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Ruslan G. Skrynnikov, Les principales étapes dans l'évolution de la noblesse russe au XVIe et au début du XVIIe siècle.
L'article retrace les origines nobiliaires du Temps des Troubles, qui ne fut pas une « guerre de classes » comme on l'a prétendu, mais le résultat d'une scission dans la noblesse, celle du sud se rangeant souvent dans le camp rebelle. En annexant Novgorod au XVe siècle et en expropriant une grande partie de la noblesse novgorodienne, la Moscovie se dotait d'une réserve foncière dont elle avait besoin pour pourvoir ses nouveaux hommes de service et les deti hitjarskie, de plus en plus nombreux du fait de la croissance démographique des familles nobles. En même temps, l'État s'arrogeait un pouvoir considérable et mettait sur pied le système des bénéfices (pomest'ja). Mais la poussée démographique des nobles, la faiblesse de la main d'œuvre paysanne, surtout tlans les terres nouvellement colonisées du sud, les échecs militaires et intérieurs d'Ivan le Terrible, ainsi que la ruine qui s'ensuivit, conduisirent à une crise du système, toujours avide de nouvelles terres et bloqué dans son expansion. L'État moscovite ne put supporter le fardeau militaire que supposait sa politique militaire. Par suite de la guerre civile, la noblesse obtint progressivement de s'approprier les terres qu'elle n'avait théoriquement qu'en bénéfices, et l'État se dessaisit peu à peu de ses réserves foncières.