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"Depuis la chute du mur de Berlin, les discours politiques et les valeurs qu'ils véhiculent n'ont plus le monopole de la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance. Des agences de coopération, des ONG, des fondations et des organisations internationales coproduisent des politiques publiques dans un certain nombre de pays en transition et qui sont en train de réformer leur système politique. Cet ouvrage réunit des études de cas concernant une variété de pays (Afghanistan, Sénégal, Kirghizstan, Cuba, Serbie, Bulgarie, Pakistan, Nigeria, Bolivie, Azerbaïdjan, Indonésie) pour mettre au jour l'unicité d'un nouveau dispositif de pouvoir transnational qui s'impose à l'échelle mondiale. Guidés par une démarche comparative, les auteurs de cet ouvrage tentent de répondre à la question suivante : Ce nouveau dispositif participe-t-il à l'universalisation de la démocratie ou à la généralisation d'une forme de pouvoir transnational inédit ?"--P. [4] of cover

"The book analyzes the transnationalization of politics in several societies concerned by programs of democracy promotion. Its main objective is to understand how these new global norms and programs create forms of appropriation and resistance at the local level. Democracy is not only a political norm glorified at the global level. The movement of human rights and democratic values equally generates also an industry of Aid. Democracy programs become symbolic and material resources, which enter into the local political game. Through the circulation and use of these kind of resources provided by transnational networks generated by the aid, there is a transfiguration of the political game. The present collective work draws upon both anthropology and political science and relies on field research carried out in Afghanistan, Kyrgyzstan, Cuba, Romania, Indonesia, Bolivia, Nigeria, Senegal, Bulgaria and Azerbaijan. The book proposes an original reflection about the emergence of a new form of governementality, which analyses both local and global actors in specific national spaces"--

An analysis of the transnationalization of politics in several societies concerned by programs of democracy promotion, the contributors to this book seek to understand how these new global norms and programs create forms of appropriation and resistance at the local level. Democracy is not only a political norm glorified at the global level. The movement of human rights and democratic values equally generates also an industry of Aid. Democracy programs become symbolic and material resources, which enter into the local political game. Through the circulation and use of these kind of resources provided by transnational networks generated by the aid, there is a transfiguration of the political game. The present collective work draws upon both anthropology and political science and relies on field research carried out in Afghanistan, Kyrgyzstan, Cuba, Romania, Indonesia, Bolivia, Nigeria, Senegal, Bulgaria and Azerbaijan. The book proposes an original reflection about the emergence of a new form of governementality, which analyses both local and global actors in specific national spaces..

Les grands vins français ont été incorporés en moins de deux décennies comme une des marchandises de luxe dans les échanges sociaux en Chine et dans l'univers d'une élite transnationale organisant les échanges sociaux entre Pékin et le reste du monde. Cet article propose une immersion ethnographique au sein de la commanderie du Bontemps, une confrérie des vins de Bordeaux qui assure la promotion de ces grands crus en multipliant les activités sur l'île de Hong Kong, devenue le global wine hub.

La Chine, avec une superficie de plus 850 000 hectares, est devenue de manière fulgurante l'un des tout premiers vignobles mondiaux. Son développement s'appuie sur une politique de développement de cluster viticole. Le gigantesque projet du Yantai Changyu Wine International City est l'illustration d'une conception particulière chinoise d'une volonté de domestiquer à la fois le monde végétal et la conduite de ses citoyens. Ce vaste complexe œnotouristique est à la fois un espace de production, mais aussi un espace de consommation où les activités sont étroitement encadrées par la puissance publique. L'émergence de cette culture viti-vinicole singulière amène à s'interroger sur le rôle de la Chine dans la diffusion d'une domestication à l'échelle mondiale.

Le Kirghizstan a fait l'objet d'un véritable marketing : « Suisse de l'Asie centrale » « îlot démocratique », ce pays jouissait encore récemment d'une réputation sans équivalent en Asie centrale auprès de la communauté internationale. Les multiples bailleurs de fonds ont largement copiloté les évolutions politiques depuis 1991 en faisant la promotion d'un modèle politique particulier qui repose sur une libéralisation économique et l'édification d'une démocratie ethnonationale. Malgré un tel soutien, comment ce pays a-t-il pu sombrer dans un chaos généralisé débouchant sur les violences qui secouent le sud du pays ces derniers jours ? En vérité, il ne s'agit pas d'un nouveau conflit interethnique qui puiserait ses racines dans un système politique traditionnel défaillant (tribalisme, ethnicisme). Les pogroms ethniques qui ont touché les Ouzbeks ces derniers jours sont bien modernes et surgissent dans une situation historique liée à l'émergence d'une gouvernance mondialisée qui se met en place après la guerre froide. Ce pays est devenu un territoire où s'affrontent des groupes politico-mafieux. Leur rivalité s'est transformée en affrontement interethnique majeur.

Cet article analyse l'émergence et le rôle de Koalitsia, une coalition d'ONG luttant pour la société civile et la démocratisation au Kirghizstan. Elle a joué un rôle déterminant au moment des élections de mars 2005 qui ont entraîné la Révolution des tulipes. La naissance de ce nouveau type d'institution amène à s'interroger sur les relations qu'elle entretient avec les ONG locales qu'elle est censée représenter d'une part et la fondation du Parti démocrate américain qui la finance d'autre part. Cette coalition, qui se présente comme un réseau réunissant des acteurs égaux, cache de nouvelles structures de pouvoir qui viennent contester l'État. Si les ONG locales s'émancipent de la tutelle gouvernementales, l'analyse révèle de nouvelles formes de dépendance. Le nouveau président a utilisé cette ressource tout en s'en détournant aujourd'hui au profit d'une collaboration étroite avec la Russie et la Chine. Les acteurs politiques sont ainsi dans des nouveaux rapports de pouvoir qui caractérisent l'évolution politique de cette société post-socialiste qui fait face à des contraintes extérieures très fortes remettant en cause la souveraineté de l'exercice du pouvoir, un des principes fondateurs de la démocratie.

Cet article propose une réflexion générale sur les trois révolutions de couleur qui ont secoué l'espace postsoviétique. Après avoir discuté brièvement la notion de révolution, l'article analyse les quatre acteurs locaux que l'on retrouve à chaque fois en Géorgie, en Ukraine et au Kirghizstan. Un mouvement étudiant, une coalition d'ONG, une coalition d'opposition et des médias indépendants sont au cœur des contestations. Ces acteurs s'appuient sur des réseaux transnationaux tissés avec des fondations, des ONG internationales œuvrant dans le domaine de la promotion de la démocratie. Ces liens inédits amènent à repenser les profondes mutations politiques de ces jeunes États.