Telemedicine has been practiced in France since the 1980s. In 2009, the HPST law proposes a legal definition: Telemedicine is "a form of medical practice remotely using ICT". From this date, the practice has been institutionalized, a national development strategy has been implemented and a sectoral public policy is applied. The objective is to remove regulatory and organizational barriers to the practice of telemedicine. Telemedicine is also becoming a tool for the renewal of public action. However, public policies are unsuccessful. Telemedicine is not developing as the public authorities have desired. The general hypothesis of our research is that instead of removing barriers to the development of telemedicine, public policies dedicated to its practice are actually impeding it. That is why we analyze power relations among stakeholders of regulation. To do this we adopt an institutionalist approach. We question the relevance of the governance model used for for deployment of telemedicine. We highlight that the solutions provided by the institutions in charge of the development of telemedicine can be improductive. ; La télémédecine existe et est pratiquée en France depuis les années 1980. Il faut cependant attendre la loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (HPST), pour qu'une définition lui soit conférée dans le droit français : la télémédecine est reconnue comme « une forme de pratique médicale à distance utilisant les technologies de l'information et de la communication ». À partir de cette date, la pratique s'institutionnalise, une stratégie nationale de développement est mise en œuvre et une politique publique sectorielle lui est dédiée. L'objectif affiché est de lever les freins réglementaires et organisationnels à la pratique. En parallèle de cette reconnaissance juridique, la télémédecine devient un outil de renouvellement de l'action publique dans le champ de la santé. Toutefois, malgré l'intérêt qui lui est porté, la pratique ne s'intensifie pas et les stratégies successives mises en œuvre par les institutions en charge de son déploiement peuvent être qualifiées d'échecs. La télémédecine ne se développe pas, ou plutôt, ne se développe pas comme le souhaiterait la puissance publique. L'hypothèse générale de nos recherches est qu'au lieu de lever les freins au développement de la pratique, la politique publique dédiée à la pratique est à l'origine même du blocage. À partir d'une démarche institutionnaliste nous interprétons les rapports de force entre les échelles de régulation de la télémédecine, ce qui nous amène à questionner la pertinence du modèle de gouvernance de son déploiement. Nous mettons alors en évidence que les solutions apportées par les institutions en charge du développement de la télémédecine peuvent être contre-productives.
Telemedicine has been practiced in France since the 1980s. In 2009, the HPST law proposes a legal definition: Telemedicine is "a form of medical practice remotely using ICT". From this date, the practice has been institutionalized, a national development strategy has been implemented and a sectoral public policy is applied. The objective is to remove regulatory and organizational barriers to the practice of telemedicine. Telemedicine is also becoming a tool for the renewal of public action. However, public policies are unsuccessful. Telemedicine is not developing as the public authorities have desired. The general hypothesis of our research is that instead of removing barriers to the development of telemedicine, public policies dedicated to its practice are actually impeding it. That is why we analyze power relations among stakeholders of regulation. To do this we adopt an institutionalist approach. We question the relevance of the governance model used for for deployment of telemedicine. We highlight that the solutions provided by the institutions in charge of the development of telemedicine can be improductive. ; La télémédecine existe et est pratiquée en France depuis les années 1980. Il faut cependant attendre la loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (HPST), pour qu'une définition lui soit conférée dans le droit français : la télémédecine est reconnue comme « une forme de pratique médicale à distance utilisant les technologies de l'information et de la communication ». À partir de cette date, la pratique s'institutionnalise, une stratégie nationale de développement est mise en œuvre et une politique publique sectorielle lui est dédiée. L'objectif affiché est de lever les freins réglementaires et organisationnels à la pratique. En parallèle de cette reconnaissance juridique, la télémédecine devient un outil de renouvellement de l'action publique dans le champ de la santé. Toutefois, malgré l'intérêt qui lui est porté, la pratique ne ...
En France, les acteurs de santé tout comme la puissance publique voient en la télémédecine une réponse aux problématiques contemporaines du système de santé (amélioration de la qualité des soins et réduction des dépenses de santé). Un acte nourrit plus particulièrement les espoirs : la télésurveillance médicale. Cet article discute de la cohérence des objectifs de performance associés à l'acte de télésurveillance. En mobilisant l'économie des services, nous caractérisons les process de production. Nous révélons ainsi la participation d'une catégorie de producteurs invisibles, les patients et les aidants. Cette invisibilité apparaît alors comme la condition nécessaire à l'efficience attendue de la télésurveillance.
Les organismes complémentaires d'assurance maladie (Ocam), qui regroupent les mutuelles, les institutions de prévoyance et les compagnies d'assurances, se positionnent progressivement sur le marché de la téléconsultation (actes de télémédecine). Cet article envisage trois scénarios d'évolution qui auront un impact différent sur le système de santé selon le rôle dévolu à l'Assurance maladie complémentaire sur ce marché. Les auteurs, en s'intéressant aux conséquences du développement de la pratique de téléconsultation prise en charge par les Ocam, soulignent deux phénomènes principaux : la sélection des risques couverts et le développement de réseaux de santé échappant à la régulation de l'Assurance maladie obligatoire.
The French health system has been structurally in crisis since the early 1980s. This crisis is reflected in the loss of legitimacy of the conventional Fordist vision of national solidarity, which is characterized by a "crisis of legitimacy." The Fordist convention has the particularity of corresponding to a harmonious representation of social justice between the different orders (economic, political, and domestic) of social protection. Contemporary criticism of the health care system uses what was once the basis of institutionalized compromise between orders. The result is a new role for supplementary health insurance. This new role overturns the concept of solidarity that characterizes health policies. A new conventional vision is emerging: the liberal convention. This analysis focuses on the French case where complementary insurance has historically fulfilled solidarity missions. The new status of supplementary protection is accompanied by an unequal drift, which cannot be seen as the expression of a natural antagonism between economic efficiency and social justice. In France, expenditure has remained high while inequalities have increased. These limits have led the legislator to modify its policy by exempting certain patients from contributing to the financing of their own health expenditure. These sensitive adjustments are costly when the initial objective is to reduce expenditure and tend to generate new inequalities.
The French health system has been structurally in crisis since the early 1980s. This crisis is reflected in the loss of legitimacy of the conventional Fordist vision of national solidarity, which is characterized by a "crisis of legitimacy." The Fordist convention has the particularity of corresponding to a harmonious representation of social justice between the different orders (economic, political, and domestic) of social protection. Contemporary criticism of the health care system uses what was once the basis of institutionalized compromise between orders. The result is a new role for supplementary health insurance. This new role overturns the concept of solidarity that characterizes health policies. A new conventional vision is emerging: the liberal convention. This analysis focuses on the French case where complementary insurance has historically fulfilled solidarity missions. The new status of supplementary protection is accompanied by an unequal drift, which cannot be seen as the expression of a natural antagonism between economic efficiency and social justice. In France, expenditure has remained high while inequalities have increased. These limits have led the legislator to modify its policy by exempting certain patients from contributing to the financing of their own health expenditure. These sensitive adjustments are costly when the initial objective is to reduce expenditure and tend to generate new inequalities.