Suchergebnisse
Filter
62 Ergebnisse
Sortierung:
Régions et pouvoirs régionaux en Europe de l'Est et en USSR
In: Recherches en géographie
World Affairs Online
Les ressources naturelles russes à l'heure de la guerre en Ukraine : un atout empoisonné ?
In: Hérodote: revue de géographie et de géopolitique, Band 190-191, Heft 3, S. 119-136
ISSN: 1776-2987
Avec son cortège de destructions, de sanctions et de boycotts, la guerre russe en Ukraine bouleverse les flux mondiaux de matières premières. En lançant en 2022 une guerre totale contre son voisin, V. Poutine comptait sur la dépendance énergétique européenne pour limiter le soutien occidental envers Kiev. La guerre se prolongeant, c'est l'économie russe, très dépendante de ses exportations vers l'UE qui se trouve affaiblie. Des auteurs occidentaux prévoient déjà l'effondrement d'une économie, incapable de remplacer les ventes de gaz transitant par un réseau de gazoducs désormais fermés, voire détruits. Pourtant, plusieurs signes font douter d'un scénario aussi pessimiste. Si le volume d'exportation et donc le budget russe est réduit, Moscou développe depuis des années une stratégie de substitution, tant sur le plan technique (essor du LNG) que par une diversification de ses clients. Sur ce plan, le Kremlin compte sur ses nombreux alliés et clients du « Sud global ».
L'Eurasie postsoviétique, un espace ouvert en recomposition
L'éclatement de l'URSS en 1991 a suscité le début d'une immense réorganisation de cetespace longtemps enfermé dans le cadre du système soviétique, dont les fonctionnementstant politiques, culturels, diplomatiques que commerciaux ont été bouleversés. Il a entraînéla redéfinition des courants d'échange, chacun des nouveaux Etats indépendants s'efforçantde consolider sa souveraineté fraîchement acquise en redéfinissant ses relations internationales,cherchant de nouveaux alliés dans tous les domaines. Une grande partie de ces transformationsa tourné autour d'une question essentielle : comment redéfinir l'orientation de chacun deces Etats par rapport à l'ancienne puissance tutélaire russe, elle-même en quête d'un nouveaurôle dans la région et dans le monde ? Cet ensemble de mutations se lit très concrètementdans les efforts de réorganisation des réseaux de transport qui en sont un des aspects majeurs.Par commodité d'analyse, on les envisagera comme deux ensembles : d'une part les tentativesde chaque Etat indépendant pour s'ouvrir au monde extérieur en redécouvrant des logiquesde voisinage entravées par le système soviétique ; d'autre part les efforts de la Russie pours'adapter à cette nouvelle configuration tout en essayant de maintenir le rôle stratégiquequ'elle exerce depuis des siècles sur cette partie du continent. Naturellement, ces deuxvolets s'entrecroisent et interfèrent car la géographie de cet espace est telle qu'on ne sauraitignorer les continuités territoriales, au risque de recréer des barrières annonciatrices denouvelles crises. En effet l'inertie historique et géographique des réseaux de transport estun élément difficilement contournable quels que soient les stratégies politiques et les choixidéologiques des acteurs.
BASE
L'Eurasie postsoviétique, un espace ouvert en recomposition
L'éclatement de l'URSS en 1991 a suscité le début d'une immense réorganisation de cetespace longtemps enfermé dans le cadre du système soviétique, dont les fonctionnementstant politiques, culturels, diplomatiques que commerciaux ont été bouleversés. Il a entraînéla redéfinition des courants d'échange, chacun des nouveaux Etats indépendants s'efforçantde consolider sa souveraineté fraîchement acquise en redéfinissant ses relations internationales,cherchant de nouveaux alliés dans tous les domaines. Une grande partie de ces transformationsa tourné autour d'une question essentielle : comment redéfinir l'orientation de chacun deces Etats par rapport à l'ancienne puissance tutélaire russe, elle-même en quête d'un nouveaurôle dans la région et dans le monde ? Cet ensemble de mutations se lit très concrètementdans les efforts de réorganisation des réseaux de transport qui en sont un des aspects majeurs.Par commodité d'analyse, on les envisagera comme deux ensembles : d'une part les tentativesde chaque Etat indépendant pour s'ouvrir au monde extérieur en redécouvrant des logiquesde voisinage entravées par le système soviétique ; d'autre part les efforts de la Russie pours'adapter à cette nouvelle configuration tout en essayant de maintenir le rôle stratégiquequ'elle exerce depuis des siècles sur cette partie du continent. Naturellement, ces deuxvolets s'entrecroisent et interfèrent car la géographie de cet espace est telle qu'on ne sauraitignorer les continuités territoriales, au risque de recréer des barrières annonciatrices denouvelles crises. En effet l'inertie historique et géographique des réseaux de transport estun élément difficilement contournable quels que soient les stratégies politiques et les choixidéologiques des acteurs.
BASE
L'Eurasie postsoviétique, un espace ouvert en recomposition
L'éclatement de l'URSS en 1991 a suscité le début d'une immense réorganisation de cetespace longtemps enfermé dans le cadre du système soviétique, dont les fonctionnementstant politiques, culturels, diplomatiques que commerciaux ont été bouleversés. Il a entraînéla redéfinition des courants d'échange, chacun des nouveaux Etats indépendants s'efforçantde consolider sa souveraineté fraîchement acquise en redéfinissant ses relations internationales,cherchant de nouveaux alliés dans tous les domaines. Une grande partie de ces transformationsa tourné autour d'une question essentielle : comment redéfinir l'orientation de chacun deces Etats par rapport à l'ancienne puissance tutélaire russe, elle-même en quête d'un nouveaurôle dans la région et dans le monde ? Cet ensemble de mutations se lit très concrètementdans les efforts de réorganisation des réseaux de transport qui en sont un des aspects majeurs.Par commodité d'analyse, on les envisagera comme deux ensembles : d'une part les tentativesde chaque Etat indépendant pour s'ouvrir au monde extérieur en redécouvrant des logiquesde voisinage entravées par le système soviétique ; d'autre part les efforts de la Russie pours'adapter à cette nouvelle configuration tout en essayant de maintenir le rôle stratégiquequ'elle exerce depuis des siècles sur cette partie du continent. Naturellement, ces deuxvolets s'entrecroisent et interfèrent car la géographie de cet espace est telle qu'on ne sauraitignorer les continuités territoriales, au risque de recréer des barrières annonciatrices denouvelles crises. En effet l'inertie historique et géographique des réseaux de transport estun élément difficilement contournable quels que soient les stratégies politiques et les choixidéologiques des acteurs.
BASE
L'Eurasie postsoviétique, un espace ouvert en recomposition
L'éclatement de l'URSS en 1991 a suscité le début d'une immense réorganisation de cetespace longtemps enfermé dans le cadre du système soviétique, dont les fonctionnementstant politiques, culturels, diplomatiques que commerciaux ont été bouleversés. Il a entraînéla redéfinition des courants d'échange, chacun des nouveaux Etats indépendants s'efforçantde consolider sa souveraineté fraîchement acquise en redéfinissant ses relations internationales,cherchant de nouveaux alliés dans tous les domaines. Une grande partie de ces transformationsa tourné autour d'une question essentielle : comment redéfinir l'orientation de chacun deces Etats par rapport à l'ancienne puissance tutélaire russe, elle-même en quête d'un nouveaurôle dans la région et dans le monde ? Cet ensemble de mutations se lit très concrètementdans les efforts de réorganisation des réseaux de transport qui en sont un des aspects majeurs.Par commodité d'analyse, on les envisagera comme deux ensembles : d'une part les tentativesde chaque Etat indépendant pour s'ouvrir au monde extérieur en redécouvrant des logiquesde voisinage entravées par le système soviétique ; d'autre part les efforts de la Russie pours'adapter à cette nouvelle configuration tout en essayant de maintenir le rôle stratégiquequ'elle exerce depuis des siècles sur cette partie du continent. Naturellement, ces deuxvolets s'entrecroisent et interfèrent car la géographie de cet espace est telle qu'on ne sauraitignorer les continuités territoriales, au risque de recréer des barrières annonciatrices denouvelles crises. En effet l'inertie historique et géographique des réseaux de transport estun élément difficilement contournable quels que soient les stratégies politiques et les choixidéologiques des acteurs.
BASE
Après Sotchi, les programmes d'investissements sportifs au Caucase du Nord: Enjeux économiques, politiques et interethniques
In: Connexe: les espaces postcommunistes en question(s), Band 2, S. 19-36
ISSN: 2673-2750
Cet article expose les différents enjeux à l'œuvre pour la Russie dans le choix d'organiser ses Jeux Olympiques d'hiver à Sotchi. L'auteur passe ainsi en revue les multiples défis auxquels a dû faire face l'État russe : analysant tour à tour la dimension sécuritaire, la dimension économique, l'héritage et la gestion du vivre-ensemble multiethnique dans une région travaillée par des traumatismes historiques et de nombreux conflits récents, l'article souligne la complexité de ces enjeux et la capacité de l'État russe à les relever, au moins partiellement, dans un contexte international tendu. Tout en nourrissant son propos d'éclairages sur le fonctionnement interne du pouvoir vis-à-vis des stratégies d'investissements, l'auteur établit des prospectives en termes de développement économique régional.
Quand Vladimir Poutine se fait géographe
In: Hérodote: revue de géographie et de géopolitique, Band 166-167, Heft 3, S. 113-132
ISSN: 1776-2987
Les dirigeants russes sont parfaitement conscients de la fragilité des infrastructures, du manque de cohésion du territoire russe, aggravés depuis l'éclatement de l'URSS en 1991. Déterminé à restructurer en profondeur l'ensemble des réseaux de son pays, le président Vladimir Poutine a entrepris toute une série de grands travaux en ce sens. Son rôle dans la Société russe de géographie est un élément symbolique de ce bouleversement en cours.
Tatarstan, une république test du nouveau fédéralisme russe
International audience ; Tatarstan, une république test du nouveau fédéralisme russe Par Jean Radvanyi, professeur à l'INALCO, membre du Conseil scientifique de l'Observatoire Le Tatarstan, république de la Volga avec pour capitale Kazan, est à tous égards une des régions (« sujets » en russe) clefs du système fédéral russe. Les Tatares sont la première minorité ethnique du pays et, au début des années 1990, alors que se mettent douloureusement en place les nouvelles institutions russes, ils jouent un rôle déterminant dans la définition des équilibres entre centre et périphéries, ce qu'on dénomme alors le fédéralisme « à la carte ». Cet équilibre précaire est remis en cause dès l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, en 2000, quand celui-ci redéfinit le champ institutionnel de l'ensemble fédéral en réduisant les inégalités consenties par son prédécesseur. Ce processus est arrivé à son terme en 2017 avec le refus de renouveler une seconde fois le « traité de partage des compétences » accordé initialement par Boris Eltsine en 1994. Alors que se jouent les dernières batailles sur la définition des compétences républicaines (à propos de la politique scolaire ou la dénomination du président), les dirigeants de Kazan s'orientent vers d'autres enjeux peut-être plus décisifs pour l'avenir, ceux de la modernisation de l'économie et du partage de ses bénéfices. Boris Eltsine et la naissance du fédéralisme « à la carte » Héritage sur ce plan de la poupée gigogne soviétique, les rapports entre le centre et les différents sujets 1 de la nouvelle fédération de Russie constituent très tôt un enjeu décisif. C'est à Kazan, en août 1990, que Boris Eltsine, à peine élu président du Soviet suprême de la RSFSR (République soviétique fédérative socialiste de Russie), prononce une phrase qui fera date. S'adressant aux dirigeants de ce qui étaient encore des « républiques autonomes », il lance : « prenez autant de souveraineté que vous pouvez en avaler ». Il était alors en concurrence avec le Président de l'URSS Mikhail Gorbatchev et ...
BASE
Tatarstan, une république test du nouveau fédéralisme russe
International audience ; Tatarstan, une république test du nouveau fédéralisme russe Par Jean Radvanyi, professeur à l'INALCO, membre du Conseil scientifique de l'Observatoire Le Tatarstan, république de la Volga avec pour capitale Kazan, est à tous égards une des régions (« sujets » en russe) clefs du système fédéral russe. Les Tatares sont la première minorité ethnique du pays et, au début des années 1990, alors que se mettent douloureusement en place les nouvelles institutions russes, ils jouent un rôle déterminant dans la définition des équilibres entre centre et périphéries, ce qu'on dénomme alors le fédéralisme « à la carte ». Cet équilibre précaire est remis en cause dès l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, en 2000, quand celui-ci redéfinit le champ institutionnel de l'ensemble fédéral en réduisant les inégalités consenties par son prédécesseur. Ce processus est arrivé à son terme en 2017 avec le refus de renouveler une seconde fois le « traité de partage des compétences » accordé initialement par Boris Eltsine en 1994. Alors que se jouent les dernières batailles sur la définition des compétences républicaines (à propos de la politique scolaire ou la dénomination du président), les dirigeants de Kazan s'orientent vers d'autres enjeux peut-être plus décisifs pour l'avenir, ceux de la modernisation de l'économie et du partage de ses bénéfices. Boris Eltsine et la naissance du fédéralisme « à la carte » Héritage sur ce plan de la poupée gigogne soviétique, les rapports entre le centre et les différents sujets 1 de la nouvelle fédération de Russie constituent très tôt un enjeu décisif. C'est à Kazan, en août 1990, que Boris Eltsine, à peine élu président du Soviet suprême de la RSFSR (République soviétique fédérative socialiste de Russie), prononce une phrase qui fera date. S'adressant aux dirigeants de ce qui étaient encore des « républiques autonomes », il lance : « prenez autant de souveraineté que vous pouvez en avaler ». Il était alors en concurrence avec le Président de l'URSS Mikhail Gorbatchev et ...
BASE
Tatarstan, une république test du nouveau fédéralisme russe
International audience ; Tatarstan, une république test du nouveau fédéralisme russe Par Jean Radvanyi, professeur à l'INALCO, membre du Conseil scientifique de l'Observatoire Le Tatarstan, république de la Volga avec pour capitale Kazan, est à tous égards une des régions (« sujets » en russe) clefs du système fédéral russe. Les Tatares sont la première minorité ethnique du pays et, au début des années 1990, alors que se mettent douloureusement en place les nouvelles institutions russes, ils jouent un rôle déterminant dans la définition des équilibres entre centre et périphéries, ce qu'on dénomme alors le fédéralisme « à la carte ». Cet équilibre précaire est remis en cause dès l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, en 2000, quand celui-ci redéfinit le champ institutionnel de l'ensemble fédéral en réduisant les inégalités consenties par son prédécesseur. Ce processus est arrivé à son terme en 2017 avec le refus de renouveler une seconde fois le « traité de partage des compétences » accordé initialement par Boris Eltsine en 1994. Alors que se jouent les dernières batailles sur la définition des compétences républicaines (à propos de la politique scolaire ou la dénomination du président), les dirigeants de Kazan s'orientent vers d'autres enjeux peut-être plus décisifs pour l'avenir, ceux de la modernisation de l'économie et du partage de ses bénéfices. Boris Eltsine et la naissance du fédéralisme « à la carte » Héritage sur ce plan de la poupée gigogne soviétique, les rapports entre le centre et les différents sujets 1 de la nouvelle fédération de Russie constituent très tôt un enjeu décisif. C'est à Kazan, en août 1990, que Boris Eltsine, à peine élu président du Soviet suprême de la RSFSR (République soviétique fédérative socialiste de Russie), prononce une phrase qui fera date. S'adressant aux dirigeants de ce qui étaient encore des « républiques autonomes », il lance : « prenez autant de souveraineté que vous pouvez en avaler ». Il était alors en concurrence avec le Président de l'URSS Mikhail Gorbatchev et comptait sur le soutien des républiques de la fédération de Russie pour conforter son pouvoir. Les dirigeants tatars ne se le font pas dire deux fois. Ils déclarent la souveraineté de leur république dès le mois d'août 1990 et, après l'éclatement de l'URSS en décembre 1991, votent leur nouvelle Constitution en novembre 1992, précédant ainsi l'adoption de la Constitution fédérale, en octobre 1993. Ce calendrier a l'avantage de leur permettre de définir leur propre cadre sur ce que doit être, selon eux, le nouveau fédéralisme russe. Pour eux, ce sont les « sujets » de la fédération qui doivent être les éléments clefs d'un système conçu de bas en haut. Le Tatarstan est défini comme un Etat démocratique souverain « associé à la Russie » qui dispose de toute la souveraineté sur sa politique intérieure et délègue certaines fonctions (la défense et la sécurité, la politique monétaire et douanière, la politique étrangère) 1 La Fédération de Russie comporte 85 « sujets » en intégrant la Crimée dont l'annexion en mars 2014 n'est pas reconnue par les États occidentaux : 49 oblast (régions), 6 kraï (territoires), 22 républiques, 4 okrougs (districts) nationaux, une région autonome et trois villes fédérales (Moscou, St Pétersbourg et Sébastopol).
BASE
Tatarstan, une république test du nouveau fédéralisme russe
International audience ; Tatarstan, une république test du nouveau fédéralisme russe Par Jean Radvanyi, professeur à l'INALCO, membre du Conseil scientifique de l'Observatoire Le Tatarstan, république de la Volga avec pour capitale Kazan, est à tous égards une des régions (« sujets » en russe) clefs du système fédéral russe. Les Tatares sont la première minorité ethnique du pays et, au début des années 1990, alors que se mettent douloureusement en place les nouvelles institutions russes, ils jouent un rôle déterminant dans la définition des équilibres entre centre et périphéries, ce qu'on dénomme alors le fédéralisme « à la carte ». Cet équilibre précaire est remis en cause dès l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, en 2000, quand celui-ci redéfinit le champ institutionnel de l'ensemble fédéral en réduisant les inégalités consenties par son prédécesseur. Ce processus est arrivé à son terme en 2017 avec le refus de renouveler une seconde fois le « traité de partage des compétences » accordé initialement par Boris Eltsine en 1994. Alors que se jouent les dernières batailles sur la définition des compétences républicaines (à propos de la politique scolaire ou la dénomination du président), les dirigeants de Kazan s'orientent vers d'autres enjeux peut-être plus décisifs pour l'avenir, ceux de la modernisation de l'économie et du partage de ses bénéfices. Boris Eltsine et la naissance du fédéralisme « à la carte » Héritage sur ce plan de la poupée gigogne soviétique, les rapports entre le centre et les différents sujets 1 de la nouvelle fédération de Russie constituent très tôt un enjeu décisif. C'est à Kazan, en août 1990, que Boris Eltsine, à peine élu président du Soviet suprême de la RSFSR (République soviétique fédérative socialiste de Russie), prononce une phrase qui fera date. S'adressant aux dirigeants de ce qui étaient encore des « républiques autonomes », il lance : « prenez autant de souveraineté que vous pouvez en avaler ». Il était alors en concurrence avec le Président de l'URSS Mikhail Gorbatchev et comptait sur le soutien des républiques de la fédération de Russie pour conforter son pouvoir. Les dirigeants tatars ne se le font pas dire deux fois. Ils déclarent la souveraineté de leur république dès le mois d'août 1990 et, après l'éclatement de l'URSS en décembre 1991, votent leur nouvelle Constitution en novembre 1992, précédant ainsi l'adoption de la Constitution fédérale, en octobre 1993. Ce calendrier a l'avantage de leur permettre de définir leur propre cadre sur ce que doit être, selon eux, le nouveau fédéralisme russe. Pour eux, ce sont les « sujets » de la fédération qui doivent être les éléments clefs d'un système conçu de bas en haut. Le Tatarstan est défini comme un Etat démocratique souverain « associé à la Russie » qui dispose de toute la souveraineté sur sa politique intérieure et délègue certaines fonctions (la défense et la sécurité, la politique monétaire et douanière, la politique étrangère) 1 La Fédération de Russie comporte 85 « sujets » en intégrant la Crimée dont l'annexion en mars 2014 n'est pas reconnue par les États occidentaux : 49 oblast (régions), 6 kraï (territoires), 22 républiques, 4 okrougs (districts) nationaux, une région autonome et trois villes fédérales (Moscou, St Pétersbourg et Sébastopol).
BASE
Adapter les réseaux de transport eurasiens : réussites et défis
In: Revue défense nationale, Band 802, Heft 7, S. 84-89
ISSN: 2117-5969
Après 1991, la Russie a découvert des faiblesses qui découlaient de l'inadaptation des réseaux de transport de l'URSS. Ce qui représentait des atouts pour une nouvelle stratégie d'influence est apparu comme un piège pour les dirigeants russes qui ont pris la décision de modifier l'interface entre le pays et ses partenaires commerciaux.
La Sibérie, eldorado La Sibérie russe du XXI e siècle ?
In: La revue internationale et stratégique: revue trimestrielle publiée par l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Band 92, Heft 4, S. 129-137