À partir des années 2000, les technologies de séquençage et de génotypage à haut débit se développent très rapidement. On peut dès lors étudier simultanément un grand nombre de marqueurs génétiques chez un grand nombre de sujets, ce qui permet l'apparition des « études d'associations pangénomiques » et des « scores de risques polygénique ». C'est dans ce contexte de progrès technologiques et statistiques que la « sociogénomique » – entendue comme la combinaison de la sociologie et de la génétique – apparaît et se diffuse dans le champ des sciences sociales. Or les méthodes utilisées par les sociogénomistes reposent sur un certain nombre de présupposés conceptuels et statistiques, dont la validité pose problème. Indépendamment des limites des outils utilisés, il apparaît que, à l'heure actuelle, les travaux de sociogénomique n'apportent qu'une faible contribution à la connaissance sociologique et démographique. On est le plus souvent en présence d'un acte de foi dans le progrès de la sociogénomique par l'intermédiaire des progrès techniques, sans remise en cause du modèle biologique sur lequel tout repose. De ce point de vue, l'écho des divers appels à la prudence des sociétés savantes en génétique humaine ne semble pas (encore) avoir porté jusqu'à ces « entrepreneurs de génétique » en sciences sociales.
Souvent dénoncée pour son snobisme, la critique culturelle n'exercerait aucun effet sur les choix du public. À l'inverse de cette impuissance supposée, le pouvoir de prescription de certaines figures ou institutions pourrait à lui seul engendrer, selon d'autres hypothèses, le succès d'un artiste ou d'un bien culturel. Cependant, parce que la critique s'inscrit dans des espaces spécifiques traversés par des rapports de force, son « effet propre » est incommensurable. On s'intéresse ici au pouvoir de prescription, à sa distribution dans le « champ de la critique » et à sa circulation au sein de « chaînes de prescription », à partir du cas de la musique rock et du webzine étatsunien Pitchfork .
Supported for snobism, cultural criticism has no effect on public choices. In contrast to this supposed powerlessness, the power of prescription of certain figures or institutions alone could, according to other hypotheses, give rise to the success of an artist or cultural object. However, because criticism takes place in specific areas crossed by power ratios, its 'own effect' is incalculable. This relates to the power of prescription, its distribution in the 'field of criticism' and its circulation within 'prescription channels', based on the case of rock music and Pitchfork's tsunien webzine. ; International audience ; Supported for snobism, cultural criticism has no effect on public choices. In contrast to this supposed powerlessness, the power of prescription of certain figures or institutions alone could, according to other hypotheses, give rise to the success of an artist or cultural object. However, because criticism takes place in specific areas crossed by power ratios, its 'own effect' is incalculable. This relates to the power of prescription, its distribution in the 'field of criticism' and its circulation within 'prescription channels', based on the case of rock music and Pitchfork's tsunien webzine. ; Souvent dénoncée pour son snobisme, la critique culturelle n'exercerait aucun effet sur les choix du public. À l'inverse de cette impuissance supposée, le pouvoir de prescription de certaines figures ou institutions pourrait à lui seul engendrer, selon d'autres hypothèses, le succès d'un artiste ou d'un bien culturel. Cependant, parce que la critique s'inscrit dans des espaces spécifiques traversés par des rapports de force, son « effet propre » est incommensurable. On s'intéresse ici au pouvoir de prescription, à sa distribution dans le « champ de la critique » et à sa circulation au sein de « chaînes de prescription », à partir du cas de la musique rock et du webzine étatsunien Pitchfork.
Cet article présente une analyse des trajectoires de jeunes pris en charge en protection de l'enfance, à partir d'une étude sur dossiers administratifs réalisée en 2007 auprès d'une cohorte exhaustive d'enfants ayant connu au moins un placement au cours de l'enfance et/ou de l'adolescence. À partir des 809 trajectoires individuelles reconstruites, on distingue six parcours types de prise en charge : des parcours longs en familles d'accueil ; des parcours longs en collectif, avec ou sans retours en famille ; des parcours de « prévention précoce » ; des parcours débutant plus tard, au moment de l'adolescence (parcours mixtes de « préparation au placement » et « parcours tardifs »). Cette typologie met notamment en évidence la différenciation des parcours de prise en charge selon l'âge à la première entrée, la situation familiale, les liens possibles avec la famille d'origine, les politiques départementales et l'offre de prise en charge sur le territoire, et enfin selon les comportements des jeunes eux-mêmes hors et dans le placement. On souhaite ainsi donner une description générale et quantitative de la diversité de la catégorie des enfants placés et de leurs trajectoires, complément indispensable à une meilleure compréhension du devenir adulte de cette population.
The use of sequence analysis in the social sciences has significantly increased during the last decade or two. Sequence analysis explores and describes trajectories and "fishes for patterns" (Abbott, 2000). Many dissimilarity metrics exist in various domains (bioinformatics, data mining, etc.); therefore a crucial and pervasive issue in papers using sequence analysis is robustness. To what extent do the various techniques lead to consistent and converging results? What kinds of patterns are more easily fished out by each of the metrics? Here we propose a systematic comparison of about ten metrics that have been used in the social science literature, based on the examination of dissimilarity matrices computed from a simulated sequence data set including various patterns that sociologists can try to identify. This should help scholars in picking the method best suited to their data design and inquiry objectives.
El propósito de este artículo es relatar la historia residencial de las generaciones nacidas entre 1930 y 1950 que habitan París y sus afueras. Se basa en la encuesta Biografías y entorno que recolectó el INED en 2001 entre cerca de 2 830 francilianos (oriundos de la región de Île-de-France) pertenecientes a estas generaciones. Sus trayectorias residenciales y geográficas dan testimonio de los grandes momentos de la urbanización franciliana que ocurrieron en el transcurso de la segunda mitad del siglo xx, particularmente con la expansión de la propiedad y los fenómenos de periurbanización y gentrificación. Desde el punto de vista geográfico se advierten tres grandes tendencias: un movimiento centrífugoque aleja a los francilianos del centro de la aglomeración; una cierta estabilidad en la zona geográfica donde se han asentado en Île-de-France, lo que denota su apego a París y su arraigo a las afueras; y en una proporción menor, un cierto retorno al centro de la aglomeración. Algunas encuestas han observado también movimientos urbanos; éstos fueron los casos de los pioneros de la periurbanización con el acceso a la propiedad de una casa individual en parcelación y el de los pioneros de la gentrificación en ciertos distritos de la capital situados en los alrededores cercanos. El análisis por generación muestra el efecto diferenciado de las políticas sobre los recorridos residenciales y geográficos. Revela sobre todo la repercusión de los cambios matrimoniales sobre las trayectorias. Aunque lastrayectorias residenciales de las generaciones nacidas antes de la guerra, al igual que sus trayectorias familiares, se mostraban de manera lineal conforme a un esquema que iba del arriendo hacia la propiedad, las trayectorias de las generaciones nacidas después de 1945 resultaban mucho más caóticas según las uniones, separaciones y reemparejamientos eventuales. La propiedad, que a menudo se presenta como el fin último del recorrido, se convierte para algunos en una etapa dentro de una trayectoria cada vez más compleja. AbstractThe purpose of this article is to describe the residential history of the generations born between 1930 and 1950, living in Paris and its suburbs. It is based on the Biographies and Setting survey conducted by INED in 2001 on about 2830 people from the Île-de-France region belonging to these generations. Their residential and geographical trajectories testify to the great moments of Île-de-France urbanization that occurred during the course of the second half of the 20th century, particularly with the expansion of property and the phenomena of periurbanization and gentrification. From a geographical point of view, three major trends emerge: a centrifugal movement that drives people from the Île-de-France region away from the center of the agglomeration, a certain stability in the geographical area where they have settled in Île-de-France, denoting their attachment to Paris and their roots in the suburbs, and to a lesser extent, a return to the center of the agglomeration. Some surveys have also observed urban movements. This was the cases of the pioneers of periurbanization with access to the ownership of an individual home in a holding and of the pioneers of gentrification in certain districts of the capital located in the immediate vicinity. Analysis by generation shows the different effect on residential and geographical routes. Above all, it reveals the impact of marital changes on trajectories. Although the residential trajectories of the pre-war generations, like their family trajectories, were shown in a linear manner in a scheme that went from rental to ownership, the trajectories of the generations born after 1945 were far more chaotic, due to unions, separations and the eventual formation of new couples. Ownership, oftenpresented as the ultimate goal of the course, becomes a stage in an increasingly complex trajectory for some.
Résumé Les enquêtes biographiques permettent d'analyser un grand nombre de carrières professionnelles individuelles dans leur intégralité. Diverses méthodes statistiques ont été développées pour mesurer les durées de séjour dans un état considéré en fonction de caractéristiques individuelles. Jusqu'aux années 1990, le traitement exploratoire des données avec l'objectif de décrire les parcours dans leur complexité n'avait fait l'objet que de peu d'attention dans la littérature. L'analyse harmonique qualitative et les méthodes d'appariement optimal sont deux méthodes exploratoires qui permettent de construire des typologies de parcours individuels complexes en prenant en compte la séquence des événements et leur durée. On les utilise ici pour reconstituer des typologies des carrières professionnelles des hommes interrogés lors de l'enquête Biographies et entourage (Ined, 2001) afin de comparer l'intérêt respectif de chacune de ces techniques.
In: Biens symboliques: Revue de sciences sociales sur les arts, la culture et les idées = Symbolic goods : a social science journal on arts, culture and ideas, Issue 8
In: Biens symboliques: Revue de sciences sociales sur les arts, la culture et les idées = Symbolic goods : a social science journal on arts, culture and ideas, Issue 8