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Dans un contexte social et réglementaire en pleine mutation, Ages et Vie s'efforce depuis une vingtaine d'années de donner un contenu et une assise professionnels à son projet visant au maintien à domicile de populations fragilisées non seulement par le grand âge mais aussi par le handicap, la maladie. Notre pratique se nourrit d'un postulat de base : rester sujet et maître de ses choix de vie, quel que soit son état de santé : la prise en compte de la part de subjectivité qu'il y a en chaque être humain se traduit sur le terrain par notre souci de ne pas l'enfermer dans l'ordre du quantifiable, ni dans celui du bio-médical. Elle se propose prioritairement : d'élaborer des projets de vie à domicile grâce à un travail de négociation qui associe les personnes concernées par l'aide. Ce travail de négociation redonnant sa place à chacun tout en le responsabilisant ; de construire des services techniques qui soient conçus comme des outils d'accompagnement, en se donnant institutionnellement les moyens de garantir ainsi la part de subjectivité de chacun, jusqu'au bout ; de prendre en compte les enjeux humains, sociaux de ces relations d'aide entre aidé(s) et aidant(s) qui ont pour cadre l'intérieur des maisons, loin de la scène sociale.

Phénomène inconnu jusqu'alors dans l'histoire de l'humanité, trois voire quatre générations vivent simultanément, entraînant une prise en charge par les familles de leurs parents âgés en situation de besoin d'aide. Les dispositifs d'aide à domicile doivent prendre en compte cette réalité, en tentant d'associer les familles, en les réunissant et les regroupant pour débattre des réalités quotidiennes liées au vieillir à domicile. C'est ce qu'a réalisé l'Association Âges et Vie, en initiant un « cercle des familles » comme ils se sont eux même nommés, pour faciliter les échanges entre familles et professionnels, jusqu'à participer à l'administration de l'association.