Cover -- Contents -- Preface -- Notes on Contributors -- 1 Introduction: Negotiating Europeanness: the Euro 2012 Championship and Spectator Narratives in an Enlarged European Perspective -- 2 Offside. Or Not Quite: Euro 2012 as a Focal Point of Identity and Alterity -- 3 Loyalty Jungle: Flexible Football Fan Identities in the Framework of Euro 2012 -- 4 Does Qualifying Really Qualify? Comparing the Representations of Euro 2008 and Euro 2012 in the Turkish Media -- 5 Up to the Expectations?: Perceptions of Ethnic Diversity in the French and German National Team
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In: La revue internationale et stratégique: revue trimestrielle publiée par l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Band 94, Heft 2, S. 135-142
In: La revue internationale et stratégique: l'international en débat ; revue trimestrielle publiée par l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Heft 94, S. 135-142
Reconnu tardivement par les sciences sociales comme objet d'étude, le football se révèle aujourd'hui être un thème de recherche riche en significations pour les études européennes. Il permet de susciter une analyse pertinente non seulement sur le plan des politiques publiques, en raison de l'intérêt accru que lui portent les institutions communautaires, mais aussi, en tant que pratique sociale largement partagée, sur le plan des liens affectifs et horizontaux entre Européens. Si les manifestations massives d'appartenance collective que déclenchent ses grandes compétitions semblent à première vue renvoyer vers une propension du football à donner expression à un nationalisme fermé, voire agressif, le comportement des individus qui forment les foules du football est plus ambigu et permet de formuler un certain nombre d'hypothèses de recherche. Le football peut ainsi être comparé à une « béquille identitaire » qui permet de rendre compréhensible et humainement pensable la dissociation très abstraite entre appartenance culturelle (nationalité) et allégeance politique (citoyenneté) réclamée par les tenants de la « constellation postnationale » (Habermas). Il permet aussi de vivre son appartenance nationale et le besoin social d'exprimer celle-ci sur un mode distancié, ironique. Il constitue, enfin, une illustration surprenante de la théorie de la « réflexivité postmoderne » (Giddens), dans la mesure où il permet aux acteurs sociaux de procéder à une révision permanente de leurs propres pratiques en s'appropriant et intériorisant de nouvelles connaissances sur ces mêmes pratiques produites par les sciences sociales. Le football, cette passion partagée par un très grand nombre d'individus, montre ce que la culture populaire au sens le plus large pourrait apporter à une meilleure connaissance des rapports affectifs entre Européens, ouvrant ainsi des pistes intéressantes pour la recherche.
Nation au passé difficile, « nation à contrecoeur » selon la formule d'Etienne François, l'Allemagne d'aujourd'hui vit une quête d'identité collective quasi-permanente. Dans le vide identitaire entre le tabou national et le besoin de se sentir nation, les Allemands se sont réfugiés dans deux exutoires leur permettant dans un procédé de sublimation de ressentir un sentiment d'appartenance nationale qu'ils ne se donnaient pas le droit d'exprimer ailleurs : la réussite industrielle et économique symbolisée par le D-Mark et la réussite sportive incarnée par la Nationalmannschaft. Reflet fidèle des valeurs et vertues que s'attribue le peuple allemand, le football n'en est pas moins le miroir déformant d'un idéal de soi forgé pendant le miracle économique des années 50 et 60, mais fortement mis en cause par les mutations du monde d'aujourd'hui.