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International audience According to a grand narrative that long ago ceased to be told, there was a seventeenth century Scientific Revolution, during which a few heroes conquered nature thanks to mathematics. This grand narrative began with the exhibition of quantitative laws that these heroes, Galileo and Newton for example, had disclosed: the law of falling bodies, according to which the speed of a falling body is proportional to the square of the time that has elapsed since the beginning of its fall; the law of gravitation, according to which two bodies are attracted to one another in proportion to the sum of their masses and in inverse proportion to the square of the distance separating them -- according to his own preferences, each narrator added one or two quantitative laws of this kind. The essential feature was not so much the examples that were chosen, but, rather, the more or less explicit theses that accompanied them. First, mathematization would be taken as the criterion for distinguishing between a qualitative Aristotelian philosophy and the new quantitative physics. Secondly, mathematization was founded on the metaphysical conviction that the world was created pondere, numero et mensura, or that the ultimate components of natural things are triangles, circles, and other geometrical objects. This metaphysical conviction had two immediate consequences: that all the phenomena of nature can be in principle submitted to mathematics and that mathematical language is transparent; it is the language of nature itself and has simply to be picked up at the surface of phenomena. Finally, it goes without saying that, from a social point of view, the evolution of the sciences was apprehended through what has been aptly called the "relay runner model," according to which science progresses as a result of individual discoveries. Grand narratives such as this are perhaps simply fictions doomed to ruin as soon as they are clearly expressed. In any case, the very assumption on which this grand narrative relies can be ...

La parodie qui a déclenché l'Affaire Sokal aux États-Unis a été saluée comme une création littéraire qui faisait mouche, mais ne portait pas en elle-même sa signification -- sa morale si l'on veut. Aussi l'Affaire Social Text a-t-elle consisté à dégager la morale du canular de Sokal. Faite sur fond de Guerres de la science, cette exégèse a porté principalement sur deux questions : d'une part, la question politique de la fécondité du postmodernisme pour un engagement à gauche ; d'autre part, la question universitaire de l'identité disciplinaire des science studies. Une fois reconnu qu'un processus exégétique est pour ainsi dire indéfini -- les commentaires suscitant des commentaires de commentaires -- et qu'il peut manquer de sophistication et de courtoisie lorsqu'il est public, du moins semble-t-il avoir procédé d'une culture où l'exercice de la raison (même postmoderne) passe par l'échange d'arguments. Au terme de ce qui constitue un véritable débat, l'espèce de lien substantiel qui, pour beaucoup, unissait l'engagement à gauche et le postmodernisme s'est trouvé défait et la diversité des science studies a été rendue manifeste. L'Affaire en France est bien différente, d'abord parce que son véritable point de départ n'est pas le canular de Sokal, mais Impostures intellectuelles. La gauche universitaire postmoderne n'existant pas aussi nettement en France qu'aux États-Unis et les science studies n'y ayant pas la même existence institutionnelle, il était de surcroît prévisible que les questions centrales aux États-Unis apparaîtraient en France comme périphériques, voire seraient ignorées. On a pu croire un moment que des questions d'épistémologie générale passeraient sur le devant de la scène : on s'est interrogé sur le droit à la métaphore ou à la transgression disciplinaire . La question du relativisme, décisive aux yeux de Sokal et Bricmont, n'a cependant été abordée que marginalement. Mais la principale différence entre l'Affaire américaine et l'Affaire française ne réside peut-être pas tant dans l'objet des ...

La parodie qui a déclenché l'Affaire Sokal aux États-Unis a été saluée comme une création littéraire qui faisait mouche, mais ne portait pas en elle-même sa signification -- sa morale si l'on veut. Aussi l'Affaire Social Text a-t-elle consisté à dégager la morale du canular de Sokal. Faite sur fond de Guerres de la science, cette exégèse a porté principalement sur deux questions : d'une part, la question politique de la fécondité du postmodernisme pour un engagement à gauche ; d'autre part, la question universitaire de l'identité disciplinaire des science studies. Une fois reconnu qu'un processus exégétique est pour ainsi dire indéfini -- les commentaires suscitant des commentaires de commentaires -- et qu'il peut manquer de sophistication et de courtoisie lorsqu'il est public, du moins semble-t-il avoir procédé d'une culture où l'exercice de la raison (même postmoderne) passe par l'échange d'arguments. Au terme de ce qui constitue un véritable débat, l'espèce de lien substantiel qui, pour beaucoup, unissait l'engagement à gauche et le postmodernisme s'est trouvé défait et la diversité des science studies a été rendue manifeste. L'Affaire en France est bien différente, d'abord parce que son véritable point de départ n'est pas le canular de Sokal, mais Impostures intellectuelles. La gauche universitaire postmoderne n'existant pas aussi nettement en France qu'aux États-Unis et les science studies n'y ayant pas la même existence institutionnelle, il était de surcroît prévisible que les questions centrales aux États-Unis apparaîtraient en France comme périphériques, voire seraient ignorées. On a pu croire un moment que des questions d'épistémologie générale passeraient sur le devant de la scène : on s'est interrogé sur le droit à la métaphore ou à la transgression disciplinaire . La question du relativisme, décisive aux yeux de Sokal et Bricmont, n'a cependant été abordée que marginalement. Mais la principale différence entre l'Affaire américaine et l'Affaire française ne réside peut-être pas tant dans l'objet des échanges que dans la forme qu'ils ont pris. Dans l'ensemble, le débat a été médiatique, et même structuré par les prises de position antagonistes des intellectuels de nos journaux ou de nos journalistes pour intellectuels -- la question de savoir comment ils sont devenus les autorités qu'ils sont a été habilement contournée. Surtout, il semble que les échanges aient manqué de la rigueur ou simplement de la tenue que tout véritable débat suppose : la principale question était de savoir qui en était et qui n'en était pas, non d'identifier les arguments des uns et des autres.

Two years after artist Mark Farid broadcast all of his digital communications online, in real-time for one month for the project Poisonous Antidote. All of Farid's personal and professional emails, text messages, phone calls, Facebook Messenger, web browsing, locations, Twitter and Instagram posts, as well as any photographs and videos Farid captured. Regardless of the time, duration, or intimacy of the content Mark amassed, there was no restriction on the content publicised. Continuing the theme of the project - just how intimately can you know someone through their only their digital footprint - film-maker, Sophie le Roux collated and assembled the relevant information from Farid's digital footprint to make the Poisonous Antidote film.