Après une approche générale de l'occupation du territoire et de l'urbanisation en Wallonie, le chapitre fournit une analyse détaillée de l'occupation du sol par les terres urbanisées d'une part, et les terres non urbanisées d'autre part. L'étude des différentes facettes du chaque phénomène repose sur les tendances observées, leur interprétation (facteurs explicatifs), leurs liens avec l'environnement et les réponses (mesures politiques)existantes ou théoriques.
Après une approche générale de l'occupation du territoire et de l'urbanisation en Wallonie, le chapitre fournit une analyse détaillée de l'occupation du sol par les terres urbanisées d'une part, et les terres non urbanisées d'autre part. L'étude des différentes facettes du chaque phénomène repose sur les tendances observées, leur interprétation (facteurs explicatifs), leurs liens avec l'environnement et les réponses (mesures politiques)existantes ou théoriques.
En Wallonie (les chiffres sont peu ou prou les mêmes pour la Belgique), 80 % du transport de personnes et de marchandises se fait par la route et 97 % de l'énergie utilisée pour le transport routier provient du pétrole. Le pétrole est aussi largement utilisé pour le chauffage des habitations. Il constitue également un intrant dans de nombreux procédés industriels, par exemple les plastiques. En fait, la quasi-totalité des biens et services que nous utilisons requièrent du pétrole à un stade ou l'autre de leur fabrication. Face à l'épuisement annoncé du pétrole, va-t-on se retrouver paralysés ? Au-delà des tensions actuelles sur le marché pétrolier, ce numéro de Regards économiques analyse, d'une part, la vulnérabilité des communes wallonnes à un choc pétrolier qui serait pérenne, d'autre part, la manière dont des mesures d'aménagement du territoire permettraient de faire face, sur le long terme, à la raréfaction du pétrole. A cette fin il est nécessaire de jouer de manière complémentaire sur la mobilité des individus, sur la manière dont ils bougent et sur la localisation des emplois et des lieux de résidence. Une analyse en deux temps est menée. Tout d'abord une analyse de temps court, c'est-à-dire un horizon de temps où les choses restent "plus ou moins comme maintenant" (disons, 2025) : pas de révolution technologique, pas de révolution comportementale et, surtout, pas de modifications majeures dans l'organisation spatiale de la Wallonie. Nous évaluons la vulnérabilité des communes wallonnes à un doublement du prix du baril (part des dépenses pour les déplacements domicile - travail et pour le chauffage dans le revenu médian). Ensuite, une analyse de temps long est menée. A cet horizon (disons, 2050) maints changements drastiques sont imaginables. Notre objet est de nous concentrer sur le potentiel offert par les mesures d'aménagement du territoire : comment localiser les emplois ou les populations ? Quelles sont les implications sur la mobilité et, partant, sur la consommation de pétrole ? Quelle est la contribution des solutions technologiques par rapport aux mesures liées à l'aménagement du territoire ? Cette analyse est réalisée sur base de scénarios prospectifs en termes de mobilité (déplacements et modes de transport) et de localisation des emplois et des populations entre les communes wallonnes. Des scénarios concernant l'agriculture ont également été étudiés. Enfin, la dernière partie de l'article est consacrée à des recommandations de politique économique et d'aménagement du territoire. En quelques mots, les principaux résultats de l'étude sont les suivants. Sur le temps court, les communes rurales sont plus vulnérables à un choc pétrolier que les villes. Sur le temps long, bouger moins est plus efficace pour réduire la dépendance au pétrole que bouger mieux. En termes de recommandations de politique économique, favoriser une réduction des déplacements domicile - travail est essentiel, ce qui peut passer par des mesures parafiscales adéquates et une réorganisation de l'espace en pôles urbains raisonnés. En ce qui concerne l'agriculture, le mode d'alimentation est fondamental pour libérer de l'espace.
Dans le cadre des travaux d'actualisation du Schéma de Développement de l'Espace Régional (SDER), le Gouvernement Wallon a retenu six défis prioritaires : la démographie, le climat, l'énergie, la compétitivité, la cohésion sociale et la mobilité. Les différences de nature et de statut de ces défis sont manifestes. Toutefois trois grands traits communs peuvent être mis en évidence dans le cadre de leur définition : les défis sont pour partie exogènes au territoire wallon ; ils sont de nature « politique » et ils n'étaient pas suffisamment pris en compte dans le SDER de 1999. Les auteurs s'attachent à clarifier les pressions que ces défis imposent en Wallonie, mettant l'accent mis sur la manière dont les défis se traduisent spécifiquement sur le territoire, en identifiant les tendances observées et les hypothèses d'évolution aux horizons 2020 et 2040 afin de dégager les enjeux territoriaux et leviers d'action de l'aménagement du territoire à mobiliser pour y faire face.