International audience ; Mots-clés résilience, agriculture familiale, filière laitière, observatoire, Madagascar RésuMé À Madagascar, la production de lait destinée à la commercialisation a été développée depuis plusieurs décennies dans le cadre d'une petite agriculture familiale diversifiée sur des plateaux d'altitude. En 2009, suite à des événements politiques ayant entraîné la disparition d'un acteur majeur de la collecte et de la transformation, la « crise du lait » a affecté l'ensemble de la filière et entraîné d'importantes recompositions dans son organisation. À partir des données pluriannuelles d'un observatoire rural, nous avons reconstitué les trajectoires d'adaptation ou de résilience des petits produc-teurs laitiers, que nous avons replacées dans une perspective systémique qui interroge les politiques publiques agricoles conduites dans le pays.
International audience ; Mots-clés résilience, agriculture familiale, filière laitière, observatoire, Madagascar RésuMé À Madagascar, la production de lait destinée à la commercialisation a été développée depuis plusieurs décennies dans le cadre d'une petite agriculture familiale diversifiée sur des plateaux d'altitude. En 2009, suite à des événements politiques ayant entraîné la disparition d'un acteur majeur de la collecte et de la transformation, la « crise du lait » a affecté l'ensemble de la filière et entraîné d'importantes recompositions dans son organisation. À partir des données pluriannuelles d'un observatoire rural, nous avons reconstitué les trajectoires d'adaptation ou de résilience des petits produc-teurs laitiers, que nous avons replacées dans une perspective systémique qui interroge les politiques publiques agricoles conduites dans le pays.
International audience ; Mots-clés résilience, agriculture familiale, filière laitière, observatoire, Madagascar RésuMé À Madagascar, la production de lait destinée à la commercialisation a été développée depuis plusieurs décennies dans le cadre d'une petite agriculture familiale diversifiée sur des plateaux d'altitude. En 2009, suite à des événements politiques ayant entraîné la disparition d'un acteur majeur de la collecte et de la transformation, la « crise du lait » a affecté l'ensemble de la filière et entraîné d'importantes recompositions dans son organisation. À partir des données pluriannuelles d'un observatoire rural, nous avons reconstitué les trajectoires d'adaptation ou de résilience des petits produc-teurs laitiers, que nous avons replacées dans une perspective systémique qui interroge les politiques publiques agricoles conduites dans le pays.
In: Revue internationale des études du développement: revue trimestrielle publiée par l'Institut d'étude du développement économique et social de l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne, Band 235, Heft 3, S. 91
L'expérience de Madagascar, où une Plateforme de concertation de la filière riz a été établie conjointement à un Observatoire du riz, illustre la complémentarité entre l'apport d'un Système d'information de marché (SIM) dans l'aide à la décision publique et un dispositif de gouvernance hybride, basé sur la participation et la concertation. Il ressort des différentes crises ayant touché le marché du riz entre 2004 et 2011 qu'un suivi régulier du marché sur tout le territoire et une amorce de partenariat public-privé autour de la régulation du marché ont permis une gestion plus transparente et raisonnée des interventions. Malgré un contexte perturbé, ces deux dispositifs ont contribué à une plus grande stabilité du marché intérieur et à un accroissement de la production au cours des années où ils ont été conjointement opérationnels. Toutefois, la forte asymétrie entre acteurs, la difficulté de définir l'intérêt commun, ainsi que les biais des interventions publiques en période de crise politique demeurent des limites.
What has been done? Government intervention in marketing and the major production areas has been increasing since independence in 1960, through the early 1970s. From 1973 to 1977, state-run companies controlled all downstream marketing activities. From 1980 to 1990, the government gradually withdrew. Structural adjustment policies were accompanied by the rehabilitation of irrigation systems, which came under the management of water user associations. During the 2000s, policies aimed at increasing domestic supply through production support and regulation of urban supply through imports. How has it been implemented? Until the late 70s, government intervention took the form of land development corporations in two of the main rice production areas. The government also intervened through parastatals, which had a monopoly over the purchase and distribution of rice, and set prices for both producers and consumers. After liberalization, state intervention focused on setting import levies (with rates ranging from 30% to 0%) and ad hoc initiatives like facilitating imports during crises. Efforts to increase production included investment in irrigation infrastructure (rehabilitation), intensification incentives based on access to inputs (such as recent efforts to encourage off-season rice), and incentives to expand rainfed production through access to mechanization. Microcredit has also expanded significantly, to finance production and storage. Starting in 2005, the government implemented two innovative instruments to improve the management of the sector: an observatory and a consultative mechanism to encourage dialogue between the government and industry players. What were the effects? The centralizing policies of the 70s completely destroyed marketing channels and producers' interest in the market. Availability per capita fell (from 200 kg to 125 kg/per capita between 1970 and 2000) and imports increased. Since 2002, production levels have shown a marked increase, and starting in 2005, fluctuations in consumer prices stabilized, despite a troubled national and international context. What recommendations could be derived? The period of total government control was catastrophic the recover long. The recent positive developments in the rice sector are partly the fruit of production support and infrastructure development efforts (irrigation and transportation), and partly due to a new form of governance that relies on wellinformed decision-makers and public-private coordination. However, multi-stakeholder dialogue has not eliminated the unequal balance of power: measures (including price stabilization) are taken more in the interest of urban consumers than the protection of producers. (Texte intégral)
15 p. ; State governance as well as market governance limits paved the way to emerging form of hybrid governance, based on participation and debates. We analyze the experience of the Concertation Platform for Rice and the Rice Information and Monitoring System in Madagascar. Despite several domestic and international crises, domestic market stability has improved and production growth has accelerated. These positive results cannot be directly related to these new devices. But a regular market monitoring all over the country and a more transparent and rational decision process led to set the beginning of public-private partnership on regulation issues, that contributed to stabilize markets. Main limits are the temptation of populist measures in case of crisis, strong asymmetric among actors and the challenge of defining the common interest. ; Les remises en cause de la gouvernance par l'Etat comme de la gouvernance par le marché ont été le terreau de l'émergence de formes hybrides, basées sur la participation et la concertation. Cette communication analyse l'expérience de la Plateforme de concertation de la filière riz et de l'Observatoire du Riz à Madagascar. Malgré un contexte marqué par plusieurs crises, la stabilité du marché intérieur s'est améliorée et la production est en croissance. Ces résultats positifs ne peuvent être imputables en premier lieu à ces nouveaux dispositifs de régulation. Toutefois, un suivi régulier du marché sur tout le territoire et une gestion plus transparente et raisonnée des interventions au travers d'une amorce de partenariat public-privé autour de la régulation de l'offre, semblent y avoir contribué. Les limites principales relèvent des tentations populistes en cas de crises, de l'asymétrie entre acteurs qui demeure forte et des difficultés inerrantes à la définition de l'intérêt commun.
15 p. ; State governance as well as market governance limits paved the way to emerging form of hybrid governance, based on participation and debates. We analyze the experience of the Concertation Platform for Rice and the Rice Information and Monitoring System in Madagascar. Despite several domestic and international crises, domestic market stability has improved and production growth has accelerated. These positive results cannot be directly related to these new devices. But a regular market monitoring all over the country and a more transparent and rational decision process led to set the beginning of public-private partnership on regulation issues, that contributed to stabilize markets. Main limits are the temptation of populist measures in case of crisis, strong asymmetric among actors and the challenge of defining the common interest. ; Les remises en cause de la gouvernance par l'Etat comme de la gouvernance par le marché ont été le terreau de l'émergence de formes hybrides, basées sur la participation et la concertation. Cette communication analyse l'expérience de la Plateforme de concertation de la filière riz et de l'Observatoire du Riz à Madagascar. Malgré un contexte marqué par plusieurs crises, la stabilité du marché intérieur s'est améliorée et la production est en croissance. Ces résultats positifs ne peuvent être imputables en premier lieu à ces nouveaux dispositifs de régulation. Toutefois, un suivi régulier du marché sur tout le territoire et une gestion plus transparente et raisonnée des interventions au travers d'une amorce de partenariat public-privé autour de la régulation de l'offre, semblent y avoir contribué. Les limites principales relèvent des tentations populistes en cas de crises, de l'asymétrie entre acteurs qui demeure forte et des difficultés inerrantes à la définition de l'intérêt commun.
Contenu des politiques : Qu'est-ce qui a été fait ? De l'indépendance (1960) au début des années 70, l'Etat est intervenu de façon croissance dans la commercialisation et dans les grands bassins de production. De 1973 à 1977, le contrôle des sociétés publiques sur l'aval devient total. De 1980 à 1990, l'Etat se désengage progressivement ; le PAS s'accompagne de la réhabilitation des périmètres irrigués dont la gestion est transférée aux associations d'usagers de l'eau. Au cours des années 2000, les politiques visent à augmenter l'offre nationale par des appuis à la production et à réguler l'approvisionnement urbain par les importations. Processus : Comment cela a-t-il été fait ? L'extension de l'emprise de l'Etat jusqu'à la fin des années 70 est passée par le développement de sociétés d'aménagement dans les deux plus principaux " greniers à riz " et par des structures étatiques et paraétatiques qui détenaient le monopole de la collecte et de la distribution et contrôlaient les prix (au producteur et au consommateur). Après la libéralisation, les interventions de l'Etat sur le marché se sont centrées sur la fixation des prélèvements à l'importation (avec des taux qui ont varié de 30 à 0%) et sur des interventions ponctuelles comme facilitateur dans les importations aux périodes de crises. Les appuis à la production sont passés par des investissements dans les infrastructures hydro agricoles (réhabilitations), de l'incitation à l'intensification par des facilités d'accès aux intrants (avec récemment un accent sur le riz de contre-saison) et une incitation à l'extension des surfaces pluviales par l'accès à la mécanisation. Le microcrédit a également connu un essor important pour le financement de la production et du stockage. A partir de 2005, deux outils novateurs ont été mis en place pour améliorer le pilotage de la filière : un observatoire et une plateforme de concertation entre l'Etat et les acteurs de la filière. Pour quels résultats? La politique centralisatrice des années 70 a conduit à une destruction complète des réseaux de commercialisation et à une totale désaffection des producteurs pour le marché. La disponibilité par tête s'est effondrée (de 200 à 125 kg/per capita entre 1970 et 2000) et les importations se sont développées. Depuis 2002 la production affiche une nette progression et depuis 2005 les fluctuations des prix aux consommateurs se sont maintenues dans une amplitude " normale ", malgré un contexte national et international troublé. Quelles leçons pouvons-nous en tirer ? La période de mainmise totale de l'Etat a été catastrophique et le redressement long. Les signes positifs récents de l'évolution de la filière riz sont d'une part à mettre sur le compte des appuis à la production et du développement des infrastructures (irrigation et transport), d'autre part à une forme de gouvernance qui s'appuie sur des décideurs mieux informés et sur une certaine coordination entre les acteurs privés et l'Etat. Toutefois la concertation multi-acteurs ne réduit en rien les fortes asymétries : la convergence d'intérêt s'établi davantage sur la satisfaction des besoins des consommateurs urbains (dont la stabilisation des prix) que sur la défense des producteurs.
A Madagascar, la promotion des investissements agricoles est au coeur des politiques foncières et agricoles à venir. Les débats sur les modèles d'investissements, entre agriculture à grande échelle et agriculture contractuelle sont par contre peu présents. Dans l'objectif d'alimenter les réflexions sur ces business models, cette communication analyse les relations entre entreprise et agricultures familiales dans ces deux cas de figure. Elle tente en particulier de quantifier les différents effets de l'implantation de l'entreprise au niveau des ménages et du territoire. L'entreprise étudiée produit la même culture sur une grande exploitation (sur un domaine de 650ha) et via l'agriculture contractuelle (7000 agriculteurs). Le schéma d'agriculture contractuelle s'avère plus efficace que celui de la plantation à grande échelle pour l'entreprise, les agriculteurs locaux et le développement du territoire : •Contre toute attente aux vues des coûts de transaction pour mettre en place des milliers de contrats sur de toutes petites superficies, le rythme de développement de la culture est plus rapide dans le cadre de l'agriculture contractuelle que dans celui de la grande plantation. Ne reposant pas sur un accès au foncier direct, il ne génère pas de conflit ; •De même, sur la base du temps investi par les paysans sur les cultures, le nombre d'emplois créés en équivalent temps plein est plus important par hectare dans le cadre du schéma contractuel que dans celui de la plantation en régie ; •Enfin, si l'agriculture contractuelle permet une augmentation des revenus paysans et l'accès à des avantages fortement appréciés localement (accès aux intrants, paiement en une fois, etc), la plantation en régie ne permet pas aux paysans qui ont perdu un accès aux terres de compenser leurs pertes de revenus. Tout d'abord, les paysans qui ont perdu des terres refusent souvent de travailler pour l'entreprise avec laquelle ils sont en conflit et le gain journalier est trois fois moindre que celui qu'ils obtenaient auparavant en cultivant les parcelles.
La forte croissance de la population accentue la pression sur les terres agricoles et amplifie le défi d'accès au foncier pour le plus grand nombre. Au-delà des succès techniques de la gestion foncière décentralisée, il s'agit de renforcer les approches territoriales permettant la mise en oeuvre de diagnostics et de plans d'action concertés.
High population growth is putting additional pressure on agricultural land and exacerbating the challenge of access to land for many people. Beyond the technical successes of decentralised land management, territorial approaches need to be consolidated in order to enable the implementation of assessments and concerted action plans.
A quelle protection sociale les habitants du Sud de Madagascar ont-ils effectivement accès ? Alors que la politique nationale de protection sociale est en pleine reconfiguration à Madagascar, le taux de couverture de la population reste très faible et les dispositifs diffèrent largement d'une région à l'autre. Nous proposons la notion de système local de protection sociale, ou SLPS. Composante du système socio-écologique local, le SLPS produit et régule les pratiques de protection sociales accessibles au niveau local. Il est le produit d'interactions sociales multiples, régulées par les rapports sociaux encadrant les règles de réciprocité et de pouvoir. A partir de données empiriques originales, cette étude vise à caractériser les formes prises par le système local de protection sociale en pays Tandroy, région particulièrement vulnérable du Sud de Madagascar, et à étudier les inégalités d'accès à ce système, en fonction de caractéristiques socio-économiques-clé. Nous montrons que le système local de protection sociale est caractérisé par une double intégration, à la fois dans le système national de protection sociale et dans le système socio-écologique local qui implique d'une part que le système local de protection social peut varier d'une localité à l'autre, au gré des acteurs en présence, des normes sociales et des trajectoires locales et, d'autre part, la présence au sein du SLPS d'asymétries socioéconomiques et de pouvoir produites par le jeu social local. Afin de cerner les pratiques socialisées de protection non seulement formelles mais aussi informelles, nous avons mobilisé l'approche des réseaux bimodaux, issue de l'analyse des réseaux sociaux, afin d'identifier l'ensemble des médiations socialisées d'accès aux ressources de protection, à la fois interpersonnelles et organisationnelles.Pour étudier les SPLS de cette région, nous mobilisons des données originales, combinant les échelles d'observation (diagnostics systémique, enquêtes-ménages et récits de vie), mixant les méthodes qualitatives et ...
A quelle protection sociale les habitants du Sud de Madagascar ont-ils effectivement accès ? Alors que la politique nationale de protection sociale est en pleine reconfiguration à Madagascar, le taux de couverture de la population reste très faible et les dispositifs diffèrent largement d'une région à l'autre. Nous proposons la notion de système local de protection sociale, ou SLPS. Composante du système socio-écologique local, le SLPS produit et régule les pratiques de protection sociales accessibles au niveau local. Il est le produit d'interactions sociales multiples, régulées par les rapports sociaux encadrant les règles de réciprocité et de pouvoir. A partir de données empiriques originales, cette étude vise à caractériser les formes prises par le système local de protection sociale en pays Tandroy, région particulièrement vulnérable du Sud de Madagascar, et à étudier les inégalités d'accès à ce système, en fonction de caractéristiques socio-économiques-clé. Nous montrons que le système local de protection sociale est caractérisé par une double intégration, à la fois dans le système national de protection sociale et dans le système socio-écologique local qui implique d'une part que le système local de protection social peut varier d'une localité à l'autre, au gré des acteurs en présence, des normes sociales et des trajectoires locales et, d'autre part, la présence au sein du SLPS d'asymétries socioéconomiques et de pouvoir produites par le jeu social local. Afin de cerner les pratiques socialisées de protection non seulement formelles mais aussi informelles, nous avons mobilisé l'approche des réseaux bimodaux, issue de l'analyse des réseaux sociaux, afin d'identifier l'ensemble des médiations socialisées d'accès aux ressources de protection, à la fois interpersonnelles et organisationnelles.Pour étudier les SPLS de cette région, nous mobilisons des données originales, combinant les échelles d'observation (diagnostics systémique, enquêtes-ménages et récits de vie), mixant les méthodes qualitatives et ...
A quelle protection sociale les habitants du Sud de Madagascar ont-ils effectivement accès ? Alors que la politique nationale de protection sociale est en pleine reconfiguration à Madagascar, le taux de couverture de la population reste très faible et les dispositifs diffèrent largement d'une région à l'autre. Nous proposons la notion de système local de protection sociale, ou SLPS. Composante du système socio-écologique local, le SLPS produit et régule les pratiques de protection sociales accessibles au niveau local. Il est le produit d'interactions sociales multiples, régulées par les rapports sociaux encadrant les règles de réciprocité et de pouvoir. A partir de données empiriques originales, cette étude vise à caractériser les formes prises par le système local de protection sociale en pays Tandroy, région particulièrement vulnérable du Sud de Madagascar, et à étudier les inégalités d'accès à ce système, en fonction de caractéristiques socio-économiques-clé. Nous montrons que le système local de protection sociale est caractérisé par une double intégration, à la fois dans le système national de protection sociale et dans le système socio-écologique local qui implique d'une part que le système local de protection social peut varier d'une localité à l'autre, au gré des acteurs en présence, des normes sociales et des trajectoires locales et, d'autre part, la présence au sein du SLPS d'asymétries socioéconomiques et de pouvoir produites par le jeu social local. Afin de cerner les pratiques socialisées de protection non seulement formelles mais aussi informelles, nous avons mobilisé l'approche des réseaux bimodaux, issue de l'analyse des réseaux sociaux, afin d'identifier l'ensemble des médiations socialisées d'accès aux ressources de protection, à la fois interpersonnelles et organisationnelles.Pour étudier les SPLS de cette région, nous mobilisons des données originales, combinant les échelles d'observation (diagnostics systémique, enquêtes-ménages et récits de vie), mixant les méthodes qualitatives et ...