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Les Sociétés de la Croix-Rouge ont tenu à Londres, du 10 au 15 juin dernier, leur huitième conférence internationale.Sous réserve des rectifications résultant de la publication du compte-rendu officiel de la Conférence, nous pouvons indiquer provisoirement que vingt et un Comités centraux étaient représentés à Londres; en outre, seize Gouvernements avaient envoyé des délégués: l'ordre de Malte et l'ordre de St-Jean de Jérusalem d'Allemagne et d'Angleterre, avaient également répondu à l'invitation du Comité central anglais: enfin le Comité international comptait six de ses membres à la Conférence. Un fait intéressant à noter, c'est que, pour la première fois, les trois sociétés qui en France consacrent leur activité à l'œuvre de la Croix-Rouge, étaient simultanément représentées à la Conférence de Londres. Cette heureuse circonstance est due à la création d'un Comité central de la Croix-Rouge française, qui a établi un lien commun entre la Société française de secours aux blessés militaires, l'Association des Dames françaises, et l'Union des Femmes de France. Chacune de ces associations était représentée à la Conférence de Londres par des délégués au nombre desquels figuraient plusieurs dames, et le Comité central lui-même nous avait envoyé son président en la personne du vénérable marquis de Vogué.

M. le Dr Henri Triepel, privat docent a l'Université de Leipzig, vient de publier une intéressante étude, dans laquelle il analyse deux documents récents, en les soumettant à un examen critique.

Un compte rendu détaillé des travaux de la conférence de Rome sera publié par les soins du Comité central italien et envoyé à tous les Comités centraux, mais il peut être de quelque intérêt pour nos lecteurs d'avoir des renseignements complémentaires sur cette intéressante réunion. Nous shercherons donc, dans les lignes qui vont suivre, à en rendre la physionomie particulière et à dégager, des résolutions prises, quelques données sur l'orientation actuelle des sociétés de la Croix Rouge.

Ea attendant que paraisse le compte rendu officiel de la Conférence de Carlsruhe, il ne sera pas sans intérêt pour nos lecteurs d'avoir un résumé succinct des travaux de la quatrième réunion des Sociétés de la Croix-Rouge.

Nous avons l'honneur de vous informer qu'en conformité de la décision prise à Saint-Pétersbourg relativement à l'emploi des revenus annuels du Fonds Augusta et du règlement élaboré en conséquence, le Comité international a, après plusieurs délibérations, décidé d'attribuer les revenus de ce Fonds en 1903, au Comité central danois, comme contribution au capital destiné à l'érection à Copenhague d'un hôpital modèle.

Nous référant à notre 106me circulaire concernant la destination du Fonds Augusta et au règlement pour l'emploi du revenu de ce Fonds nous nous permettons de vous rappeler que c'est avant le 1er novembre prochain que doivent nous parvenir les demandes d'allocation du revenu de cette année.

La VIIe Conférence internationale des sociétés de la Croix-Rouge, tenue à St-Pétersbourg au mois de mai 1902, a décidé que lorsque le capital du Fonds Augusta, déclaré inaliénable par la Conférence de Vienne en 1897, aurait atteint 100,000 francs, les intérêts qu'il rapporterait ne seraient plus capitalisés, mais feraient l'objet d'une allocation annuelle que le Comité international serait chargé d'attribuer à l'un des Comités centraux qui lui en feraient la demande, en vue d'une destination déterminée et pratiquement utile à la cause de la Croix-Rouge.

Vous vous souvenez, sans doute, que la dernière Conférence des sociétés de la Croix-Rouge, réunie à Vienne eu 1897, avait chargé le Comité international de provoquer la réunion en 1902 d'une nouvelle Conférence internationale (la VIIe). Soucieux de se conformer à ces instructions, le Comité international a estimé qu'il n'était pas trop tôt de s'occuper, dès le début de la présente année, de l'accomplissement de la mission qui lui avait été ainsi confiée. Considérant, d'autre part, que la Russie était la seule des grandes puissances européennes chez laquelle la Croix-Rouge n'eût pas encore tenu ses grandes assises internationales et qui parût être à même de se charger actuellement du soin d'organiser cette Conférence, il a fait dans ce sens, au mois d'avril dernier, des ouvertures au Comité ceutral de Saint-Pétersbourg.

Vous avez dû recevoir récemment, comme nous l'avons reçue nous-mêmes, une invitation à prendre part au «Congrès international des œuvres d'assistance en temps de guerre», qui s'ouvrira à Paris le 20 août 1900, et nous nous reprocherions de ne pas attirer votre attention sur cet appel. Il nous a suggéré, en effet, des réflexions que nous croyons de notre devoir de vous soumettre.

Après avoir, à plusieurs reprises dans ces derniers temps, attiré votre attention sur l'existence, au sud de l'Afrique, de sociétés nationales de la Croix-Rouge créées à notre insu et éveillé votre sympathie à leur égard, nous sommes appelés aujourd'hui à donner accès à l'une d'elles dans votre grande famille internationale, et nous pensons que vous vous en réjouirez comme nous.

Nous avons la satisfaction de pouvoir vous annoncer une nouvelle extension du réseau des Sociétés nationales de la Croix-Rouge dans l'Amérique du Sud, par suite de la formation d'une de ces associations pour la République de l'Uruguay.Ce progrès, que des articles de notre Bulletin ont déjà fait pressentir, ne nous a été annoncé comme entièrement réalisé que par une lettre reçue le 21 mai, quoique les négociations qui y ont conduit remontent déjà à plùs d'une année. On comprendra sans peine ces lenteurs, quand on saura qu'elles ont été le résultat de la nécessité où nous nous sommes trouvés de nous conformer à une décision prise en 1887 par la Conférence de Carlsruhe. Cette assemblée, en effet, en nous laissant le soin de notifier aux sociétés existantes la constitution des nouveaux groupes qui demanderaient à entrer dans leur famille, y avait mis pour condition que nous contrôlerions préalablement l'organisation des postulants et que nous ne contresignerions leur candidature que si elle reposait sur des bases correctes, c'est-à-dire conformes aux principes essentiels de la Croix-Rouge.

En nous référant à notre 98me circulaire, du 10 décembre dernier, nous nous faisons un devoir de vous communiquer la teneur d'un télégramme, qui nous a été adressé de Prétoria, le 6 courant, par la Croix-Rouge transvaalienne. Il contient des directions précises et pratiques quant à la nature des secours sanitaires dont la pénurie se fait le plus sentir, et il peut guider très utilement les Comités ou les particuliers dans le choix des envois à adresser aux représentants de la Croix-Rouge des Boers sur le théâtre de la guerre sud-africaine.

Depuis que la guerre sévit dans l'Afrique australe, le Comité international n'a eu aucune occasion d'en entretenir les Comités centraux de la Croix-Rouge par lettres circulaires, et il l'a regretté, en ce sens que son silence a pu faire croire qu'il restait indifférent à ce qui se passait dans ces parages. Mais il n'est pas resté inactif, et ses correspondances privées en pourraient témoigner au besoin.

Nous avons l'honneur de vous informer que, dans notre séance du 11 octobre 1898, nous avons pourvu au remplacement de M. le Dr Appia, comme membre du Comité international, et nous vous rappelons à ce propos, que notre 114e Bulletin contient une notice nécrologique sur ce vétéran regretté de la Croix-Rouge, lequel avait siégé de tout temps parmi nous.

Lors de l'ouverture des hostilités actuelles entre les Etats-Unis et l'Espagne, le Comité international s'est mis, comme de coutume, à la disposition des Comités des belligérants pour solliciter en leur faveur, s'ils le désiraient, l'assistance des Sociétés de la Croix-Rouge des Etats neutres.