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"Ce livre propose de relire la philosophie de Walter Benjamin à partir de sa cosmologie. Le cosmos de Benjamin n'est pas un univers ordonné, composé de corps célestes identifiables, mais l'occasion d'une expérience fulgurante: dans l'univers post-copernicien de Benjamin, l'intériorité du désir et l'extériorité des étoiles, le politique et le théologique, le présent et le distant passé se rencontrent sans fusionner. Situant Benjamin dans la tradition philosophique (G. W. Leibniz, K. Marx, F. Hegel) tout en s'appuyant sur des pensées contemporaines (J. Butler, S. Hartmann, M. Löwy), ce livre crée une 'correspondance' entre Benjamin et notre actualité. Dans un monde soumis aux replis nationalistes, aux virus destructeurs d'altérité et à l'intrusion technologique, le lointain semble s'évanouir. En prise avec l'histoire la plus récente, celle du New Space et de la Sixième Extinction, de Black Lives Matter et des Communes éphémères, ce livre soutient qu'aucune transformation politique radicale, aucune émancipation, aucun communisme n'est possible, et souhaitable, sans relation avec un lointain telle l'Étoile du Nord que les esclaves en fuite suivaient dans le ciel nocturne pour les guider vers la liberté."--Page 4 of cover

Par rapport à l'anthropocène, l'aliénocène réintroduit un dehors radical. C'est une scène cosmologique où ce qui est proche et ce qui est lointain sont pensés comme des éléments d'expérience, où rien n'est accessible si ce n'est par des rencontres d'espace-temps.

Cet article définit l'expérience planétaire comme moment pendant lequel nous sentons, nous pensons, ou nous imaginons la différence plutôt déstabilisante entre être seulement terrestre – situé et agissant sur Terre avec un corps spécifique, au milieu de relations sociales et écologiques – et être aussi planétaire , soumis au cosmos, errant comme une planète, toujours en état de déterritorialisation, de délocalisation, de débordement de frontières. L'expérience planétaire est ce qui se passe lorsque, depuis l'intériorité de notre situation terrestre, nous ressentons notre condition planétaire : un excès cosmologique irréductible à notre incarnation locale, sociale, écologique et géologique.

We are not only threatened by the Sixth Extinction, but also haunted. Coming back from the future, the Ghosts of History — some para-Benjaminian creatures—try to tell us how serious the threat is. In this essay, I claim with Derrida that we need to listen to these ghosts, the ghosts of ourselves, of humankind in the company of those succumbing to the ongoing ecocide. Having anchored existence's ghostly dimension in Heidegger's claim according to which Dasein is always already its end, that is to say always already a spectre, I'll sketch out a political ecology of revenants that could envision the justice that is at risk of being impossible in the future. After Dupuy's 'enlightened catastrophism,' we need a spectral communism turning our hopelessness into the necessity of a radical politics, a paradoxical kind of justice both proactive and after the fact since its watchwords come from the sacrificed generations that the future will produce. Instead of letting our melancholic relation to the future paralyze us, let's personify our own ghosts before it's too late, now—in extremis.

Au-delà d'une opposition entre approches néo-matérialistes, qui insistent sur l'inséparé (l'immanence de la matière) et réalismes spéculatifs, qui affirment une séparation ontologique (la transcendance de l'objet), je propose dans cet article une dialectique de la séparation dont l'objectif est de montrer comment la séparation travaille de l'intérieur l'immanence de la matière.

RÉSUMÉ La vérité de l'anthropocène est la cosmophagie , c'est‑à-dire la destruction des dimensions non humaines. Le cinéma éco-apocalyptique rend compte de cette situation 1) en prophétisant un horizon anthropophage (un court-circuit de l'humanité) ; 2) en cherchant, parfois, à révéler des dehors, une altérité capable d'enrayer la machine cosmophagique.