Search results

Né en Occident, le vocable « économie sociale et solidaire » est de plus en plus utilisé dans le contexte africain sans que ne soient interrogés ses soubassements épistémologiques et historiques. Face à ce constat, l'auteur choisit de positionner dans le champ de l'économie populaire les initiatives d'autopromotion socio-économique portées par une diversité d'acteurs populaires, souvent en situation de vulnérabilité, qui s'investissent dans le système de production/distribution à travers une logique écosociale. Cet article, fondé sur une approche combinant épistémologie et sociologie économique, s'appuie sur des études de cas relevant de l'entrepreneuriat communautaire. Il révèle les ressorts spécifiques et la performance plurielle de l'économie populaire, toutefois fragilisée par sa gouvernance organisationnelle et un cadre institutionnel et stratégique qui n'incite pas à la reconnaissance de son caractère différentiel.

Partant du constat selon lequel les grilles de lecture habituelles des associations en Afrique occultent les mutations en cours dans ce milieu ainsi que l'articulation de celles-ci avec les enjeux sociétaux, cet article cherche à mettre en évidence les innovations sociales en milieu associatif sénégalais. C'est pourquoi il part de l'itinéraire du mouvement associatif en vue de systématiser ses tendances lourdes ainsi que son potentiel innovateur et alternatif à la lumière des mutations que vit ce pays. L'analyse révèle le fait que dans ce contexte de précarité, le mouvement associatif se positionne comme acteur d'innovations sociales autour de quatre tendances actuelles : l'empowerment communautaire et territorial, l'entrepreneuriat communautaire, la coproduction de services publics locaux ainsi que le positionnement sur des enjeux nationaux et internationaux. Toutefois, ce potentiel innovateur pluriel reste inhibé par diverses contraintes expressives d'un potentiel alternatif limité.