AbstractThis article presents results of a qualitative study of blended lesbian‐headed families with children from previous same‐sex relationships. Conducted in partnership with the LGBT Family Coalition, this study adopts an ecosystemic approach to document the experiences of parental separation and family blending of 17 (n = 17) lesbian mothers and stepmothers in the province of Quebec, Canada. The challenges these women face in these periods of transition, particularly in terms of post‐separation co‐parenting and family reorganization, are analysed with particular concern for the daily stresses of heterosexism and membership in a sexual minority. Various strategies used to overcome these challenges, the positive outcomes of creating blended families and the stepmother's place and role within the family are examined. A discussion of the support and intervention needs of these families concludes the paper.
Cadre de la recherche : Depuis quelques années, le terme high conflict est utilisé pour désigner les familles où les parents séparés demeurent en conflit élevé malgré le passage du temps. Le conflit sévère de séparation est un concept qui a récemment beaucoup progressé puisque l'on observe une augmentation importante du nombre de publications sur le sujet depuis les années 2000. On peut donc se demander ce qui a contribué à l'émergence de ce concept. Objectif : Analyser les dimensions du contexte social ayant contribué à l'émergence du concept de conflits sévères de séparation. Méthodologie : Analyse des transformations sociodémographiques survenues au cours des soixante dernières années ainsi que de l'évolution des politiques sociales et des mesures législatives touchant les familles, telles qu'on a pu les observer au Québec et au Canada. Résultats : Ce concept émerge au moment où les transformations qui, depuis soixante ans, touchent les familles, amènent les parents à mobiliser leurs capacités à négocier et l'État à orienter son intervention auprès des familles en mettant au cœur de sa réponse le besoin des enfants. Au même moment, le développement des connaissances scientifiques met en lumière les répercussions du conflit de séparation sur l'enfant. Conclusions : Le concept de conflit sévère réfère aux situations où les parents n'arrivent pas à trouver une entente malgré les services reçus et où le conflit a des répercussions sur l'enfant. Il se trouve au cœur d'une question fondamentale : qu'est-ce qui est préférable pour l'enfant ? Préserver le lien avec ses deux parents ou être protégé du conflit de séparation ? Contribution : Cette démarche peut certainement inspirer les chercheurs occidentaux puisque l'évolution sociodémographique de la famille québécoise trouve écho dans l'ensemble du monde occidental (Roy et al., 2015), malgré des particularités qui lui sont propres (Baillargeon et Detellier, 2004).
Depuis quelques années, les auteurs de plusieurs disciplines affirment que l'engagement paternel doit être facilité par l'accès à des services sociaux adaptés aux besoins des pères. Bien que le rôle du père soit de plus en plus démystifié, les chercheurs et les cliniciens sont toutefois loin d'être tous convaincus de l'utilité de sa présence dans l'intervention. Étant donné les enjeux inhérents au contexte de la protection de la jeunesse, le présent article est consacré à la question suivante : « Dans quelle mesure les intervenants impliquent les pères dans les pratiques en protection de la jeunesse? ». Afin de répondre à cette question, cet article brosse d'abord un tableau des connaissances empiriques sur la question de l'intervention auprès des pères, tout en insistant sur la spécificité du contexte de la protection de la jeunesse. Ensuite, les résultats obtenus à la suite d'une recherche menée auprès de 229 intervenants qui travaillent dans un contexte de protection de la jeunesse sont présentés et discutés.
La garde partagée – ou alternée – représente un idéal de coparentalité égalitaire sans toutefois être adoptée par la majorité de parents séparés. Face à ce paradoxe apparent, cet article a pour objectif de mieux comprendre l'opinion de la population à propos de la garde des enfants. Pour ce faire, un sondage a été réalisé auprès d'un échantillon composé de 1 202 Québécois et Québécoises âgés de 18 ans et plus. Les données recueillies révèlent que la garde partagée représente, globalement, le mode de garde jugé idéal. Cependant, une analyse de regroupement en classes latentes a permis d'effectuer des distinctions importantes en dégageant quatre profils d'opinion sur cette question. La comparaison de ces profils sur le plan sociodémographique et de certaines des croyances et valeurs liées au mode de garde fournit des pistes d'explication de la diversité des postures.
Cette recension des écrits théoriques, scientifiques et professionnels s'intéresse à trois questions en lien avec la détermination du meilleur intérêt de l'enfant dont la garde est contestée à la suite d'une séparation : 1) Quels sont les enjeux entourant le principe de meilleur intérêt de l'enfant? 2) Quelles sont les caractéristiques des situations qui se retrouvent à être expertisées ou débattues en cour? 3) Comment ce principe est-il évalué concrètement; quel poids est accordé à différents critères examinés par les juges et les experts? Pour les professionnels qui doivent se prononcer sur le meilleur intérêt de l'enfant, la réponse à ces questions met en lumière différents défis inhérents au fait d'être guidés par un critère souple, mais offrant peu de balises claires dans un contexte souvent hautement conflictuel et complexe. L'examen des écrits sur les pratiques des experts et des juges met au jour une tension entre deux courants : l'importance du parent de référence, particulièrement pour les très jeunes enfants et une tendance vers la coparentalité et un partage équilibré de la garde entre les parents. À partir de ces constats, des pistes pour les recherches futures sont proposées.
There is a growing trend in social work practice to use a strengths perspective with families in difficulty. Beginning with a description of the characteristics of the strengths-based approach, this article then moves on to examine the interventions of practitioners working in Youth Centers (YCs) and in Centres Local de Services Communautaires (Local Community Services Centers, or CLSCs). A qualitative analysis of the practitioners' personal practice descriptions and a quantitative study, based on a questionnaire measuring professional behaviors of the practitioners' work with 118 families, were done. Most of the practitioners concentrated on the personal weaknesses of the parents and accorded little or no importance to their strengths. The results also show that the organizational context influences the emphasis put on the parents' strengths by the practitioners.
Résumé Malgré un intérêt croissant pour le concept de force dans la recherche et l'intervention auprès des familles en difficulté, certains problèmes persistent dans les définitions et les instruments élaborés à ce jour afin d'en permettre l'évolution. Dans le but de clarifier le concept de force et d'en raffiner la mesure, le présent article permet d'identifier les principales définitions et instruments retenus dans les recherches sur la question. Il propose ensuite une discussion autour de la méthodologie privilégiée afin d'étudier la connaissance et l'utilisation des forces dans une étude menée sur les pratiques auprès des familles en difficulté.
Le but du présent article est de faire connaître quelques conclusions d'une recherche visant à évaluer l'efficacité d'un programme de traitement pour conjoints violents. Il compare d'abord les hommes et les femmes quant aux déclarations de cas de violence, exercée ou subie, un an après la fin dudit programme. Puis sont analysés les propos des femmes seulement, dégagés d'entrevues qualitatives auprès de conjointes victimes. Les principaux résultats laissent voir que, d'une part, les femmes déclarent, en moyenne, trois fois plus d'actes de violence que ne le fait leur conjoint. D'autre part, elles s'expriment sur les changements qu'elles ont perçus, depuis la fin du traitement de leur conjoint. La violence psychologique devient alors l'angle principal de leurs propos et la peur apparaît comme une conséquence incontournable de la violence subie. Le processus de victimisation comme cadre d'analyse permet ensuite de comprendre cette peur.
Cet article vise à introduire ce numéro spécial traitant de l'éducation familiale, une forme d'intervention qui repose sur le principe que pour assurer le bien-être des enfants, il faut soutenir leurs parents en développant leurs compétences et donc, intervenir auprès d'eux. Après avoir retracé brièvement ses origines, son champ d'action est illustré permettant d'observer au passage la diversité des acteurs, des secteurs et des domaines concernés. L'analyse des articles qui composent ce numéro fait ressortir l'importance accordée au développement des compétences des parents et aux représentations des acteurs (parents comme intervenants). Différents enjeux sont aussi soulevés et traitent de l'efficacité des programmes d'éducation familiale et des conditions qui y contribuent, dont la formation des intervenants, leur implantation dans des contextes organisationnels permettant un réel travail avec les parents et leur application dans un contexte qui n'est pas trop restrictif. L'examen de l'efficacité des programmes d'éducation familiale fait ressortir que la vulnérabilité des familles n'est pas uniquement liée à la précarité socio-économique, mais aussi à l'évolution des formes familiales elles-mêmes et à la fragilisation des liens sociaux.
AbstractObjectiveThe aim of this study is to partially validate the Father's Relative Involvement Postseparation scale (FRIPS).BackgroundSeparated fathers have time and accessibility constraints to their children. To date, models and measures used to study separated fathers' parental involvement have often focused on the amount of time they spend with their child, not considering how they are involved. Pleck's (2010) model of father involvement and the "Who does what" measure type may be relevant in this regard.MethodThis study is based on a representative sample of 656 fathers living in Quebec, Canada, who separated between 2016 and 2018 and who have at least one child under 14 years of age.ResultsConfirmatory factor analysis showed that a second‐order model, including positive involvement activities, indirect care, and decision‐making factors, fits the data well. Convergent and divergent validity is demonstrated with custody time, father–child relationship quality and the father's perceived parental competence. Multigroup analysis showed that the FRIPS scale can be used with confidence regardless of the child's gender and age.ConclusionThe FRIPS is valid for assessing separated fathers' involvement.ImplicationsThis measure can be used to assess separated fathers' involvement, inclusive of nonresident, shared, and sole custody fathers.
Cet article présente une synthèse des connaissances produites depuis l'an 2000 sur la thématique des impacts de la recomposition familiale sur l'exercice de la parentalité. Il fait ressortir que ces familles ont à relever des défis qui s'apparentent souvent à ceux des familles biparentales intactes. Toutefois, leurs caractéristiques structurelles et la séquence des événements familiaux teintent leur parcours et créent des défis considérables à relever. Les lacunes sur le plan de la recherche sont soulignées et plusieurs pistes de recherche et d'intervention sont proposées. Elles insistent sur l'importance à accorder à la diversité, aux formes émergentes de recomposition familiale et aux autres acteurs qui entourent ces familles.