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Résumé Dans le présent article, nous examinons un cas de gouvernance délibérative dans le projet intitulé « Dairy Gateway », dans le nord-est du Wisconsin, aux États-Unis. Dans ce projet, les pouvoirs publics, des chercheurs en milieu universitaire, des agriculteurs et des organisations à vocation environnementale ont établi des réseaux de coopération volontaires afin d'améliorer la qualité de l'eau, de l'air et du sol. Ils ont proposé de remplacer l'« autorité hiérarchique » du gouvernement par le dialogue, l'apprentissage et la fonction de direction. Un groupe plus large de participants a discuté de l'interprétation de ces concepts lors de trois types de réunions. L'étude de ces débats interprétatifs sous forme de travail de démarcation montre que les participants considéraient le dialogue et l'apprentissage en réseaux comme un moyen crédible de coopérer et qu'ils voyaient, dans la plupart des cas, que les agriculteurs comme des gestionnaires des terres. Ils voulaient cependant tous que le gouvernement contrôle cette gestion. C'est ainsi que la gouvernance délibérative a vu le jour en synergie avec le gouvernement. Remarque à l'intention des praticiens Les conversations réflectives sur les concepts-frontières, comme celui « d'administration des affaires », peuvent contribuer à résoudre les conflits environnementaux. Ces concepts alignent des discours incompatibles. Lorsque l'on introduit des concepts-frontières, les participants à des réseaux d'agriculteurs, par exemple, les environnementalistes et les acteurs gouvernementaux sont obligés d'envisager de nouvelles solutions. Ils sont en outre encouragés à revoir le rôle de l'État. Les structures délibératives, dans lesquelles les facilitateurs s'intéressent plus particulièrement à la qualité des conversations, permettent cette remise en question. Dans ces conversations, les acteurs qui s'opposent peuvent marquer leur désaccord de manière compréhensive. Les participants se mettent alors à négocier des solutions crédibles et décident de la fonction que le gouvernement doit assumer.

This article examines a case of deliberative governance in the Dairy Gateway Project in the Northeast of Wisconsin, USA. In this project government, academic researchers, farmers and environmental organizations built cooperative voluntary networks to improve the quality of water, air and soil. They introduced dialogue, learning and stewardship as alternatives to governmental 'command and control'. At three types of meetings a broader group of participants deliberated about the interpretation of these concepts. The study of these interpretative struggles in the form of boundary work demonstrates that participants considered dialogue and learning in networks a credible new way to cooperate, and that in most cases they accepted farmers as stewards of the land. However, they all wanted government to audit this stewardship. Hence, deliberative governance emerged in synergy with government. Point for practitioners Reflective conversations about boundary concepts, for example 'stewardship', can help to overcome environmental conflicts. This concept aligns incompatible discourses. When boundary concepts are introduced, participants in networks of, for example, farmers, environmentalists and governmental actors are challenged to think about new solutions. Moreover, they are encouraged to rethink the role of government. Deliberative settings, in which facilitators pay special attention to the quality of the conversations, enable this rethinking. In these conversations adversarial actors can empathically disagree. As a result, participants start negotiating credible solutions and establish what role government has to have.