Search results

Cet article explore l'essor des spécialisations fruitières et maraîchères sous l'angle de la mobilisation de la main-d'œuvre. Il se focalise sur le cas du Vaucluse entre 1945 et la fin des années 1950. Les données du premier recensement des exploitations servent de point de départ pour réinterroger les binômes traditionnels (familial/salarié, permanent/saisonnier, local/étranger) identifiables dans l'organisation du travail agricole. La production de fruits et légumes repose, en effet, sur la capacité de concilier deux exigences. D'une part, ces cultures s'appuient sur une mobilisation intensive de la main-d'œuvre s'étalant le plus possible sur l'année. D'autre part, elles nécessitent un système d'emploi fluide capable de fournir régulièrement une réponse aussi ponctuelle que rapide afin de préserver la qualité et la rentabilité des récoltes, face aux aléas du climat et des marchés. Si la famille se confirme comme la source première de bras occupés à temps plein ou de manière temporaire, la documentation de la Commission paritaire départementale de travail agricole permet d'approfondir le rôle crucial du salariat. Les débats sur la diversité des statuts et des systèmes de rémunération deviennent alors l'occasion pour explorer les clivages de genre, d'âge et de qualification observables chez les ouvriers et les ouvrières agricoles, ainsi que les nouvelles tensions déterminées par l'accélération de l'exode rural et professionnel.

International audience ; This article examines the origins of the International Institute of Agriculture, looking at the campaign launched by the Italian government for the establishment of an international chamber of agriculture, which was discussed at a conference held in Rome in May 1905. This article challenges the 'traditional tale' of the birth of the earliest international organization in the primary sector by focusing on the reformist group that supported David Lubin's initial idea. In parallel with the diplomatic negotiations, Italian experts were sent to the most important European countries to build support for conference. Their reports make it possible to observe the mobilization of agricultural cooperatives and unions in support of the project. Although it was suggested at this stage that the national organizations would be able to participate directly, the solution of establishing the International Institute of Agriculture as an intergovernmental body was finally chosen. This led to the creation of parallel bodies representing producers, but the initial concern to unify agriculturalists beyond national borders remained an underlying theme throughout the history of the Institute between 1905 and 1946.

Résumé L'émergence et le développement des initiatives coopératives et syndicales en agriculture sont ici étudiés, sur les deux décennies 1890-1900, à travers la trajectoire de Robert de Rocquigny, à cette époque directeur de la Section agricole du Musée social. Proche des leplaysiens, ce partisan des pratiques associatives comme instrument de progrès économique et de paix sociale consacre plusieurs enquêtes aux terrains français, puis italiens. Il y étudie la genèse du mouvement coopératif et mutualiste dans les campagnes, mais aussi le déclenchement des luttes agraires. L'analyse des travaux de cet auteur devient ici l'occasion de mettre en parallèle deux histoires nationales apparemment incompatibles, mais qui, malgré leurs distances, ne cessent de se regarder en miroir. Les différentes manières d'encadrer, d'organiser et de représenter les intérêts du monde rural deviennent alors une manière pour réinterroger, dans une perspective comparatiste, les transformations profondes des campagnes à la fin du xix e siècle. Adoptant une approche attentive tant aux divergences qu'aux interconnexions, nous pourrons ainsi sortir l'enjeu associatif des récits traditionnels et questionner sa place dans les débats qui conduisent à la création de l'Institut International d'Agriculture en 1905.

International audience ; The peasant movement that emerged after the Second World War was one of the most important social mobilizations in Italy during the twentieth century. In a context where land inequalities and traditional mechanisms of exploitation persisted, rural social conflicts reappeared in this period in the context of specific political circumstances. The decrees of 1944-1946 played an essential role, allowing the peasants, associated in cooperatives, to demand possession of uncultivated lands. However, as the Sicilian example attests, the rule of law was applied according to the evolution of power relations, both at the local and national level. Appropriated by the peasant movement, cooperatives became key actors in the struggles for agrarian reform in Italy during the late 1940s.

International audience The peasant movement that emerged after the Second World War was one of the most important social mobilizations in Italy during the twentieth century. In a context where land inequalities and traditional mechanisms of exploitation persisted, rural social conflicts reappeared in this period in the context of specific political circumstances. The decrees of 1944-1946 played an essential role, allowing the peasants, associated in cooperatives, to demand possession of uncultivated lands. However, as the Sicilian example attests, the rule of law was applied according to the evolution of power relations, both at the local and national level. Appropriated by the peasant movement, cooperatives became key actors in the struggles for agrarian reform in Italy during the late 1940s.