit pas conduire à postuler l'uniformisation des pratiques de travail et des définitions de soi en tant que juge de proximité. L'analyse révèle, en effet, que les parcours biographiques déterminent fortement les compétences détenues au départ de la « carrière » et qu'ils se différencient par les raisons subjectives de devenir juge de proximité, ainsi que par les modes d'appropriation des fonctions. S'appuyant sur la construction d'un idéal-type de la justice de proximité, l'auteur met finalement en exergue deux modèles polaires de définition de soi : le juge conciliateur, pédagogue et « équitable » et le juge de proximité comme « juriste-professionnel-spécifique ».
Résumé L'implantation géographique des structures d'activité des huissiers de justice induit-elle une différenciation des pratiques professionnelles ? En d'autres termes, huissiers des campagnes et huissiers des villes exercent-ils différemment ? À partir d'une analyse reposant sur une vaste enquête menée en France, réalisée dans le cadre de sa thèse et combinant plusieurs modes d'investigation empirique, l'auteur montre le rôle déterminant du contexte d'activité des huissiers dans le déroulement des tâches quotidiennes et des relations avec le débiteur, ainsi que sur le plan symbolique. Ce faisant, il met en exergue les modalités de différenciation de la compétence – i.e. des savoirs pratiques – et de l'identité sociale et professionnelle des huissiers de justice. La distinction entre huissier des villes et huissier des campagnes se fonde sur la diversité des conditions d'exercice et sur leurs représentations d'eux-mêmes et de leur profession.
Résumé Si la répartition des huissiers de justice sur le territoire français fait l'objet d'une importante réglementation par l'État, les règles établies ( numerus clausus , découpage des zones d'activité en compétences territoriales strictement délimitées) n'expliquent pas à elles seules la distribution et la mobilité spatiale des professionnels. À partir d'une analyse des principales caractéristiques de la répartition géographique des huissiers et de l'évolution de ces dernières sur la période récente, l'auteur montre que la notion de « proximité », fréquemment utilisée pour caractériser leur mode d'activité, dissimule de nettes dissymétries et que l'inscription spatiale de ces professionnels résulte, outre des contraintes légales et institutionnelles, d'une combinaison de divers facteurs, à la fois sociaux et économiques, liés tant à l'exercice de l'activité qu'à la vie extraprofessionnelle.
Dans la littérature, les médias, au cinéma, ou bien encore au fil des discours tenus quotidiennement par les acteurs sociaux, les huissiers de justice sont fréquem-ment tournés en dérision, voire vilipendés. Quels sont les fondements de ces nombreuses représentations sociales négatives ? Comment les huissiers, ainsi que les instances officielles de la profession, réagissent-ils face à celles-ci ? À partir de divers modes d'investigation empirique, l'auteur présente les principales caracté-ristiques des représentations associées aux huissiers et propose de rendre compte de certains de leurs facteurs explicatifs en combinant plusieurs démarches d'analyse – e.g., en étudiant les interactions huissier/débiteur, la place occupée au sein du champ des professions juridiques, l'évolution des conditions d'accès au corps professionnel, etc.
International audience ; The development of smart cities is characterized locally by mistrust in large private operators and weak political and organizational support. In this context, a few intermediary actors from a metropolitan administration located in various entities are developing an informal and bottom-up data policy. This involves pooling resources, standardizing data and thus producing "reference" data, facilitating the interconnection of services, "urbanizing" information systems, facilitating the transmission and use of data, and deploying a "network infrastructure" to ensure independence from large companies, at local level. As a result of these multiple activities, some of these administrative agents find themselves, through a process of translation, in the position of socio-technical intermediaries in the production and transmission of data, even though they do not enjoy any formal recognition or leadership support. ; Dans un contexte local de développement de la ville intelligente marqué par la méfiance à l'égard des grands opérateurs privés et par un portage politique et organisationnel faible, quelques acteurs intermédiaires d'une administration métropolitaine appartenant à des entités diverses élaborent de manière informelle – et en quelque sorte, « par le bas » – une politique la donnée. Celle-ci consiste, à l'échelle locale, à mutualiser des ressources, à normaliser des données et produire des données « de référence », à faciliter l'interconnexion des services et « urbaniser » des systèmes d'information, à favoriser la transmission et l'exploitation des données, ainsi qu'à déployer une « infrastructure-réseau » garantissant l'indépendance à l'égard des grandes entreprises. A la faveur de ces activités multiples, certains de ces agents administratifs se retrouvent en situation d'intermédiation sociotechnique, fruit d'un travail de traduction qui en fait des intermédiaires incontournables dans la production et la transmission des données, alors même qu'ils ne bénéficient d'aucune ...
International audience ; The development of smart cities is characterized locally by mistrust in large private operators and weak political and organizational support. In this context, a few intermediary actors from a metropolitan administration located in various entities are developing an informal and bottom-up data policy. This involves pooling resources, standardizing data and thus producing "reference" data, facilitating the interconnection of services, "urbanizing" information systems, facilitating the transmission and use of data, and deploying a "network infrastructure" to ensure independence from large companies, at local level. As a result of these multiple activities, some of these administrative agents find themselves, through a process of translation, in the position of socio-technical intermediaries in the production and transmission of data, even though they do not enjoy any formal recognition or leadership support. ; Dans un contexte local de développement de la ville intelligente marqué par la méfiance à l'égard des grands opérateurs privés et par un portage politique et organisationnel faible, quelques acteurs intermédiaires d'une administration métropolitaine appartenant à des entités diverses élaborent de manière informelle – et en quelque sorte, « par le bas » – une politique la donnée. Celle-ci consiste, à l'échelle locale, à mutualiser des ressources, à normaliser des données et produire des données « de référence », à faciliter l'interconnexion des services et « urbaniser » des systèmes d'information, à favoriser la transmission et l'exploitation des données, ainsi qu'à déployer une « infrastructure-réseau » garantissant l'indépendance à l'égard des grandes entreprises. A la faveur de ces activités multiples, certains de ces agents administratifs se retrouvent en situation d'intermédiation sociotechnique, fruit d'un travail de traduction qui en fait des intermédiaires incontournables dans la production et la transmission des données, alors même qu'ils ne bénéficient d'aucune ...
International audience ; The development of smart cities is characterized locally by mistrust in large private operators and weak political and organizational support. In this context, a few intermediary actors from a metropolitan administration located in various entities are developing an informal and bottom-up data policy. This involves pooling resources, standardizing data and thus producing "reference" data, facilitating the interconnection of services, "urbanizing" information systems, facilitating the transmission and use of data, and deploying a "network infrastructure" to ensure independence from large companies, at local level. As a result of these multiple activities, some of these administrative agents find themselves, through a process of translation, in the position of socio-technical intermediaries in the production and transmission of data, even though they do not enjoy any formal recognition or leadership support. ; Dans un contexte local de développement de la ville intelligente marqué par la méfiance à l'égard des grands opérateurs privés et par un portage politique et organisationnel faible, quelques acteurs intermédiaires d'une administration métropolitaine appartenant à des entités diverses élaborent de manière informelle – et en quelque sorte, « par le bas » – une politique la donnée. Celle-ci consiste, à l'échelle locale, à mutualiser des ressources, à normaliser des données et produire des données « de référence », à faciliter l'interconnexion des services et « urbaniser » des systèmes d'information, à favoriser la transmission et l'exploitation des données, ainsi qu'à déployer une « infrastructure-réseau » garantissant l'indépendance à l'égard des grandes entreprises. A la faveur de ces activités multiples, certains de ces agents administratifs se retrouvent en situation d'intermédiation sociotechnique, fruit d'un travail de traduction qui en fait des intermédiaires incontournables dans la production et la transmission des données, alors même qu'ils ne bénéficient d'aucune ...
International audience ; The development of smart cities is characterized locally by mistrust in large private operators and weak political and organizational support. In this context, a few intermediary actors from a metropolitan administration located in various entities are developing an informal and bottom-up data policy. This involves pooling resources, standardizing data and thus producing "reference" data, facilitating the interconnection of services, "urbanizing" information systems, facilitating the transmission and use of data, and deploying a "network infrastructure" to ensure independence from large companies, at local level. As a result of these multiple activities, some of these administrative agents find themselves, through a process of translation, in the position of socio-technical intermediaries in the production and transmission of data, even though they do not enjoy any formal recognition or leadership support. ; Dans un contexte local de développement de la ville intelligente marqué par la méfiance à l'égard des grands opérateurs privés et par un portage politique et organisationnel faible, quelques acteurs intermédiaires d'une administration métropolitaine appartenant à des entités diverses élaborent de manière informelle – et en quelque sorte, « par le bas » – une politique la donnée. Celle-ci consiste, à l'échelle locale, à mutualiser des ressources, à normaliser des données et produire des données « de référence », à faciliter l'interconnexion des services et « urbaniser » des systèmes d'information, à favoriser la transmission et l'exploitation des données, ainsi qu'à déployer une « infrastructure-réseau » garantissant l'indépendance à l'égard des grandes entreprises. A la faveur de ces activités multiples, certains de ces agents administratifs se retrouvent en situation d'intermédiation sociotechnique, fruit d'un travail de traduction qui en fait des intermédiaires incontournables dans la production et la transmission des données, alors même qu'ils ne bénéficient d'aucune ...
À partir d'observations de téléconsultations menées entre un CHU et un hôpital de gériatrie, l'analyse met en évidence les effets des usages du dispositif de téléprésence sur les relations médecin/malade et entre praticiens, sur l'organisation des soins, ainsi que sur les pratiques et les savoirs professionnels. L'utilisation de ce dispositif technique nécessite apprentissages et adaptations, et s'accompagne de nouvelles formes de coopération qui se traduisent notamment par la mutualisation et la transmission de connaissances médicales et cliniques entre professionnels de santé. L'accomplissement des tâches inhérentes à la production d'un diagnostic à distance repose sur la délégation d'une partie des activités réalisées habituellement par les spécialistes aux gériatres et aux membres du personnel paramédical situés aux côtés du patient. Si la coopération interprofessionnelle contribue à l'émergence de nouveaux modes de communication et à la constitution de nouveaux collectifs de travail, elle implique aussi, pour chaque type de professionnel en présence, de perdre une part de son autonomie.
La crise de recrutement des chirurgiens français est souvent présentée – par les journalistes, les hommes politiques, les chirurgiens eux-mêmes, etc. – comme l'expression d'une « crise des vocations » qui constituerait la conséquence logique de changements affectant la chirurgie (judiciarisation, augmentation des primes d'assurances en responsabilité civile professionnelle, baisse du pouvoir d'achat, etc.). Après avoir étudié ces évolutions, leur contexte et leur impact sur la perception de la profession, les auteurs mettent en évidence le caractère paralogique des raisonnements sur lesquels se fondent les explications communes de la crise de recrutement. Ils montrent ensuite que celle-ci s'explique principalement par la réduction pendant une quinzaine d'années du numerus clausus à l'entrée de l'internat – qui a largement contribué au vieillissement du groupe professionnel – et que le recul des choix pour la chirurgie parmi les meilleurs candidats reçus à l'issue des épreuves classantes nationales est directement lié à la féminisation des étudiants en médecine – et non pas à une « crise des vocations ».