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Résumé Si l'abondante littérature suscitée en sciences humaines et sociales par une pandémie en relation directe avec les processus de mondialisation en a dégagé les manifestations et les enjeux sociopolitiques du côté des politiques publiques ou des mobilisations communautaires, l'approche par le travail n'a guère été envisagée jusqu'à présent. Ce déficit étonne au regard des initiatives conduites tant par l'OIT qu'au sein du mouvement syndical international. Point de départ d'une recherche à poursuivre, l'article examine la manière dont la puissante Fédération internationale des transports, secteur aux premières lignes de la mondialisation, en est venue à tenir le VIH-sida pour le « défi sans doute le plus sérieux que les syndicats aient à relever ». De fait, les chauffeurs routiers, les marins, les travailleurs des ports, mais encore ceux de l'aviation civile, ont été et sont toujours les victimes et les vecteurs d'une infection aux caractéristiques de quasi maladie professionnelle dans certaines régions du monde. À partir de questions classiques, telles que la discrimination à l'embauche, les licenciements abusifs ou la protection sociale, les problèmes posés par la pandémie ont entraîné le développement de réflexions, de pratiques et de revendications qui, à différentes échelles et en interaction avec celles d'organismes officiels, de structures patronales et d'ONG, participent du renouvellement actuel des horizons et modes d'intervention du syndicalisme à l'heure de la mondialisation.

Nothing predisposed the ports, where random hiring-and-firing practices reigned supreme and anyone could turn up in the hope of a few hours' work, to become bastions of trade union strength able to perform the astonishing feat of forging a distinction between flexible work and casual labour. Yet this is what happened in the immediate post-war period when ports and docklands entered the third age of cargo-handling services, a phase characterized for the dockworkers by guaranteed terms of employment that marked the completion of a long process of struggle for recognition and definition of their specific occupational status. Whether in relation to hiring procedures or the tasks performed, the dockworkers of 2010 have little in common with those of the 1950s or 1930s; little, that is, except for a culture that continues to form the basis of a collective identity in which trade unionism is still very much a live force. These developments have received, curiously enough, scant attention, no doubt because the highly specific features of work in the ports made it extremely difficult to export elsewhere what was a unique set of sectional corporatist gains. And yet this experience does raise questions that transcend sectional occupational considerations in the search for alternatives to contingent and precarious labour practices.

En ce début de XXIe siècle, l'auteur invite à repenser les modalités de la relation établie entre le groupe ouvrier (la classe ?) et la sphère du politique au cours des deux siècles passés

En ce début de XXIe siècle, l'auteur invite à repenser les modalités de la relation établie entre le groupe ouvrier (la classe ?) et la sphère du politique au cours des deux siècles passés