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Abstract
This paper examines the role of love in Xenophon's Cyropaedia. I argue that an essential aspect of Cyrus' knowledgeable rule is a specific understanding of eros and a corresponding strategy to cope with the power of love. Specifically, I contend that by exploiting a common Greek distinction between the beloved and the lover, he articulates the view that lovers are subjects or even slaves to their beloved who deceive themselves into thinking that their attraction and the ensuing behaviors are voluntary. Accordingly, Cyrus attempts to avoid falling in love and to rule as a universally beloved leader. Reflecting on the implications of this solution, I finally suggest that Xenophon wishes to show the limits of Cyrus' solution.

Cet article cherche à poser à nouveau l'épineuse question de l'« antimodernisme » dans la philosophie politique contemporaine. Nous proposons à cette fin d'expliquer la critique que fait le philosophe français Alain Renaut d'un des plus grands pionniers du renouveau contemporain de la philosophie politique, Leo Strauss, et d'exposer par la suite une réplique possible à cette critique, reconstituant ainsi un dialogue qui ne put véritablement avoir lieu. Nous cherchons à montrer qu'à terme, la critique de Renaut est en bonne partie injuste et, conséquemment, que la posture « antimoderne » de Strauss n'est peut-être pas aussi « intenable » qu'il le laisse entendre.

This study seeks to identify the dual meaning of the socratic philosophy understood as a political philosophy using an interpretation of rival lovers. The refusal to grant this short socratic dialogue membership of the platonician corpus unfairly blurred the relevance of its content: the discredit of rival lovers has some limitations that should be shown. The careful structure of the dialogue, which can be highlighted by means of the Phèdre, calls for a careful interpretation of this architecture. Such a reading makes it possible to clarify the relationship between philosophy and politics in the socratic philosophy. Rival lovers have two political dimensions of philosophy: a philosophy that opposes physiological philosophy and is rather a question of man who is expressed in a reflex way of life, as well as a policy of dialogue, i.e. a good governance of the dialectic community. ; Cette étude tâche de dégager la double signification de la philosophie socratique comprise comme philosophie politique à l'aide d'une interprétation des Amoureux rivaux. Le refus d'accorder à ce court dialogue socratique une affiliation au corpus platonicien a jeté injustement de l'ombre sur la pertinence de son contenu : le discrédit des Amoureux rivaux a quelques limites qu'il est bon de montrer. La structure soignée du dialogue, qu'il est possible de mettre en lumière au moyen du Phèdre, invite à une interprétation attentive de cette architecture. Une telle lecture permet d'expliciter la parenté entre la philosophie et la politique dans la philosophie socratique. Les Amoureux rivaux présente deux dimensions politiques de la philosophie : une philosophie qui s'oppose à la philosophie physiologique en constituant plutôt un questionnement sur l'homme qui s'exprime dans un mode de vie réflexif, de même qu'une politique du dialogue, c'est-à-dire une bonne gouverne de la communauté dialectique.

Cette étude tâche de dégager la double signification de la philosophie socratique comprise comme philosophie politique à l'aide d'une interprétation des Amoureux rivaux. Le refus d'accorder à ce court dialogue socratique une affiliation au corpus platonicien a jeté injustement de l'ombre sur la pertinence de son contenu : le discrédit des Amoureux rivaux a quelques limites qu'il est bon de montrer. La structure soignée du dialogue, qu'il est possible de mettre en lumière au moyen du Phèdre, invite à une interprétation attentive de cette architecture. Une telle lecture permet d'expliciter la parenté entre la philosophie et la politique dans la philosophie socratique. Les Amoureux rivaux présente deux dimensions politiques de la philosophie : une philosophie qui s'oppose à la philosophie physiologique en constituant plutôt un questionnement sur l'homme qui s'exprime dans un mode de vie réflexif, de même qu'une politique du dialogue, c'est-à-dire une bonne gouverne de la communauté dialectique.