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Le débat sur les migrations et les migrants se développe dans le brouhaha de l'espace politique, des médias et sollicite également l'attention des universitaires. Des thèses contradictoires sont élaborées mais ce qu'on peut lire et entendre au sujet des migrations relève très souvent des élaborations militantes ayant peu de recul avec les prises de position politiques. Une approche plus abstraite et distancée s'avère nécessaire. Une analytique des droits et obligations est ainsi esquissée, influencée par les philosophies de Kant et de Onora O'Neill.

Résumé Tout au long du XVIII e siècle, court cette idée qu'une société peut fonctionner correctement avec des gens médiocres moralement. La phrase de Mandeville - « Les vices privés font la vertu publique » - exprime dans le domaine économique une rupture : le vice devient le bien. La société moderne se fragmente en sous-systèmes fonctionnellement différenciés et spécialisés Les seules règles sont celles que le sous-système se donne à lui-même. La règle du système économique et financier est clairement de réaliser des opérations rentables. La régulation des activités financières est au cœur de notre problème.

In this paper I ask the following question: of all the historical or the existing types of political regimes, which one would have had Kant's preference, which one would have counted for him as a model ? I guess he would have answered that it was the American polity which inspired him more than any other in history past and present. In the present contribution I'll try to demonstrate this rather bold hypothesis. I'll rely mainly on Perpetual Peace and on Meptaphysics of Morals.

The problem of Kantâ‐™s sources in Perpetual Peace has never before been dealt with in a systematic fashion. As some commentators have already noticed, Kant seldom quotes his sources in Perpetual Peace and in quite a number of other works. The purpose of the present research note is to analyze the Kantian text and to find philological traces of the various authors that we believe have been important to Kantâ‐™s work in the field of political philosophy. With this in mind, a methodology has been elaborated which includes three aspects: a textual and comparative analysis, a consistency analysis and a contextual analysis. These three approaches combined should allow us to systematically shed light on the key role played by Emer de Vattelâ‐™s famous book The Law of Nations (1758) and, more unexpectedly, by the Federalist Papers, in particular articles No. 10, 14 and 51 written by Madison.

The problem of Kant's sources in Perpetual Peace has never before been dealt with in a systematic fashion. As some commentators have already noticed, Kant seldom quotes his sources in Perpetual Peace & in quite a number of other works. The purpose of the present research note is to analyze the Kantian text & to find philological traces of the various authors that we believe have been important to Kant's work in the field of political philosophy. With this in mind, a methodology has been elaborated which includes three aspects: a textual & comparative analysis, a consistency analysis & a contextual analysis. These three approaches combined should allow us to systematically shed light on the key role played by Emer de Vattel's famous book The Law of Nations (1758) &, more unexpectedly, by the Federalist Papers, in particular articles No. 10, 14 & 51 written by Madison. Tables, References. Adapted from the source document.

This lecture is structured like a Hegelian triade. The initial thesis states the fundamental equality of all human beings, which is the core of the human rights philosophy. The antithesis acknowledges the fact of the nation-state which is a serious obstacle to the full implementation of human rights because of its intrinsic exclusive nature. The synthesis sketches a reconciliation of the two first thesis by introducing the concept of regional integration, typically the European Union, as a framework of an inchoate cosmopolitan order which would respect both human rights and national sovereignties.

Ce chapitre vise à développer l'idée que l'entrée du peuple juif dans la politique étatique a changé à la fois la perception qu'il a de lui-même et le rapport qu'il entretient avec les autres, étant entendu que les autres, dans ce contexte, sont essentiellement les Palestiniens. Désormais, en tant qu'acteur étatique, le peuple juif a entre ses mains, comme tous les autres Etats, cet outil redoutable qu'est "le monopole de la violence légitime" avec sa capacité à accomplir le bien ou le mal.

La justice sociale doit avoir deux objectifs principaux: réduire la misère et réduire les inégalités. Cependant il est très difficile d'atteindre les deux objectifs simultanément. Cet article cherche à surmonter la difficulté en plaidant pour l'intervention a posteriori des pouvoirs publics et au renforcement de l'Etat-fiscal en se fondant sur le concept d'obligation spéciale. Le raisonnement est aussi appliqué au niveau global en suggérant que les intégrations politiques, économiques et sociales régionales, sur le modèle de l'Union européenne, peuvent être de puissants moyens d'atteindre plus de justice sociale.

Cette postface tente d'apporter une synthèse aux travaux du Colloque sur le racisme et la tolérance. Elle repart de la distinction inévitable entre tolérable et intolérable. En quelque sorte, le tolérable se pose comme ce qui est différent, peut-être dérangeant, irritant, mais qui se situe tout de même à l'intérieur d'un espace similaire au mien, appelant chacun à la vertu de patience et de bienveillance et à la reconnaissance de l'égale dignité de tous. C'est l'autre-comme-soi-même. Mais il y a une zone des activités humaines, notamment dans le domaine culturel, où ce qui est autre apparaît comme odieux. Et donc entre ces deux zones (l'autre-comme-soi-même et l'autre-comme-odieux) court une frontière, souvent fixe (comme la prohibition de l'inceste), souvent mouvante, toujours en négociation par la société civile et les instances politiques. Les sociétés libérales se sont largement attelées à agrandir l'espace de l'autre-comme-soi-même, mais sont relativement démunies face aux discours relevant de l'odieux et érigent le code pénal et la répression en ultime rempart. Mais peut-être d'autres modalités de la régulation de la frontière entre tolérable et odieux sont-elles imaginables, qui seraient plus proches d'une sorte d'autogestion par les agents sociaux et culturels, comme le domaine scientifique (les peer reviews par exemple) le laisse entrevoir.

Le cas suisse est un exemple à la fois bien cerné dans le temps et dans l'espace et qui présente une complexité suffisante pour permettre une compréhension plus générale du problème de la régulation étatique des religions, au-delà du simple cas particulier qu'il constitue, comme si le microcosme helvétique reflétait une problématique, à bien des égards exemplaire, par sa diversité et son ingéniosité. Ce que l'on pourrait appeler le "modèle suisse" a en effet réussi l'articulation d'exigences éthiques et politiques souvent considérées comme antinomiques.: d'une part, assurer les libertés fondamentales de tous les citoyens dans le domaine religieux.; d'autre part, respecter l'auto-gouvernement politique et éthique des cantons, véritables républiques autonomes dans leurs sphères propres de compétence. À ce titre, les cantons ont la capacité d'organiser le rôle des communautés religieuses selon leurs traditions historiques spécifiques, selon leur ethos propre. Le modèle suisse allie donc une uniformisation des droits individuels propres au libéralisme et une grande diversité des statuts des communautés religieuses. Le fédéralisme et le principe de subsidiarité ont donc façonné cette architecture institutionnelle où règne en maître ce que Michael Walzer (1997) appelle «.l'égalité complexe.».