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Résumé Cet article apporte un éclairage totalement nouveau à l'étude de la peste grâce aux apports de disciplines qui ne se rencontrent que rarement autour d'un même sujet de recherche : anthropologie, archéologie, démographie historique, histoire, microbiologie et paléodémographie. Il confronte deux types de documents : les archives biologiques (les squelettes) et les archives historiques, dont la mise en parallèle a apporté des informations originales et inédites. La répartition des victimes par sexe, par âge et selon l'intensité de la phase épidémique a pu être établie et comparée à des résultats antérieurs. La répartition des décès par peste selon l'âge diffère des profils de mortalité « naturelle » et de ceux résultant d'autres épidémies ou d'autres crises démographiques. On peut qualifier l'épidémie de peste de « non sélective », l'échantillon bio- ou paléodémographique pouvant être tenu comme un reflet de la structure de la population vivante, cas de figure qui est rarement observé. Les résultats que nous présentons concernent une période récente pour laquelle les archives historiques sont d'une richesse exceptionnelle, ce qui nous offre une très bonne connaissance des épidémies de peste modernes. Les résultats obtenus en anthropologie de terrain et en microbiologie nous permettent d'envisager des recherches similaires sur des épidémies plus anciennes, même en l'absence de documents écrits.

AbstractAn analysis of the distribution of surnames through time and space allows us to understand the structure of human groups, their exchanges or even their possible isolation. The French population has already been studied through surnames and it has been shown that the Sud-Provence-Alpes-Côte d'Azur region differed from the rest of France in both the 20th and 21st centuries (Mourrieras et al., 1995; Scapoli et al., 2005). The objective of this study was to understand the population evolution and particularities of the Sud-Provence-Alpes-Côte d'Azur region through an analysis of the distribution of surnames over an earlier period: the 19th century. For this work, 806,069 birth records from 521 communes between 1810 and 1890 were recorded and a total of 23,340 surnames were collected. The estimation of various isonymic parameters has allowed a description of this corpus never exploited before. In order to appreciate the population evolution, the data set was divided into three periods of 25 years. The canton was the geographical unit of this study, and similarities and differences between each of them were evaluated using Lasker distances, which allow the construction of dendrograms. A positive and significant correlation (p<0.0001) was found between Lasker distances and geographical distances using the Mantel test. The lowest inbreeding estimates were found in the Durance Valley. Migration, estimated from the v-index of Karlin and McGregor (1967), showed higher values in the south-western quarter of the region. The decrease in Rst values across the three periods is consistent with a homogenization of the patronymic between the cantons. This three-period approach showed a population evolution influenced by linguistic, cultural, historical and migratory phenomena since the Middle Ages, disrupted by the socioeconomic changes of the 19th century.