Les images occupent une place centrale et spécifique dans la production et la communication du savoir scientifique. L'émergence de la science moderne au XVIIe siècle a pour corollaire la disparition d'un genre iconographique qui appartient à une autre époque du savoir : les images qui donnent à voir des "curiosités" et qui traduisent sous la forme de similitudes visuelles un dense réseau de significations qui se dissoudra dans les formes instituées de l'écriture scientifique. Cette disparition témoigne des transformations de la culture visuelle, du public et du projet de connaissance qui accompagnent l'émergence de la science moderne.
Réexaminant la pertinence critique des thèses d'inspiration illichienne sur la médicalisation, cet article en souligne les limites d'ordre épistémologique, socio-historique et ontologique. A partir d'une discussion de la notion de «vie » , il montre la manière dont la critique radicale de la médicalisation tend à négliger dans l'analyse l'activité des sujets face à la médecine et, partant, à méconnaître les nouvelles figures du patient caractérisant la médecine contemporaine, comme celles du «patient-partenaire » ou du «patient-consommateur » . Cette critique de la critique débouche sur l'examen de la diversification des plaintes considérées comme «non diseases » adressées au médecin en tant que signe d'une évolution récente, caractérisée par la rencontre entre le spectre grandissant des inquiétudes de la vie ordinaire et la tendance marquée de la pratique médicale vers une «clinique compassionnelle » . Une voie de réflexion est indiquée, susceptible d'éviter le double écueil de l'angélisme «iatrophile » d'une part et du cliché «iatrophobe » d'autre part, caractérisant de nombreux débats sur l'évolution de la médecine contemporaine et son influence sur les relations entre médecins et patients.
De 2017 à 2020, l'Académie suisse des sciences humaines et sociales (ASSH) et l'Académie Suisse des Sciences Médicales (ASSM) ont abordé conjointement la relation entre le pouvoir et la médecine dans une série d'événements. Les intervenant·e·s ont expliqué ce que l'on entend par « humanités médicales » (« Medical Humanities ») de manière concrète et vivante : il s'agit des facteurs juridiques, économiques, sociaux, éthiques, culturels et politiques qui ont évolué au cours de l'histoire et qui façonnent et influencent de manière significative la médecine et le système de santé. La première thématique abordée était « La force des normes » (2017). Cet événement a été suivi par « Le pouvoir de l'argent » (2018) et « Le pouvoir du patient » (2019). La série s'est terminée en 2020 par un regard sur le « pouvoir et l'impuissance de la médecine ». ; Cite as: Abel, Thomas et al. (2021): Pouvoir et médecine. Contributions de la série d'événements Medical Humanities 2017-2020. Swiss Academies Reports 16 (10).
Von 2017 bis 2020 haben die Schweizerische Akademie der Geistes- und Sozialwissenschaften (SAGW) gemeinsam mit der Schweizerischen Akademie der Medizinischen Wissenschaften (SAMW) das Verhältnis von Macht und Medizin in einer Veranstaltungsreihe thematisiert. Konkret, anschaulich, praxisnah und erfahrungsgesättigt legten die ReferentInnen dar, was unter «Medical Humanities» zu verstehen ist: Es sind dies die historisch gewachsenen rechtlichen, ökonomischen, sozialen, ethischen, kulturellen und politischen Faktoren, welche die Medizin und das Gesundheitssystem massgeblich gestalten und beeinflussen. Thematisiert wurde zuerst «Die Kraft der Normen» (2017). Es folgte «Die Macht des Geldes» (2018) und «Die Macht des Patienten» (2019). Mit einem Blick in die «Macht und Ohnmacht der Medizin» wurde die Reihe 2020 abgeschlossen. ; cite as: Abel, Thomas et al. (2021): Macht und Medizin. Beiträge aus der Medical Humanities Veranstaltungsreihe 2017-2020. Swiss Academies Reports 16 (10).