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Le mode de vie créé et véhiculé par le concept de "cité-jardin" s'est particulièrement bien imposé en Belgique. Explication sociologique et analyse des institutions constitutives de cette tendance.

Menée dans les années 1980 en Belgique francophone, une enquête suggère que l'identité rurale relève exclusivement du domaine privé. Autrement dit, et contrairement aux années 1950, elle se développe dans un univers qui n'interfère plus ni avec l'économique, ni avec le politique, ses institutions et modes d'organisation.

Urbanization in Belgium is a process of diffusion rather a process of urban concentration, though the country is very densely populated. In this process the state does not look to have a leading role. The paper examines how the housing policy determines this process of urbanization, namely by promoting the ownership and the individual house. The housing policy, initiated in years of deep social crisis, can only be understood as an upper-class response to the riots in 1886 : the housing policy is intended to give and enforce a social definition of working class, with various interpretation granted by the political opposing forces. The "garden-city" model was then promoted because it allowed to make apolitical compromise between these interpretations. But it was an ideological model with only a few realisations. However it allowed the dominant preference for individual housing to become the real model wich was implemented through the numerous measures wich constitutes the housing policy. In the following stages, a lot of measures came to enlarge the benefit of the public aid to other social groups. From this analysis, it becomes clear that one of the social functions of the housing policy is to enforce the different representations of the social structure wich do no longer need a moralizing discourse because of the hidden connections between the space, the social structure and the policy system. ; Le mode de diffusion en Belgique apparaît plus comme un processus de diffusion que de concentration bien que la population belge soit néanmoins très dense. Dans ce mécanisme, on doit remarque que l'Etat ne joue pas un rôle moteur, et qu'il laisse toute l'initiative aux actions individuelles. Cet article examine comment la politique publique du logement intervient dans ce processus d'urbanisation par la promotion de la propriété et de la maison individuelle. La politique du logement lancée dans des années de crise profonde doit surtout être comprise comme une réponse des groupes dominants aux émeutes de 1886. Même si diverses interprétations lui furent accordées par les différentes forces politiques, cette politique avait pour objet de donner ou de renforcer la définition de la classe ouvrière. Le modèle de la cité-jardin peut être analysé comme un compromis politique, mais ce fut surtout un modèle idéologique suivi de peu de réalisations. Il a cependant permis d'accorder une préférence très nette pour la maison individuelle. Par la suite, les mesures publiques élargirent la définition des bénéficiaires, en aidant ainsi d'autres groupes sociaux. A partir de cette analyse, il apparaît clairement qu'une des fonctions sociales de la politique du logement en Belgique est de renforcer les différentes représentations de la structure sociale. Et celles-ci peuvent se passer de discours moralisateurs, puisque les connexions entre l'espace, la structure sociale et la politique sont dès lors occultées. ; Peer reviewed

La politique du logement développée en Belgique ne se limite pas à une politique d'assistance ou une redistribution entre les classes. Elle s'est constituée à partir de la manière dont le champ social et politique s'est représenté la question sociale. Le logement est d'abord apparu comme un moyen efficace de donner une réponse à la question ouvrière. Dans un deuxième temps, la politique du logement s'est orientée, avec l'émergence des classes moyennes, sur une logique de promotion plus que d'assistance en permettant aux familles d'accéder à un modèle d'habitat individuel. La politique du logement a ainsi induit dans le champ social des principes de division et de représentations qui définissent finalement des types de relations au monde social. ; Peer reviewed

RÉSUMÉL'importance croissante de la fonction residentielle des zones ruralcs surtout dans les régions proches des villes est un fait géneralement observé. Cet article voudrait contribuer à l'étude de ce phénomene en se demandant si cc mouvement est aussi uniforme socialemcnt qu'il n'est souvent supposé. Partant de I'observation de divers types d'espaces et de deux modes au moins d'urbanisation, l'hypothèse de ce travail sera que cc mouvement de "rurbanisation" se spécific selon les catégories de population. Celles‐ci se diversifient non seulement scion leurs types d'habitat, mais aussi scion leur mode d'inscrtion et d'utilisation du groupe social local.ABSTRACTThe increasing importance of the residential function of rural zones, particularly in areas close to the cities, is a fact which is generally recognized. This article is an attempt to contribute to the study of this phenomenon, by asking if this movement has the social uniformity which it is often supposed to have. Starting from two types of spaces and from at least two modes of urbanization, this paper's hypothesis is that the "rurbanization" movement differs according to population categories. These arc not only diversified by housing‐types, but also by the ways they are integrated into local social groups and the ways they use these groups.KURZFASSUNGDie wachsende Bedeutung ländlicher Gebicte als Siedlungsraum, vor allem in den Stadt‐umlandregionen, ist cine allgemein zu bcobachtende Tatsachc. Dicscr Artikel möchte zum Srudium dieses Phänomens beitragen, indem gefragt wird, ob dicsc Bewcgung sozial so einheitlich ist, wie es oft angenommen wird. Ausgehend von dcr Beobachtung verschiedener Raumptypen und von wenigstens zwei Arten der Verstädterung ist die Hypothese dieser Arbeit, daß diese Bewegung der "Rurbanisation" sich gemäß den Einwohnerkategorien unterschiedlich gestaltet. Diese unterscheiden sich nicht nur nach ihren Wohnformen, sondern auch nach der Art der Eingliederung und der Behandlung der örtlichen sozialcn Gruppe.

Depuis quelques années les sciences sociales se préoccupent à nouveau des sociétés locales. Et ceci en vue de comprendre la spécificité des dynamiques locales qui ne se résument pas à reproduire les « régularités globales » puisqu'elles sont en mesure de générer leur « propre mode de développement ».
À partir de ce premier constat les auteurs cernent les enjeux de la résurgence du local. Non seulement ceux-ci renvoient-ils à une restructuration de l'économie et à une redéfinition du rôle de l'État, mais en plus ils correspondent à des stratégies élaborées par les classes moyennes pour se « créer un pouvoir social ».
Quelle interprétation doit-on faire de ces réajustements autour du pouvoir local ? Est-ce que l'acteur qui investit la scène locale est un acteur « nouveau » ? Avons-nous affaire à des pratiques de résistance ou à des pratiques d'innovation ? Dans quelle mesure les rapports sociaux dominants sont-ils menacés par les modes de gestion et de développement qui s'énoncent à partir du local ? Sans fournir de réponse définitive, les auteurs mettent en lumière les ambiguïtés du discours sur le local qu'énoncent les acteurs.

Résumé Cet article analyse les conflits qui, en France, sont liés à l'usage du poison pour lutter contre la prolifération du campagnol terrestre, du ragondin et du rat musqué. Avec le concept d'« agencement », emprunté au philosophe Gilles Deleuze, nous décrivons ces situations comme des façons mouvantes et interactives par lesquelles des forces diverses définissent les problèmes et redistribuent les places de chacun, humains et animaux, dans des paysages et au moyen de techniques qui suscitent des polémiques. Ces agencements sont des moments au croisement de plusieurs histoires entremêlées, moments tantôt conflictuels, tantôt porteurs de coexistence. Des états de paix sont négociés, mais ils restent fragiles et ils sont susceptibles d'autres résistances ou défaillances.

AbstractActions that are intended to be more nature and environment friendly currently appear to be on the increase and seem to work towards clearly defined and deliberately applied objectives. In France, the refusal to use poisoning as a means to combat the proliferation of some species of animals (coypus and muskrats) may be seen as part of this recent trend. The priority that has just been given to trapping actually aims at a better protection of threatened species and the environment in general. The implementation, and indeed the interpretation, of this new emphasis on trapping is, however, far from obvious. In order to better understand it, we have chosen to examine is as a process of "ecologisation", i.e. as a form of recomposition and reforming of the ties between society, nature and technology. In doing so, we propose to enrich the concept by highlighting a process that stems from peculiar and unforeseeable stories, which is neither simple nor natural and which is underpinned by material objects playing the role of concrete vehicles for change. This article is based on documentary research and on 70 interviews conducted with the persons responsible for the new collective structures that have been taking shape in France to combat the proliferation of the coypu and muskrat.

he hypothesis of this paper is that the value conferred on nature designates both the ''objects of nature'' that are the subject of consideration, and the human beings for whom they are intended or who are responsible for them. These designation processes are dynamic and linked, but also interdependent. In order to examine these processes more closely, we make use of the concept of network, which integrates the action of different players in their specific world, as well as ''objects'' that can be as different as scientific nomenclatures, available sites, management plans, funds, etc. In other words, protection practices link up different universes, scientific models and practices, institutional practices, nature conservation practices and, finally, the evolution of species and natural sites that are not passive entities. The fact that we speak of ''socio-natural'' networks indicates that nature conservation is ''based'' on chains of equivalences that integrate these different players and universes. The processes are dynamic ones. The paper therefore examines how they can be stabilised or expanded, and also how they can be transformed in a much more radical manner. The study is applied to the Walloon Region (in Belgium). The paper first looks at what could be considered as the ''classical nature conservation network'', and then examines how it is called to evolve. The fact is that contemporary situations lead us to take account of different types of networks for conserving and maintaining nature. These are compared, and the paper examines how each of them attempts to take account of the increasingly complex and also increasingly open concept of biodiversity. This perspective of networking also leads us to conclude that none of these networks (scientific, economic, legislative, institutional, etc.) that go to make up nature conservation is capable on its own of giving value to nature. This is acquired - or not - only by building a hybrid chain that cuts across or integrates these different worlds. ; Peer reviewed