Les travaux récents sur la mise en place d'indicateurs permettant de renseigner le paysage et ses différentes composantes se cantonnent souvent à l'étude de leur composition et/ou de leur structure. Cependant, pour appréhender toute la complexité des mosaïques paysagères, il est important de proposer des indicateurs synthétiques dont la mise au point est d'autant plus pertinente que de nombreuses études mettent les mosaïques paysagères au centre des dynamiques territoriales. Le projet Amaz (2006-2010) a montré le rôle central du paysage dans la biodiversité, la qualité des sols et, plus généralement, dans les services écosystémiques. La cartographie de ces mosaïques en lien avec les dynamiques environnementales et sociétales a pour but d'améliorer les politiques de gestion. Ici, l'article a donc pour ambition de proposer un indicateur paysager synthétique couvrant plusieurs dimensions spatiales et temporelles d'un même paysage.
The landscape of the Karbi Anlong hills (State of Assam, India), south of the Kaziranga National Park, is shaped by small-scale farmers of the Karbi tribe. They traditionally practice jhum cultivation of upland rice and have started to cultivate cash crops such as bamboo, tea and rubber to improve their livelihoods. The forests of the Karbi Anglong hills also provide a crucial habitat for many flagship species, such as the Rhinoceros (Rhinoceros unicornis) and Tiger (Panthera tigris) during the monsoon months, while the Brahmaputra river floods the plains of Kaziranga. Analyzing the historical changes in the landscape is a necessary first step to understand the forces driving land use and land cover change in the Karbi Anglong ecosystem. This information can then be used to identify practices, understand drivers and then design management interventions and policies, as part of an integrated landscape approach. The forests of Karbi Anglong were analyzed through a GIS analysis of Landsat images from 1988 to 2016. Prior to classifying the forests, a succession and landscape dynamic model of this region was designed. Then a supervised classification was conducted throughout the northern Karbi Anglong hills to gain a full understanding of the forest structure and composition. Human influence has shaped the landscape of the northern Karbi Anglong hills, whereas of lately an extensification was observed, which qualitative interviews attribute to political instability. This observation could be proven by the analysis of the Landsat (5&8) imagery as large proportions of young succession and immature forests were found throughout the study area. In addition fewer young yum fields were found within the study area. Within this study we were able to establish a first result on landscape change that will serve as the foundation for future work in developing a landscape approach in the Karbi Anglong hills. (Texte intégral)
International audience ; La notion de services écosystémiques restera dans les mémoires comme l'expression à la mode de ce début de XXIe siècle pour qualifier, dans le monde de la gouvernance environnementale, les rapports hommes / milieux. Cette nouvelle qualification n'est bien entendu pas neutre : elle vise à donner une nouvelle impulsion, mais aussi une certaine direction, aux politiques environnementales. Encensée par les uns pour avoir permis de donner une nouvelle légitimité aux questions environnementales, cette notion est très fortement critiquée par les autres, au premier rang desquels des scientifiques et une large fraction de la société civile, pour son caractère anthropocentrique et, surtout, pour ce qu'elle permettrait une nouvelle étape dans la « marchandisation de la nature ». Ainsi la question des services écosystémiques participe-t-elle à révéler de nouvelles lignes de fracture entre scientifiques, entre ces derniers et le monde de l'action et, au sein de ce monde, entre différents types d'acteurs.Bien évidemment, une telle notion ne peut qu'interpeller très fortement les scientifiques dans leurs rapports à la société et aux politiques. La notion a suscité un très fort engouement dans la communauté scientifique, au point que l'heure semble venue de réfléchir à la naissance et aux usages de cette notion, à en tracer le périmètre de légitimité et à voir comment elle est utilisée. S'interroger sur les services écosystémiques, c'est pour les scientifiques non seulement participer à la gouvernance environnementale, mais aussi s'interroger sur la manière dont on se positionne par rapport à ces hybrides scientifico-réflexifs. L'ouvrage est centré sur trois idées fondamentales :1.La notion de services écosystémiques est présentée d'abord comme dispositif de la modernité écologique, c'est-à-dire comme un outil multidimensionnel et multi acteurs destiné à la fois à réactualiser la légitimité des politiques environnementales contemporaines et à les orienter dans une direction particulière. Fondée sur une réactualisation de dichotomie hommes / milieux et une simplification du fonctionnement de chacune de ces entités, la notion de services écosystémiques apparaît à la fois comme suffisamment souple pour être appropriée par des acteurs aux intérêts divergents et suffisamment cadrée pour redonner de la légitimité à ces acteurs. Ce sont là ses intérêts, mais aussi ses limites.2.Appréhender la notion de services écosystémiques ne signifie ni la rejeter, ni l'accepter telle que ; cela impose de s'interroger sur son périmètre de légitimité. Quelles communautés scientifiques et quels acteurs ont-ils créé cette notion ? Dans quels contextes peut-elle être utile ? Où n'est-elle manifestement pas légitime ?.3.Cette notion a quatre fonctions principales (fonction pédagogique, heuristique, opérationnelle et politique) et que ces fonctions prennent des sens différents à différentes échelles. Nous analyserons différents contextes dans lesquels ces sens se manifestent.La démarche de recherche que nous proposons d'utiliser est directement inspirée de la Political ecology. Ce courant interdisciplinaire, venu principalement du monde anglosaxon, fournit des outils pour aborder dans leur globalité les politiques environnementales, depuis les concept(ion)s qui les sous-tendent jusqu'aux politiques publiques qui sont menées au nom de l'environnement – en passant par les mesures concrètes qui sont menées dans les écosystèmes. Ces trois idées fondamentales, ainsi que le cadre théorique qui les lie, sont construits au cours de la première partie de l'ouvrage, puis mis à l'épreuve dans les parties deux et trois de l'ouvrage. La généricité et la cohérence des analyses y sont assurées par des allers-retours constants entre les concepts théoriques, les arènes scientifiques internationales et des terrains concrets (les bassins forestiers tropicaux).
International audience ; La notion de services écosystémiques restera dans les mémoires comme l'expression à la mode de ce début de XXIe siècle pour qualifier, dans le monde de la gouvernance environnementale, les rapports hommes / milieux. Cette nouvelle qualification n'est bien entendu pas neutre : elle vise à donner une nouvelle impulsion, mais aussi une certaine direction, aux politiques environnementales. Encensée par les uns pour avoir permis de donner une nouvelle légitimité aux questions environnementales, cette notion est très fortement critiquée par les autres, au premier rang desquels des scientifiques et une large fraction de la société civile, pour son caractère anthropocentrique et, surtout, pour ce qu'elle permettrait une nouvelle étape dans la « marchandisation de la nature ». Ainsi la question des services écosystémiques participe-t-elle à révéler de nouvelles lignes de fracture entre scientifiques, entre ces derniers et le monde de l'action et, au sein de ce monde, entre différents types d'acteurs.Bien évidemment, une telle notion ne peut qu'interpeller très fortement les scientifiques dans leurs rapports à la société et aux politiques. La notion a suscité un très fort engouement dans la communauté scientifique, au point que l'heure semble venue de réfléchir à la naissance et aux usages de cette notion, à en tracer le périmètre de légitimité et à voir comment elle est utilisée. S'interroger sur les services écosystémiques, c'est pour les scientifiques non seulement participer à la gouvernance environnementale, mais aussi s'interroger sur la manière dont on se positionne par rapport à ces hybrides scientifico-réflexifs. L'ouvrage est centré sur trois idées fondamentales :1.La notion de services écosystémiques est présentée d'abord comme dispositif de la modernité écologique, c'est-à-dire comme un outil multidimensionnel et multi acteurs destiné à la fois à réactualiser la légitimité des politiques environnementales contemporaines et à les orienter dans une direction particulière. Fondée sur une ...
International audience ; La notion de services écosystémiques restera dans les mémoires comme l'expression à la mode de ce début de XXIe siècle pour qualifier, dans le monde de la gouvernance environnementale, les rapports hommes / milieux. Cette nouvelle qualification n'est bien entendu pas neutre : elle vise à donner une nouvelle impulsion, mais aussi une certaine direction, aux politiques environnementales. Encensée par les uns pour avoir permis de donner une nouvelle légitimité aux questions environnementales, cette notion est très fortement critiquée par les autres, au premier rang desquels des scientifiques et une large fraction de la société civile, pour son caractère anthropocentrique et, surtout, pour ce qu'elle permettrait une nouvelle étape dans la « marchandisation de la nature ». Ainsi la question des services écosystémiques participe-t-elle à révéler de nouvelles lignes de fracture entre scientifiques, entre ces derniers et le monde de l'action et, au sein de ce monde, entre différents types d'acteurs.Bien évidemment, une telle notion ne peut qu'interpeller très fortement les scientifiques dans leurs rapports à la société et aux politiques. La notion a suscité un très fort engouement dans la communauté scientifique, au point que l'heure semble venue de réfléchir à la naissance et aux usages de cette notion, à en tracer le périmètre de légitimité et à voir comment elle est utilisée. S'interroger sur les services écosystémiques, c'est pour les scientifiques non seulement participer à la gouvernance environnementale, mais aussi s'interroger sur la manière dont on se positionne par rapport à ces hybrides scientifico-réflexifs. L'ouvrage est centré sur trois idées fondamentales :1.La notion de services écosystémiques est présentée d'abord comme dispositif de la modernité écologique, c'est-à-dire comme un outil multidimensionnel et multi acteurs destiné à la fois à réactualiser la légitimité des politiques environnementales contemporaines et à les orienter dans une direction particulière. Fondée sur une ...
International audience ; La notion de services écosystémiques restera dans les mémoires comme l'expression à la mode de ce début de XXIe siècle pour qualifier, dans le monde de la gouvernance environnementale, les rapports hommes / milieux. Cette nouvelle qualification n'est bien entendu pas neutre : elle vise à donner une nouvelle impulsion, mais aussi une certaine direction, aux politiques environnementales. Encensée par les uns pour avoir permis de donner une nouvelle légitimité aux questions environnementales, cette notion est très fortement critiquée par les autres, au premier rang desquels des scientifiques et une large fraction de la société civile, pour son caractère anthropocentrique et, surtout, pour ce qu'elle permettrait une nouvelle étape dans la « marchandisation de la nature ». Ainsi la question des services écosystémiques participe-t-elle à révéler de nouvelles lignes de fracture entre scientifiques, entre ces derniers et le monde de l'action et, au sein de ce monde, entre différents types d'acteurs.Bien évidemment, une telle notion ne peut qu'interpeller très fortement les scientifiques dans leurs rapports à la société et aux politiques. La notion a suscité un très fort engouement dans la communauté scientifique, au point que l'heure semble venue de réfléchir à la naissance et aux usages de cette notion, à en tracer le périmètre de légitimité et à voir comment elle est utilisée. S'interroger sur les services écosystémiques, c'est pour les scientifiques non seulement participer à la gouvernance environnementale, mais aussi s'interroger sur la manière dont on se positionne par rapport à ces hybrides scientifico-réflexifs. L'ouvrage est centré sur trois idées fondamentales :1.La notion de services écosystémiques est présentée d'abord comme dispositif de la modernité écologique, c'est-à-dire comme un outil multidimensionnel et multi acteurs destiné à la fois à réactualiser la légitimité des politiques environnementales contemporaines et à les orienter dans une direction particulière. Fondée sur une ...
International audience ; La notion de services écosystémiques restera dans les mémoires comme l'expression à la mode de ce début de XXIe siècle pour qualifier, dans le monde de la gouvernance environnementale, les rapports hommes / milieux. Cette nouvelle qualification n'est bien entendu pas neutre : elle vise à donner une nouvelle impulsion, mais aussi une certaine direction, aux politiques environnementales. Encensée par les uns pour avoir permis de donner une nouvelle légitimité aux questions environnementales, cette notion est très fortement critiquée par les autres, au premier rang desquels des scientifiques et une large fraction de la société civile, pour son caractère anthropocentrique et, surtout, pour ce qu'elle permettrait une nouvelle étape dans la « marchandisation de la nature ». Ainsi la question des services écosystémiques participe-t-elle à révéler de nouvelles lignes de fracture entre scientifiques, entre ces derniers et le monde de l'action et, au sein de ce monde, entre différents types d'acteurs.Bien évidemment, une telle notion ne peut qu'interpeller très fortement les scientifiques dans leurs rapports à la société et aux politiques. La notion a suscité un très fort engouement dans la communauté scientifique, au point que l'heure semble venue de réfléchir à la naissance et aux usages de cette notion, à en tracer le périmètre de légitimité et à voir comment elle est utilisée. S'interroger sur les services écosystémiques, c'est pour les scientifiques non seulement participer à la gouvernance environnementale, mais aussi s'interroger sur la manière dont on se positionne par rapport à ces hybrides scientifico-réflexifs. L'ouvrage est centré sur trois idées fondamentales :1.La notion de services écosystémiques est présentée d'abord comme dispositif de la modernité écologique, c'est-à-dire comme un outil multidimensionnel et multi acteurs destiné à la fois à réactualiser la légitimité des politiques environnementales contemporaines et à les orienter dans une direction particulière. Fondée sur une réactualisation de dichotomie hommes / milieux et une simplification du fonctionnement de chacune de ces entités, la notion de services écosystémiques apparaît à la fois comme suffisamment souple pour être appropriée par des acteurs aux intérêts divergents et suffisamment cadrée pour redonner de la légitimité à ces acteurs. Ce sont là ses intérêts, mais aussi ses limites.2.Appréhender la notion de services écosystémiques ne signifie ni la rejeter, ni l'accepter telle que ; cela impose de s'interroger sur son périmètre de légitimité. Quelles communautés scientifiques et quels acteurs ont-ils créé cette notion ? Dans quels contextes peut-elle être utile ? Où n'est-elle manifestement pas légitime ?.3.Cette notion a quatre fonctions principales (fonction pédagogique, heuristique, opérationnelle et politique) et que ces fonctions prennent des sens différents à différentes échelles. Nous analyserons différents contextes dans lesquels ces sens se manifestent.La démarche de recherche que nous proposons d'utiliser est directement inspirée de la Political ecology. Ce courant interdisciplinaire, venu principalement du monde anglosaxon, fournit des outils pour aborder dans leur globalité les politiques environnementales, depuis les concept(ion)s qui les sous-tendent jusqu'aux politiques publiques qui sont menées au nom de l'environnement – en passant par les mesures concrètes qui sont menées dans les écosystèmes. Ces trois idées fondamentales, ainsi que le cadre théorique qui les lie, sont construits au cours de la première partie de l'ouvrage, puis mis à l'épreuve dans les parties deux et trois de l'ouvrage. La généricité et la cohérence des analyses y sont assurées par des allers-retours constants entre les concepts théoriques, les arènes scientifiques internationales et des terrains concrets (les bassins forestiers tropicaux).
International audience ; La notion de services écosystémiques restera dans les mémoires comme l'expression à la mode de ce début de XXIe siècle pour qualifier, dans le monde de la gouvernance environnementale, les rapports hommes / milieux. Cette nouvelle qualification n'est bien entendu pas neutre : elle vise à donner une nouvelle impulsion, mais aussi une certaine direction, aux politiques environnementales. Encensée par les uns pour avoir permis de donner une nouvelle légitimité aux questions environnementales, cette notion est très fortement critiquée par les autres, au premier rang desquels des scientifiques et une large fraction de la société civile, pour son caractère anthropocentrique et, surtout, pour ce qu'elle permettrait une nouvelle étape dans la « marchandisation de la nature ». Ainsi la question des services écosystémiques participe-t-elle à révéler de nouvelles lignes de fracture entre scientifiques, entre ces derniers et le monde de l'action et, au sein de ce monde, entre différents types d'acteurs.Bien évidemment, une telle notion ne peut qu'interpeller très fortement les scientifiques dans leurs rapports à la société et aux politiques. La notion a suscité un très fort engouement dans la communauté scientifique, au point que l'heure semble venue de réfléchir à la naissance et aux usages de cette notion, à en tracer le périmètre de légitimité et à voir comment elle est utilisée. S'interroger sur les services écosystémiques, c'est pour les scientifiques non seulement participer à la gouvernance environnementale, mais aussi s'interroger sur la manière dont on se positionne par rapport à ces hybrides scientifico-réflexifs. L'ouvrage est centré sur trois idées fondamentales :1.La notion de services écosystémiques est présentée d'abord comme dispositif de la modernité écologique, c'est-à-dire comme un outil multidimensionnel et multi acteurs destiné à la fois à réactualiser la légitimité des politiques environnementales contemporaines et à les orienter dans une direction particulière. Fondée sur une réactualisation de dichotomie hommes / milieux et une simplification du fonctionnement de chacune de ces entités, la notion de services écosystémiques apparaît à la fois comme suffisamment souple pour être appropriée par des acteurs aux intérêts divergents et suffisamment cadrée pour redonner de la légitimité à ces acteurs. Ce sont là ses intérêts, mais aussi ses limites.2.Appréhender la notion de services écosystémiques ne signifie ni la rejeter, ni l'accepter telle que ; cela impose de s'interroger sur son périmètre de légitimité. Quelles communautés scientifiques et quels acteurs ont-ils créé cette notion ? Dans quels contextes peut-elle être utile ? Où n'est-elle manifestement pas légitime ?.3.Cette notion a quatre fonctions principales (fonction pédagogique, heuristique, opérationnelle et politique) et que ces fonctions prennent des sens différents à différentes échelles. Nous analyserons différents contextes dans lesquels ces sens se manifestent.La démarche de recherche que nous proposons d'utiliser est directement inspirée de la Political ecology. Ce courant interdisciplinaire, venu principalement du monde anglosaxon, fournit des outils pour aborder dans leur globalité les politiques environnementales, depuis les concept(ion)s qui les sous-tendent jusqu'aux politiques publiques qui sont menées au nom de l'environnement – en passant par les mesures concrètes qui sont menées dans les écosystèmes. Ces trois idées fondamentales, ainsi que le cadre théorique qui les lie, sont construits au cours de la première partie de l'ouvrage, puis mis à l'épreuve dans les parties deux et trois de l'ouvrage. La généricité et la cohérence des analyses y sont assurées par des allers-retours constants entre les concepts théoriques, les arènes scientifiques internationales et des terrains concrets (les bassins forestiers tropicaux).
International audience ; La notion de services écosystémiques restera dans les mémoires comme l'expression à la mode de ce début de XXIe siècle pour qualifier, dans le monde de la gouvernance environnementale, les rapports hommes / milieux. Cette nouvelle qualification n'est bien entendu pas neutre : elle vise à donner une nouvelle impulsion, mais aussi une certaine direction, aux politiques environnementales. Encensée par les uns pour avoir permis de donner une nouvelle légitimité aux questions environnementales, cette notion est très fortement critiquée par les autres, au premier rang desquels des scientifiques et une large fraction de la société civile, pour son caractère anthropocentrique et, surtout, pour ce qu'elle permettrait une nouvelle étape dans la « marchandisation de la nature ». Ainsi la question des services écosystémiques participe-t-elle à révéler de nouvelles lignes de fracture entre scientifiques, entre ces derniers et le monde de l'action et, au sein de ce monde, entre différents types d'acteurs.Bien évidemment, une telle notion ne peut qu'interpeller très fortement les scientifiques dans leurs rapports à la société et aux politiques. La notion a suscité un très fort engouement dans la communauté scientifique, au point que l'heure semble venue de réfléchir à la naissance et aux usages de cette notion, à en tracer le périmètre de légitimité et à voir comment elle est utilisée. S'interroger sur les services écosystémiques, c'est pour les scientifiques non seulement participer à la gouvernance environnementale, mais aussi s'interroger sur la manière dont on se positionne par rapport à ces hybrides scientifico-réflexifs. L'ouvrage est centré sur trois idées fondamentales :1.La notion de services écosystémiques est présentée d'abord comme dispositif de la modernité écologique, c'est-à-dire comme un outil multidimensionnel et multi acteurs destiné à la fois à réactualiser la légitimité des politiques environnementales contemporaines et à les orienter dans une direction particulière. Fondée sur une ...
International audience ; La notion de services écosystémiques restera dans les mémoires comme l'expression à la mode de ce début de XXIe siècle pour qualifier, dans le monde de la gouvernance environnementale, les rapports hommes / milieux. Cette nouvelle qualification n'est bien entendu pas neutre : elle vise à donner une nouvelle impulsion, mais aussi une certaine direction, aux politiques environnementales. Encensée par les uns pour avoir permis de donner une nouvelle légitimité aux questions environnementales, cette notion est très fortement critiquée par les autres, au premier rang desquels des scientifiques et une large fraction de la société civile, pour son caractère anthropocentrique et, surtout, pour ce qu'elle permettrait une nouvelle étape dans la « marchandisation de la nature ». Ainsi la question des services écosystémiques participe-t-elle à révéler de nouvelles lignes de fracture entre scientifiques, entre ces derniers et le monde de l'action et, au sein de ce monde, entre différents types d'acteurs.Bien évidemment, une telle notion ne peut qu'interpeller très fortement les scientifiques dans leurs rapports à la société et aux politiques. La notion a suscité un très fort engouement dans la communauté scientifique, au point que l'heure semble venue de réfléchir à la naissance et aux usages de cette notion, à en tracer le périmètre de légitimité et à voir comment elle est utilisée. S'interroger sur les services écosystémiques, c'est pour les scientifiques non seulement participer à la gouvernance environnementale, mais aussi s'interroger sur la manière dont on se positionne par rapport à ces hybrides scientifico-réflexifs. L'ouvrage est centré sur trois idées fondamentales :1.La notion de services écosystémiques est présentée d'abord comme dispositif de la modernité écologique, c'est-à-dire comme un outil multidimensionnel et multi acteurs destiné à la fois à réactualiser la légitimité des politiques environnementales contemporaines et à les orienter dans une direction particulière. Fondée sur une réactualisation de dichotomie hommes / milieux et une simplification du fonctionnement de chacune de ces entités, la notion de services écosystémiques apparaît à la fois comme suffisamment souple pour être appropriée par des acteurs aux intérêts divergents et suffisamment cadrée pour redonner de la légitimité à ces acteurs. Ce sont là ses intérêts, mais aussi ses limites.2.Appréhender la notion de services écosystémiques ne signifie ni la rejeter, ni l'accepter telle que ; cela impose de s'interroger sur son périmètre de légitimité. Quelles communautés scientifiques et quels acteurs ont-ils créé cette notion ? Dans quels contextes peut-elle être utile ? Où n'est-elle manifestement pas légitime ?.3.Cette notion a quatre fonctions principales (fonction pédagogique, heuristique, opérationnelle et politique) et que ces fonctions prennent des sens différents à différentes échelles. Nous analyserons différents contextes dans lesquels ces sens se manifestent.La démarche de recherche que nous proposons d'utiliser est directement inspirée de la Political ecology. Ce courant interdisciplinaire, venu principalement du monde anglosaxon, fournit des outils pour aborder dans leur globalité les politiques environnementales, depuis les concept(ion)s qui les sous-tendent jusqu'aux politiques publiques qui sont menées au nom de l'environnement – en passant par les mesures concrètes qui sont menées dans les écosystèmes. Ces trois idées fondamentales, ainsi que le cadre théorique qui les lie, sont construits au cours de la première partie de l'ouvrage, puis mis à l'épreuve dans les parties deux et trois de l'ouvrage. La généricité et la cohérence des analyses y sont assurées par des allers-retours constants entre les concepts théoriques, les arènes scientifiques internationales et des terrains concrets (les bassins forestiers tropicaux).
Les populations amérindiennes expérimentent depuis plusieurs décennies des changements socio-économiques et territoriaux importants, dans un contexte d'augmentation démographique forte. L'article aborde l'adaptation des systèmes d'occupation du territoire et d'exploitation des ressources naturelles des Amérindiens de Guyane française face aux contraintes exercées sur leur territoire et leur mode de vie. Quelle est la résilience des systèmes amérindiens d'utilisation du territoire et de ses ressources naturelles ? La concentration de l'habitat amérindien autour du bourg de Camopi, liée à l'implantation des infrastructures de type centre de santé et école, et à la promotion de l'habitat sédentaire, contribue à générer une pénurie des ressources naturelles et un mal-être social. Le système s'adapte par un éclatement de l'habitat en villages périphériques et par une extension des terroirs agricoles le long des cours d'eau, afin de retrouver de l'espace. Ces villages reproduisent un modèle d'organisation spatiale semblable à l'organisation traditionnelle des villages wayãpi et teko. L'habitat reste cependant sédentaire, les familles souhaitant voir leur village se faire équiper des services minimaux : eau potable et électrification. La limite spatiale à l'éclatement de l'habitat demeure les déplacements journaliers vers l'école, et par conséquent la desserte par le transport scolaire (pirogue). Ainsi, les services et infrastructures conditionnent l'occupation du territoire. Des abattis complémentaires sont maintenus à plus grande distance du bourg et l'habitat devient bilocal : un habitat principal desservi par les services et infrastructures et un habitat secondaire, éloigné et itinérant, conditionné par la qualité des terres agricoles, les ressources cynégétiques, l'histoire du lieu et les réseaux familiaux. Le maintien de ces habitations éloignées est possible grâce à l'investissement des revenus issus des aides sociales dans le transport. Il est ainsi montré que les systèmes amérindiens d'occupation du territoire et d'exploitation des ressources naturelles ont un potentiel adaptatif fort : ils s'appuient sur la recomposition de mobilités circulaires, organisées selon un gradient d'intensité d'utilisation des ressources, qui garantit la durabilité du système.
Les populations amérindiennes expérimentent depuis plusieurs décennies des changements sociaux-économiques et territoriaux importants, dans un contexte d'augmentation démographique forte. Nous nous intéressons à l'adaptation des systèmes d'occupation du territoire et d'exploitation des ressources naturelles des amérindiens de Guyane face aux contraintes exercées sur leur territoire et leur mode de vie. Quelle résilience des systèmes amérindiens d'utilisation du territoire et de ses ressources naturelles ? La concentration de l'habitat amérindien autour du bourg de Camopi, liée à l'implantation des infrastructures de type dispensaire et école, et à la promotion de l'habitat sédentaire, génère une pénurie des ressources naturelles et un mal-être social. Le système s'adapte par un éclatement de l'habitat en villages périphériques et par une extension des terroirs agricoles le long des fleuves, afin de retrouver de l'espace. Ces villages reproduisent un modèle d'organisation spatiale semblable à l'organisation traditionnelle des villages Wayãpi et Teko. L'habitat reste cependant sédentaire, les familles souhaitant voir leur village se faire équiper des services minimum : eau potable et électrification. La limite spatiale à l'éclatement de l'habitat demeure les déplacements journaliers vers l'école, et par conséquent la desserte par le transport scolaire. Ainsi, les services et infrastructures conditionnent l'occupation du territoire. Des abattis complémentaires sont maintenus à plus grande distance du bourg et l'habitat devient bilocal : un habitat principal desservi par les services et infrastructures, et un habitat secondaire, éloigné et itinérant, conditionné par la qualité des terres agricoles, les rendements de chasse, l'histoire du lieu et les réseaux familiaux. Le maintien de ces habitations éloignées est possible grâce à l'investissement des revenus issus des aides sociales dans le transport. Nous montrons ainsi que les systèmes amérindiens d'occupation du territoire et d'exploitation des ressources naturelles ont un potentiel adaptatif fort : ils s'appuient sur la recomposition de mobilités circulaires, organisées selon un gradient d'intensité d'utilisation des ressources, qui garantit la durabilité de leur système. (Texte intégral)
Le site de Maçaranduba se situe à proximité de Marabá, dans la région du Sudeste de l'État fédéré du Pará (Brésil). La région de Marabá fait partie des zones situées en arrière des fronts pionniers amazoniens, et est de ce fait déjà largement déboisée ; certaines poches d'espaces majoritairement forestiers subsistent, notamment au Nord de Marabá, dans la zone de Maçaranduba. Cependant, cette zone connaît depuis les années 1990 une reprise importante des activités agricoles : le front secondaire de déforestation y est actif. La dynamique qui s'y observe renvoie à un débat plus global sur la forêt amazonienne : le devenir des poches en arrière du front principal de déforestation. Afin de renseigner la dynamique des états de surface sur l'ensemble de la zone d'étude, nous avons utilisé 5 images TM de Landsat de 1997 à 2006. Les dynamiques paysagères mises en évidence, 50 exploitations agricoles ont été visitées lors des campagnes de terrain (2006-2008). Afin de renseigner la dynamique de ce front de déforestation, différents facteurs d'évolution communs à chacune des parcelles ont été caractérisés. Pour ce faire, l'analyse triadique partielle est utilisée. Les premiers résultats présentent les dynamiques de l'occupation des sols entre 1997 et 2006, à l'échelle du front de déforestation, démontrant que Maçaranduba est un front actif depuis les 10 dernières années. A une échelle plus fine, c'est-à-dire à l'échelle de la parcelle agricole (lot), l'historique de la dynamique de chaque lot entre 1997 et 2006 est retracée. Cela a permis d'identifier des groupes de parcelles agricoles qui connaissent sensiblement les mêmes évolutions surfaciques au cours de la période d'étude. La synthèse de l'occupation des terres et des différentes variables retenues permet ainsi de produire un modèle spatial synthétique de la dynamique spatio-temporelle de changement de l'occupation des sols par groupe de parcelles agricoles. Ces modèles spatiaux facilitent la synthétisation, et donc la compréhension, d'un phénomène spatial complexe tel que l'appropriation des territoires dans une logique de front de déforestation.
Assessing land use and land cover (LULC) change is essential for the sustainable management of natural resources, biodiversity conservation, monitoring food security, and research related to climate change and ecology. With increasingly rapid changes in LULC in response to human population growth, a better assessment of land use changes is more necessary than ever. Although a multitude of LULC assessment methods exists, none alone provides a clear understanding of changes and their underlying factors. This study analysed historical LULC changes over a temporal extent of 42 years (1974–2016) in the Togodo Protected Area and its surroundings, in Togo, by associating intensity and trajectory analyses, that are complementary but rarely associated in the literature. Our results show that LULC change in our study site is linked to the combined effects of human activities, climate, and invasive plants, particularly Chromolaena odorata. While each type of analysis provides useful insights, neither intensity nor trajectory analysis alone provides a full picture of changes and their causes. This study highlights the usefulness of associating intensity and trajectory analyses when implementing any management policy.
International audience ; Le Gabon occupe, en matière de protection de ses milieux biophysiques, une place particulière parmi les pays forestiers tropicaux. On y observe en effet une politique de conservation très volontaire, par le biais de parcs nationaux : 10,6 % de l'espace national gabonais est classé en parc national. Cette politique de conservation est principalement menée au titre de la protection d'une biodiversité remarquable, avec un appui fort des Organisations non gouvernementales de conservation (principalement la Wildlife conservation society – WCS ; et le World Wildlife Fund – WWF). Ce pourcentage d'espaces naturels conservés ne doit rien au hasard : il a été choisi à cette hauteur pour correspondre aux recommandations de la Convention sur la diversité biologique qui, pour protéger efficacement la biodiversité à l'échelle globale, avait énoncé en 2002 un tel objectif. L'exemplarité du Gabon sur le plan de la conservation de la biodiversité nous a intéressés pour y tester l'effet que pourrait avoir une politique de Paiement de services environnementaux. En effet, nous avons vu dans les chapitres précédents que la question des services écosystémiques était étroitement liée à la gestion de la biodiversité, un argumentaire renforçant, au risque de le remplacer, l'autre. Emblématique de la question de la biodiversité, le Gabon pourrait, en théorie, être emblématique de la question du paiement des services environnementaux. Y observe-t-on la substitution d'un argumentaire par un autre ? Cela se traduit-il par un changement de pratiques ?