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"Boycott Theory for Palestine aims to advance academic boycott, divestment, and sanctions (BDS) by presenting the fullest and most sophisticated justification for it yet given, demonstrating how the boycott relates to current debates within contemporary political and intellectual life"--

Set up without any serious basis in experimental psychology, the linguistic framework that takes its cue from Langacker and Lakoff nevertheless presents itself as a "cognitive" theory. How was this bold move achieved, and what ideological stakes might it involve? Developed during the heyday of American neoliberalism (1979: arrival of Volcker at the head of the Fed; 1980: election of Reagan and publication of Metaphors we live by), in a period when antiscientism was in the ascendant in American humanities, Cognitive Linguistics (CL) advances a confabulated model of individual psychology as the basis for understanding people's most quintessentially social attribute, language. I will suggest several interpretations of how we might understand what is materially involved in this retreat into the mind, interrogating, among other things, the political work of George Lakoff. Lakoff's political corpus, just as significant in scope as his work on linguistics, deserves to be approached from the point of view of the history of linguistics. As I will try to show, far from constituting an anomaly with respect to "pure" linguistic research, Lakoff's political uses of cognitive linguistics suggest an interesting interpretation of the underlying tendencies of the CL tradition, in which questions of expertise – intellectual, disciplinary and political – and material concerns within and beyond the university take on key importance. ; Chez les jeunes-hégéliens, les représentations, idées, concepts, en un mot les produits de la conscience, qu'ils ont eux-mêmes promus à l'autonomie, passent pour les chaînes réelles des hommes au même titre qu'ils sont proclamés comme étant les liens réels de la société humaine par les vieuxhégéliens. Il va donc de soi que les jeunes-hégéliens doivent lutter uniquement contre ces illusions de la conscience. … Exiger ainsi la transformation de la conscience revient à interpréter différemment ce qui existe, c'est-à-dire à l'accepter au moyen d'une interprétation différente. En dépit de leurs phrases pompeuses, qui soi-disant « bouleversent le monde » les idéologues de l'école jeune-hégélienne sont les plus grands conservateurs.-K. Marx et F. Engels, L'idéologie allemande (1848) Résumé Cadre établi sans aucun fondement sérieux en psychologie expérimentale, la linguistique s'inspirant des travaux de Langacker et de Lakoff se présente néanmoins comme théorie « cognitive ». Comment at on fait pour réussir ce coup audacieux, et quels en sont les enjeux idéologiques ? Elaborée lors de l'âge d'or du néolibéralisme américain (accession de Paul Volcker à la tête de la Fed en 1979; élection de Reagan et parution des Métaphores dans la vie quotidienne en 1980), à un moment où l'antiscientisme a le vent en poupe dans les humanités, la linguistique cognitive prône un modèle de psychologie individuelle, de caractère essentiellement fantaisiste, pour comprendre la qualité humaine la plus sociale qui soit, le langage. Je proposerai plusieurs interprétations pour saisir les enjeux matériels de ce repli mentaliste, en interrogeant, entre autres, les travaux politiques de Lakoff. Le corpus politique de Lakoff, d'une envergure tout aussi importante que celle de ses travaux de linguistique, mérite qu'on l'aborde du point de vue de l'histoire de la linguistique. Comme j'essaierai de le démontrer, loin d'être une anomalie par rapport à la recherche linguistique « pure », les usages politiques de la linguistique cognitive chez Lakoff suggèrent une interprétation intéressante de certaines tendances sous-jacentes de ce courant de recherche, dans lequel les questions d'expertise-intellectuel, disciplinaire, et politique-et les enjeux matériels, au sein et au delà de l'institution universitaire, assumeront une importance capitale.

Set up without any serious basis in experimental psychology, the linguistic framework that takes its cue from Langacker and Lakoff nevertheless presents itself as a "cognitive" theory. How was this bold move achieved, and what ideological stakes might it involve? Developed during the heyday of American neoliberalism (1979: arrival of Volcker at the head of the Fed; 1980: election of Reagan and publication of Metaphors we live by), in a period when antiscientism was in the ascendant in American humanities, Cognitive Linguistics (CL) advances a confabulated model of individual psychology as the basis for understanding people's most quintessentially social attribute, language. I will suggest several interpretations of how we might understand what is materially involved in this retreat into the mind, interrogating, among other things, the political work of George Lakoff. Lakoff's political corpus, just as significant in scope as his work on linguistics, deserves to be approached from the point of view of the history of linguistics. As I will try to show, far from constituting an anomaly with respect to "pure" linguistic research, Lakoff's political uses of cognitive linguistics suggest an interesting interpretation of the underlying tendencies of the CL tradition, in which questions of expertise – intellectual, disciplinary and political – and material concerns within and beyond the university take on key importance. ; Chez les jeunes-hégéliens, les représentations, idées, concepts, en un mot les produits de la conscience, qu'ils ont eux-mêmes promus à l'autonomie, passent pour les chaînes réelles des hommes au même titre qu'ils sont proclamés comme étant les liens réels de la société humaine par les vieuxhégéliens. Il va donc de soi que les jeunes-hégéliens doivent lutter uniquement contre ces illusions de la conscience. … Exiger ainsi la transformation de la conscience revient à interpréter différemment ce qui existe, c'est-à-dire à l'accepter au moyen d'une interprétation différente. En dépit de leurs phrases ...

Set up without any serious basis in experimental psychology, the linguistic framework that takes its cue from Langacker and Lakoff nevertheless presents itself as a "cognitive" theory. How was this bold move achieved, and what ideological stakes might it involve? Developed during the heyday of American neoliberalism (1979: arrival of Volcker at the head of the Fed; 1980: election of Reagan and publication of Metaphors we live by), in a period when antiscientism was in the ascendant in American humanities, Cognitive Linguistics (CL) advances a confabulated model of individual psychology as the basis for understanding people's most quintessentially social attribute, language. I will suggest several interpretations of how we might understand what is materially involved in this retreat into the mind, interrogating, among other things, the political work of George Lakoff. Lakoff's political corpus, just as significant in scope as his work on linguistics, deserves to be approached from the point of view of the history of linguistics. As I will try to show, far from constituting an anomaly with respect to "pure" linguistic research, Lakoff's political uses of cognitive linguistics suggest an interesting interpretation of the underlying tendencies of the CL tradition, in which questions of expertise – intellectual, disciplinary and political – and material concerns within and beyond the university take on key importance. ; Chez les jeunes-hégéliens, les représentations, idées, concepts, en un mot les produits de la conscience, qu'ils ont eux-mêmes promus à l'autonomie, passent pour les chaînes réelles des hommes au même titre qu'ils sont proclamés comme étant les liens réels de la société humaine par les vieuxhégéliens. Il va donc de soi que les jeunes-hégéliens doivent lutter uniquement contre ces illusions de la conscience. … Exiger ainsi la transformation de la conscience revient à interpréter différemment ce qui existe, c'est-à-dire à l'accepter au moyen d'une interprétation différente. En dépit de leurs phrases pompeuses, qui soi-disant « bouleversent le monde » les idéologues de l'école jeune-hégélienne sont les plus grands conservateurs.-K. Marx et F. Engels, L'idéologie allemande (1848) Résumé Cadre établi sans aucun fondement sérieux en psychologie expérimentale, la linguistique s'inspirant des travaux de Langacker et de Lakoff se présente néanmoins comme théorie « cognitive ». Comment at on fait pour réussir ce coup audacieux, et quels en sont les enjeux idéologiques ? Elaborée lors de l'âge d'or du néolibéralisme américain (accession de Paul Volcker à la tête de la Fed en 1979; élection de Reagan et parution des Métaphores dans la vie quotidienne en 1980), à un moment où l'antiscientisme a le vent en poupe dans les humanités, la linguistique cognitive prône un modèle de psychologie individuelle, de caractère essentiellement fantaisiste, pour comprendre la qualité humaine la plus sociale qui soit, le langage. Je proposerai plusieurs interprétations pour saisir les enjeux matériels de ce repli mentaliste, en interrogeant, entre autres, les travaux politiques de Lakoff. Le corpus politique de Lakoff, d'une envergure tout aussi importante que celle de ses travaux de linguistique, mérite qu'on l'aborde du point de vue de l'histoire de la linguistique. Comme j'essaierai de le démontrer, loin d'être une anomalie par rapport à la recherche linguistique « pure », les usages politiques de la linguistique cognitive chez Lakoff suggèrent une interprétation intéressante de certaines tendances sous-jacentes de ce courant de recherche, dans lequel les questions d'expertise-intellectuel, disciplinaire, et politique-et les enjeux matériels, au sein et au delà de l'institution universitaire, assumeront une importance capitale.