This article analyze the so called "Texts question", a political and philosophical debate that took place in Colombia in 1870, about the scientific nature of the "Elements of ideology'' From the French Philosopher Desttut de Tracy. The article analyzes the debate's origin, the implicated actors and how this polemic declared an epistemological break that implied a new way to conceive the sciences, the language and the pedagogy in Colombia. This breaks determinate the local appropriation conditions from the positive sciences that emerged as the axe of modernity al the end of XIX century. Finally, there are hypothesis proposed about the experimental medicine method from the French Physician Claude Bernard as well as knowledge theory which enable the entry to an experimental episteme which had to be assumed by the incipient Colombian intellectuals. ; En el artículo se analiza la llamada "Cuestión Textos", un debate político y filosófico ocurrido en Colombia, en 1870, sobre la cientificidad de los Elementos de Ideología del filósofo francés Destutt de Tracy. Se analiza el origen del de¬bate, los actores implicados y cómo esta polémica manifestó una ruptura epistemológica que implicó una nueva forma de concebir las ciencias, el lenguaje y la pedagogía en Colombia. Esta ruptura determinó las condiciones locales de apropiación de las ciencias positivas que se erigieron como eje de la modernidad a fínales del siglo XIX. Por último, se proponen hipótesis sobre el método de Ia medicina experimental del fisiólogo francés Claude Bernard como teoría de conocimiento que posibilitó la entrada a una episteme experimental, que poco a poco tuvo que ser asumida por la incipiente intelectualidad colombiana.
Se ofrece una relectura del libro de Jaime Jaramillo Uribe, Historia de la pedagogía como historia de la cultura, dictado como curso en 1952 y editado en 1970. Siendo Jaramillo el iniciador del género de la historia social de la educación en el Manual de historia de Colombia (también publicado en 1970), se pregunta si existe continuidad o discontinuidad entre la historia de la pedagogía y de la cultura y cómo se asume en la obra del maestro Jaramillo esta tensión. El análisis constata que en su obra circulan varios sentidos del término cultura, también tensionados entre su dimensión "espiritual" y su dimensión "material", inspirados los primeros en Dilthey y Durkheim y los segundos en Marx y Weber. Se propone una hipótesis para iniciar un trabajo de exploración y explicación de esta polisemia, a partir de los varios estratos de saber presentes en la intelectualidad colombiana entre las décadas de 1930 y 1960.
This article analyze the so called "Texts question", a political and philosophical debate that took place in Colombia in 1870, about the scientific nature of the "Elements of ideology'' From the French Philosopher Desttut de Tracy. The article analyzes the debate's origin, the implicated actors and how this polemic declared an epistemological break that implied a new way to conceive the sciences, the language and the pedagogy in Colombia. This breaks determinate the local appropriation conditions from the positive sciences that emerged as the axe of modernity al the end of XIX century. Finally, there are hypothesis proposed about the experimental medicine method from the French Physician Claude Bernard as well as knowledge theory which enable the entry to an experimental episteme which had to be assumed by the incipient Colombian intellectuals. ; En el artículo se analiza la llamada "Cuestión Textos", un debate político y filosófico ocurrido en Colombia, en 1870, sobre la cientificidad de los Elementos de Ideología del filósofo francés Destutt de Tracy. Se analiza el origen del de¬bate, los actores implicados y cómo esta polémica manifestó una ruptura epistemológica que implicó una nueva forma de concebir las ciencias, el lenguaje y la pedagogía en Colombia. Esta ruptura determinó las condiciones locales de apropiación de las ciencias positivas que se erigieron como eje de la modernidad a fínales del siglo XIX. Por último, se proponen hipótesis sobre el método de Ia medicina experimental del fisiólogo francés Claude Bernard como teoría de conocimiento que posibilitó la entrada a una episteme experimental, que poco a poco tuvo que ser asumida por la incipiente intelectualidad colombiana.
This article analyze the so called "Texts question", a political and philosophical debate that took place in Colombia in 1870, about the scientific nature of the "Elements of ideology'' From the French Philosopher Desttut de Tracy. The article analyzes the debate's origin, the implicated actors and how this polemic declared an epistemological break that implied a new way to conceive the sciences, the language and the pedagogy in Colombia. This breaks determinate the local appropriation conditions from the positive sciences that emerged as the axe of modernity al the end of XIX century. Finally, there are hypothesis proposed about the experimental medicine method from the French Physician Claude Bernard as well as knowledge theory which enable the entry to an experimental episteme which had to be assumed by the incipient Colombian intellectuals. ; En el artículo se analiza la llamada "Cuestión Textos", un debate político y filosófico ocurrido en Colombia, en 1870, sobre la cientificidad de los Elementos de Ideología del filósofo francés Destutt de Tracy. Se analiza el origen del de¬bate, los actores implicados y cómo esta polémica manifestó una ruptura epistemológica que implicó una nueva forma de concebir las ciencias, el lenguaje y la pedagogía en Colombia. Esta ruptura determinó las condiciones locales de apropiación de las ciencias positivas que se erigieron como eje de la modernidad a fínales del siglo XIX. Por último, se proponen hipótesis sobre el método de Ia medicina experimental del fisiólogo francés Claude Bernard como teoría de conocimiento que posibilitó la entrada a una episteme experimental, que poco a poco tuvo que ser asumida por la incipiente intelectualidad colombiana.
Je me suis penché; d'abord, sur l'axe pédagogique, en parcourant l'histoire de l'éducation secondaire en Colombie le long du XIXe siècle, en repérant les évolutions du curriculum où l'on accordait des places et des fonctions à la philosophie : on a vu défiler les cours de logique, de psychologie, de métaphysique, de grammaire générale et raisonée et d'Idéologie, dans la foulée des luttes pour l'hégémonie sur les méthodes de connaissance et de conduite à utiliser dans la formation des nouvelles couches de lettrés. C'est ainsi que en Colombie, le rôle de la philosophie en tant que "couronnement" des études secondaires,ne s'est mise en place que très lentement. L'organisation d'un système officiel d'instruction "moderne" c-à-d, échelonné à trois niveaux (primaire; secondaire et universitaire) et axé sur ce rite de passage qui est le baccalauréat, a démarré à peine en 1892, de la main des communautés religieuses enseignantes apelées au pays par le régime politique de "la regeneracion", et en coïncidence avec la mouvance néothomiste globale. La thèse dévelopée par M. Foucault dans son livre Les mots et les choses m'a ouvert aux enjeux conceptuels d'un autre manuel qui obséda les lettrés colombiens le long du XIXe siècle, les éléments d'Idéologie du comte Destutt de Tracy. En même temps, il mets en lumière une espèce de mouvement tectonique sous-jacent aux querelles entre anciens et modernes au XIXe siècle: l'enjeu était de se frayer un passage entre deux modes incompatibles d'envisager la science: les méthodes déductives de la science rationnelle -mathématique- et les méthodes inductives de la science expérimentale. Ce faisant, la frontière accordée jusqu'alors entre le domaine de "l'objectivité " ,et celui de "la subjectivité" a été bouleversée à cause de cette tension que Foucault a appelé empirico-trascendentale. Voici donc, la clé qui explique l'ambiguïté épistémologique dans laquelle se sont constitués lesdites sciences de l'homme, et qui a marqué toutes les "systèmes de pensée " nés tout au long de ce siècle, y compris la néoscolastique. la comparaison nous a delivré la grille d'appropriation de la néoscolastique, c-à-d, le reseau de questions théoriques et pratiques à laquelle le néothomisme a du donner réponse autant de façon globale que locale. ; Le sujet central de cette recherche est la manière dont le mouvement intellectuel et politique connu sous le nom de "restauration de la philosophie de saint Thomas d'Aquin" a influencé l'enseignement en Colombie, entre 1968 et 1930. La Colombie apparaît, avec le Canada, comme l'un des rares pays où les conditions politiques ont favorisé le développement de " l'expérience néothomiste " jusqu'à " ses dernières conséquences ". Son analyse revêt donc une portée qui dépasse les bornes d'une simple " étude de cas ". En effet, la Colombie fut presque le seul pays latino-américain où, à la fin du XIXe siècle, un parti conservateur catholique, par le biais d'une alliance avec une aile libérale modérée, mit sur pied une constitution qui, doublée d'un Concordat signé avec le Sainte Siège, déclara le catholicisme comme " la religion de la nation " et soumit le système d'instruction officiel au contrôle doctrinal de l'Église. À partir de cette donnée, la plupart des analystes colombiens et étrangers ont diagnostiqué comme l'une des causes du retard, voire l'échec, des projets de modernisation scientifique et politique du pays, l'hégémonie de la philosophie néoscolastique. Cette mouvance a été menée de manière conjointe par Mgr. Rafael María Carrasquilla (1857-1930) surnommé " le Mercier colombien ", recteur à vie du Colegio Mayor de Nuestra Señora del Rosario depuis 1890, et par plusieurs communautés religieuses -les jésuites, les frères des écoles chrétiennes, les maristes, les religieuses de la Présentation, les soeurs béthlemites, et autres. Le néothomisme, on a dit, fut l'écueil qui empêcha l'entrée en Colombie de la philosophie kantienne et l'arrivée de sa culture à l'incontournable " âge de raison ", jusqu'à 1930 quand le parti libéral reprit le pouvoir. Et encore plus tard, si l'on considére que les programmes officiels de philosophie utilisés au baccalauréat et dans les universités ont été surveillés par la hiérarchie ecclésiastique jusqu'aux anées soixante, et que les derniers manuels scolaires d'inspiration thomiste furent édités en 1975. je me suis intéressé à l'histoire du néothomisme à partir d'une métaphore : celle d'une machinerie dogmatique de négociation pour concilier les rapports Science/Foi. Elle m'a permis de développer l'hypothèse suivante: l'enjeu de la philosophie néothomiste était de fournir aux catholiques une "voie moyenne ", un instrument de négociation intellectuelle et politique qui bénéficiait a la fois des prestiges de la Tradition et du dynamisme de la Nouveauté. Ce n'est pas par hasard que sa devise était Nova et Vetera, ou Vetera novis augere et perficere : "augmenter et perfectionner l'ancien avec le nouveau". Le défi était de comprendre les mécanismes par lesquels le néothomisme a construit sa légitimité et validité auprès des savoirs philosophiques et scientifiques : l'accord entre les vérités absolues du dogme religieux avec les vérités relatives de la science, et le triage entre "le vrai et le faux" dans la pensée moderne. C'est pourquoi j'ai choisi, au niveau théorique, d'analyser cette question à la lumière de deux concepts: d'un côté, celui de régimes de vérité ou de véracité -les systèmes que déterminent historiquement les rapports vrai/faux dans une société-, du sceau de Michel Foucault, et de l'autre, celui de régimes de croyance ou de crédibilité -les règles qu'ont régi les rapports croyable/non-croyable- proposé par Michel de Certeau. Et au niveau pratique, le système de enseignement secondaire s'avérait comme un lieu d'observation privilégié: le champ où la philosophie, la science et la pédagogie négociaient leur contentieux sur les rapports entre le sujet et la vérité au fil des affrontements entre " le pouvoir pastoral " et le " pouvoir politique " dans les sociétés occidentales et occidentalisées. ; Cette grille peut être décrite comme suit: Le concordisme épistémologique entre les vérités absolues du dogme avec les vérités relatives de la science est rendu possible grâce à la formulation suivante: "Il faut reconnaître deux types de vérités, d'après sa source: primo, des vérités qui procédent de l'expérience, et cause de quoi elles sont relatives et muables, ce son les appelées objectives. Sécond, des vérités qui sont produites par le sujet lui-même hors de toute expérience, tels les vérités mathématiques. Elles sont immuables et absolues, et on les appele subjectives". Or, il se fait que la distinction subjectif/objectif avait été thematisée de façon critique par Kant dès la fin du XVIII siècle, mais elle fut vulgarisée au XIXe siècle, dans la version tronquée -positiviste- que je viens de reférer, par Auguste Comte, et surtout, par Claude Bernard, dont l'Introduction à la médecine expérimentale, publiée en 1865, commença à être lue en Colombie depuis 1867. Cet enoncé; que j'appele "la charnière bernardienne" et qui a connu plusieures versions seculièeres ou religieuses -c'est ma thèse la plus forte-, a fourni un dispositif de négotiation, de "conciliation illusoire d'incompatibles" dont le néothomisme a profité pour faire passer l'idée de Dieu du côté des idéés subjectives. Et cet enoncé a été, d'après cette recherche, l'option stratégique que l'intelligentzia colombienne a appropriée pour la modernisation du pays; d'abord dans sa version séculaire et après dans la version catholique ou néoscolastique. Or, une telle notion de vérité était vouée à l'échec du point de vue scientifique, comme l'a montré l'histoire des "systèmes de métaphysique scientifique" tels que le positivisme; l'évolutionisme, et d'autres, dans lesquels je propose d'inclure le néothomisme. Mais cet échec epistémologique s'est vu doubler d'un succès pédagogique qui, à mon avis, explique finalement la survie de toutes ces "philosophies" dans la plupart des systèmes educatifs du XXe siècle, : il s'est fait, que la "charnière bernardienne" a pu être traduite, aussi à plusieurs versions; dans une pyramide qui échelonne les modes de la connaissance humaine à trois étages: à la base, le sens commun (ou ensemble de vérités universels qui devraient être partagées pour tout être humain en tant que rationnel); au deuxième lieu, les vérités scientifiques (qui sont considérées en tant que donées objectifs apportés par les sciences positives), et le tout couronné par la philosophie, celle qui ramène toute connaissance, commune et scientifique, à l'unité, au vrai, au beau, et au bon. Une fois que le sujet -le jeune homme- a été soumis à ce parcours; la société et lui-même, peuvent être rassurés, parce il a appris la discipline de la verité, peu importe le contenu que cette philosophie scolaire ait prise. Voilà pourquoi, s'il fallait que j'exprime mes résultats [.] ; (HIST 3)--UCL, 2005
Je me suis penché; d'abord, sur l'axe pédagogique, en parcourant l'histoire de l'éducation secondaire en Colombie le long du XIXe siècle, en repérant les évolutions du curriculum où l'on accordait des places et des fonctions à la philosophie : on a vu défiler les cours de logique, de psychologie, de métaphysique, de grammaire générale et raisonée et d'Idéologie, dans la foulée des luttes pour l'hégémonie sur les méthodes de connaissance et de conduite à utiliser dans la formation des nouvelles couches de lettrés. C'est ainsi que en Colombie, le rôle de la philosophie en tant que "couronnement" des études secondaires,ne s'est mise en place que très lentement. L'organisation d'un système officiel d'instruction "moderne" c-à-d, échelonné à trois niveaux (primaire; secondaire et universitaire) et axé sur ce rite de passage qui est le baccalauréat, a démarré à peine en 1892, de la main des communautés religieuses enseignantes apelées au pays par le régime politique de "la regeneracion", et en coïncidence avec la mouvance néothomiste globale. La thèse dévelopée par M. Foucault dans son livre Les mots et les choses m'a ouvert aux enjeux conceptuels d'un autre manuel qui obséda les lettrés colombiens le long du XIXe siècle, les éléments d'Idéologie du comte Destutt de Tracy. En même temps, il mets en lumière une espèce de mouvement tectonique sous-jacent aux querelles entre anciens et modernes au XIXe siècle: l'enjeu était de se frayer un passage entre deux modes incompatibles d'envisager la science: les méthodes déductives de la science rationnelle -mathématique- et les méthodes inductives de la science expérimentale. Ce faisant, la frontière accordée jusqu'alors entre le domaine de "l'objectivité " ,et celui de "la subjectivité" a été bouleversée à cause de cette tension que Foucault a appelé empirico-trascendentale. Voici donc, la clé qui explique l'ambiguïté épistémologique dans laquelle se sont constitués lesdites sciences de l'homme, et qui a marqué toutes les "systèmes de pensée " nés tout au long de ce siècle, y compris la néoscolastique. la comparaison nous a delivré la grille d'appropriation de la néoscolastique, c-à-d, le reseau de questions théoriques et pratiques à laquelle le néothomisme a du donner réponse autant de façon globale que locale. ; Le sujet central de cette recherche est la manière dont le mouvement intellectuel et politique connu sous le nom de "restauration de la philosophie de saint Thomas d'Aquin" a influencé l'enseignement en Colombie, entre 1968 et 1930. La Colombie apparaît, avec le Canada, comme l'un des rares pays où les conditions politiques ont favorisé le développement de " l'expérience néothomiste " jusqu'à " ses dernières conséquences ". Son analyse revêt donc une portée qui dépasse les bornes d'une simple " étude de cas ". En effet, la Colombie fut presque le seul pays latino-américain où, à la fin du XIXe siècle, un parti conservateur catholique, par le biais d'une alliance avec une aile libérale modérée, mit sur pied une constitution qui, doublée d'un Concordat signé avec le Sainte Siège, déclara le catholicisme comme " la religion de la nation " et soumit le système d'instruction officiel au contrôle doctrinal de l'Église. À partir de cette donnée, la plupart des analystes colombiens et étrangers ont diagnostiqué comme l'une des causes du retard, voire l'échec, des projets de modernisation scientifique et politique du pays, l'hégémonie de la philosophie néoscolastique. Cette mouvance a été menée de manière conjointe par Mgr. Rafael María Carrasquilla (1857-1930) surnommé " le Mercier colombien ", recteur à vie du Colegio Mayor de Nuestra Señora del Rosario depuis 1890, et par plusieurs communautés religieuses -les jésuites, les frères des écoles chrétiennes, les maristes, les religieuses de la Présentation, les soeurs béthlemites, et autres. Le néothomisme, on a dit, fut l'écueil qui empêcha l'entrée en Colombie de la philosophie kantienne et l'arrivée de sa culture à l'incontournable " âge de raison ", jusqu'à 1930 quand le parti libéral reprit le pouvoir. Et encore plus tard, si l'on considére que les programmes officiels de philosophie utilisés au baccalauréat et dans les universités ont été surveillés par la hiérarchie ecclésiastique jusqu'aux anées soixante, et que les derniers manuels scolaires d'inspiration thomiste furent édités en 1975. je me suis intéressé à l'histoire du néothomisme à partir d'une métaphore : celle d'une machinerie dogmatique de négociation pour concilier les rapports Science/Foi. Elle m'a permis de développer l'hypothèse suivante: l'enjeu de la philosophie néothomiste était de fournir aux catholiques une "voie moyenne ", un instrument de négociation intellectuelle et politique qui bénéficiait a la fois des prestiges de la Tradition et du dynamisme de la Nouveauté. Ce n'est pas par hasard que sa devise était Nova et Vetera, ou Vetera novis augere et perficere : "augmenter et perfectionner l'ancien avec le nouveau". Le défi était de comprendre les mécanismes par lesquels le néothomisme a construit sa légitimité et validité auprès des savoirs philosophiques et scientifiques : l'accord entre les vérités absolues du dogme religieux avec les vérités relatives de la science, et le triage entre "le vrai et le faux" dans la pensée moderne. C'est pourquoi j'ai choisi, au niveau théorique, d'analyser cette question à la lumière de deux concepts: d'un côté, celui de régimes de vérité ou de véracité -les systèmes que déterminent historiquement les rapports vrai/faux dans une société-, du sceau de Michel Foucault, et de l'autre, celui de régimes de croyance ou de crédibilité -les règles qu'ont régi les rapports croyable/non-croyable- proposé par Michel de Certeau. Et au niveau pratique, le système de enseignement secondaire s'avérait comme un lieu d'observation privilégié: le champ où la philosophie, la science et la pédagogie négociaient leur contentieux sur les rapports entre le sujet et la vérité au fil des affrontements entre " le pouvoir pastoral " et le " pouvoir politique " dans les sociétés occidentales et occidentalisées. ; Cette grille peut être décrite comme suit: Le concordisme épistémologique entre les vérités absolues du dogme avec les vérités relatives de la science est rendu possible grâce à la formulation suivante: "Il faut reconnaître deux types de vérités, d'après sa source: primo, des vérités qui procédent de l'expérience, et cause de quoi elles sont relatives et muables, ce son les appelées objectives. Sécond, des vérités qui sont produites par le sujet lui-même hors de toute expérience, tels les vérités mathématiques. Elles sont immuables et absolues, et on les appele subjectives". Or, il se fait que la distinction subjectif/objectif avait été thematisée de façon critique par Kant dès la fin du XVIII siècle, mais elle fut vulgarisée au XIXe siècle, dans la version tronquée -positiviste- que je viens de reférer, par Auguste Comte, et surtout, par Claude Bernard, dont l'Introduction à la médecine expérimentale, publiée en 1865, commença à être lue en Colombie depuis 1867. Cet enoncé; que j'appele "la charnière bernardienne" et qui a connu plusieures versions seculièeres ou religieuses -c'est ma thèse la plus forte-, a fourni un dispositif de négotiation, de "conciliation illusoire d'incompatibles" dont le néothomisme a profité pour faire passer l'idée de Dieu du côté des idéés subjectives. Et cet enoncé a été, d'après cette recherche, l'option stratégique que l'intelligentzia colombienne a appropriée pour la modernisation du pays; d'abord dans sa version séculaire et après dans la version catholique ou néoscolastique. Or, une telle notion de vérité était vouée à l'échec du point de vue scientifique, comme l'a montré l'histoire des "systèmes de métaphysique scientifique" tels que le positivisme; l'évolutionisme, et d'autres, dans lesquels je propose d'inclure le néothomisme. Mais cet échec epistémologique s'est vu doubler d'un succès pédagogique qui, à mon avis, explique finalement la survie de toutes ces "philosophies" dans la plupart des systèmes educatifs du XXe siècle, : il s'est fait, que la "charnière bernardienne" a pu être traduite, aussi à plusieurs versions; dans une pyramide qui échelonne les modes de la connaissance humaine à trois étages: à la base, le sens commun (ou ensemble de vérités universels qui devraient être partagées pour tout être humain en tant que rationnel); au deuxième lieu, les vérités scientifiques (qui sont considérées en tant que donées objectifs apportés par les sciences positives), et le tout couronné par la philosophie, celle qui ramène toute connaissance, commune et scientifique, à l'unité, au vrai, au beau, et au bon. Une fois que le sujet -le jeune homme- a été soumis à ce parcours; la société et lui-même, peuvent être rassurés, parce il a appris la discipline de la verité, peu importe le contenu que cette philosophie scolaire ait prise. Voilà pourquoi, s'il fallait que j'exprime mes résultats [.] ; (HIST 3)--UCL, 2005
This article takes a brownian approach to the history of Columbia, tracing the configuration of the structural role played by schoolteachers (the teacher as subject) and in particular the three facets of their profession: as knowledge-makers, as public subjects and as social subjects. In all three instances they are subjected to the impulses of government power, pastoral power, political parties and union forces from within their profession. The article focuses on the fundamental changes in schoolteachers' struggles, which move from the social demands of the oppressed (taken at large) to their struggles as specific, subordinate knowledge-makers. ; Este artículo recorre la historia de Colombia, siguiendo las líneas quebradas de la configuración del rol del maestro a través del juego cambiante de tres dimensiones constitutivas de su oficio: sujeto de saber, sujeto público, sujeto de lo social. Juego movido por las fuerzas del poder estatal, el poder pastoral, los partidos políticos y las fuerzas sindicales del magisterio. Sugiere que hubo un cambio de fondo en las luchas por el oficio de maestro: de las reivindicaciones sociales como sujeto genérico de opresión, a las luchas como sujeto específico de saber subalterno