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L'arrivée sur le marché de vaccins contre les infections à papillomavirus est une véritable révolution scientifique et technologique. Grâce à eux, il est désormais possible de prévenir le cancer du col de l'utérus dont on sait que les papillomavirus humains sont présents dans plus de 99% des cas. Ce sont des petits virus à ADN, très résistants qui se transmettent par contact direct des muqueuses, ce qui en fait l'infection sexuellement transmissible la plus fréquente. Cependant depuis l'arrivée de ces vaccins, la polémique enfle autour de leur introduction dans les programmes nationaux de vaccination. En effet, bien que le cancer du col de l'utérus soit le deuxième cancer de la femme dans le monde, il existe de fortes inégalités entre les pays, au détriment des pays en voie de développement où plus de 80% des cas surviennent. Dans les pays industrialisés, l'existence d'une prévention efficace a permis de réduire de 80% la mortalité par ce cancer. Il importe donc aux décideurs politiques d'évaluer le rapport coût-efficacité de cette vaccination afin de justifier son introduction dans les programmes d'immunisation. Les résultats des études de modélisation concluent que la vaccination des jeunes filles de 12 ans peut s'avérer coût-efficace par rapport aux méthodes de dépistage actuelles, selon les hypothèses suivantes : vaccination de plus de 70% des jeunes filles, efficacité vaccinale supérieure à 90% et protection à vie. Or, aucune étude ne peut justifier ces hypothèses et de nombreuses interrogations subsistent quant aux bénéfices et à l'impact réel de cette vaccination à une échelle nationale. Une étude en cours en Finlande devrait nous apporter des réponses d'ici 2020.