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L'économiste a-t-il quelque chose à dire sur la religion ? Apparemment rien puisque, en principe, il ne s'occupe que d'intérêts matériels. D'où l'accusation fréquente qui voudrait que l' homo economicus n'ait que peu de rapports avec la réalité. Cet article, s'insurgeant contre une telle caricature, montre que la science économique est tout à fait capable d'analyser la religion avec ses propres outils, d'autant mieux qu'elle considère, sans se trahir, le besoin humain de donner. Il en résulte un nouvel éclairage des relations entre la religion et l'État, fort utile en ces temps où la question religieuse revient au premier plan de l'actualité .

Résumé De la religion, chose sociale s'il en est, la socio logie naissante avait fait son miel. Et voici que l'économie s'empare des « biens de croyance », auxquels peuvent s'appliquer de plein fouet des catégories qui ont fait leurs preuves ailleurs : consommateurs, fournisseurs, concurrence, prix moyens, monopole. Toute société disposant d'un surplus dévolu aux dons, cette part bénie constituerait un gisement exploitable par tous les producteurs de croyances infalsifiables. La religion, objet, agent, acteur majeur de l'économie ?