International audience ; The Angara River is the origin of the settlement and development of eastern Siberia. But the crisis of the 1990s led to rethinking Russian land use planning, so that the regions through which the Angara River runs are more and more differentiated. The paper consists in a bibliographic summary and in unpublished information from three on-site missions and an internship at the Energy Systems Institute of Siberian Branch of the Russian Academy of Sciences. The first part insists on the conception of the planning of the Angarian territory as a whole by the Soviet authorities. The second part presents the Upper Angara. Upstream of Lake Baikal, it has remained more or less wild, despite the construction of the BAM in the 1970s and 1980s. The third part studies the Middle Angara as an engineered river with its cascade of three dams and hydroelectric power stations: Irkutsk, Bratsk and Ust-Ilimsk. The fourth part studies the Lower Angara as a river under construction. This planned construction is revised downwards from year to year. The Bogoutchany dam is completed, but it is no functional, for more than ten years, so that it is the centre of environmental and socio-ethnological controversies. ; L'Angara a été à l'origine du peuplement et du développement de la Sibérie orientale. Mais la crise des années 1990 amène à repenser l'aménagement du territoire russe, de sorte que les régions traversées par l'Angara se différencient de plus en plus fortement. L'article est une synthèse bibliographique, augmentée de tableaux donnant des chiffres inédits issus d'un stage effectué par l'auteur à l'Institut de l'Energie de l'Académie des Sciences Russe d'Irkoutsk en 1996.La première partie insiste sur le fait que l'aménagement du territoire angarien avait été pensé comme un tout par les autorités soviétiques. Le harnachement de l'Angara par une succession de barrages s'appuyait sur d'importantes potentialités naturelles, mais les contraintes étaient très fortes, en particulier celles liées au pergélisol. L'Angara était une pièce majeure de l'avancée du front pionnier et de la politique soviétique de Complexe Territorial de Production. Les projets avaient été pensés dès les années 1920 à l'échelle de la Sibérie tout entière, mais ils réclamaient aussi un important développement local. C'est à partir des années 1950 que la mise en œuvre de ces projets devint effective. La deuxième partie présente l'Angara Supérieure. En amont du lac Baïkal, celle-ci est restée plus ou moins sauvage, malgré la construction du BAM dans les années 1970 et 1980. Le Complexe Territorial de Production du Baïkal Septentrional n'a pas encore conduit à la mise en valeur de la région.La troisième partie étudie l'Angara moyenne, une Angara construite, transformée en une succession de trois lacs de barrage : Irkoutsk, Bratsk et Oust-Ilimsk. (i) Il est d'abord souligné combien la construction des barrages a formé une chaîne, tant énergétique qu'industrielle et urbaine. Les travaux de Bratsk ont commencé avec des générateurs diesel alors que le barrage d'Irkoutsk n'était pas terminé, mais c'est l'achèvement de celui-ci qui a permis, par l'acheminement de la nouvelle énergie produite, de finir celui-là. Le même enchaînement s'est reproduit entre Bratsk et Oust-Ilimsk. La main d'œuvre, après la période de pointe, passait au barrage suivant, laissant au précédent une équipe moins nombreuse, terminant l'ouvrage engagé. En outre, l'invention de grilles chauffantes de protection des turbines et l'expérience de construction en pergélisol, acquises à Irkoutsk, autorisèrent un gain de temps pour Bratsk. Et l'expérience des coupes forestières, de la démoustication et de l'urbanisme ex-nihilo de Bratsk permit d'améliorer l'efficacité des travaux à Oust-Ilimsk. (ii) Dans un second temps, le point est fait sur la révision des priorités en cours, en particulier la nouvelle prise en compte des questions écologiques. Il en résulte l'abaissement de niveau du barrage d'Irkoutsk et son obligation de tenir les niveaux stables durant les périodes de frai. Enfin, la région produit tellement d'électricité qu'elle ne peut être toute utilisée sur place, malgré la forte consommation des raffineries d'aluminium, si bien qu'une partie est exportée.La quatrième partie présente l'Angara inférieure (dite aussi Toungouska supérieure dans l'ancienne toponymie), une Angara en construction ou, plutôt, en projet de construction revu à la baisse d'année en année. Achevé, mais non fonctionnel, depuis plus de dix ans, le barrage de Bogoutchany se trouve au cœur des controverses environnementales et socio-ethnologiques. La situation d'attente de Bogoutchany, et, en aval de celui-ci, l'arrêt de la construction des barrages de Kossaïa Chivera et de celui de Mourojny Byk, s'ils sont regardés par les groupes de pression écologistes comme une bonne nouvelle, n'en posent pas moins de graves problèmes. Les gens, souvent âgés, qui sont restés manifestent et en arrivent à des situations de bataille désespérées contre les hydrauliciens logés dans la ville-nouvelle de Kodinsk. Mais ceux, souvent plus jeunes, qui sont partis se sentent lésés eux aussi, car ils ont abandonné la maison de leurs ancêtres et ont perdu leur terrain constitué de bons sols alluviaux, avec le sentiment, dix ans après, de l'avoir fait pour rien.
The title of the Part I is "the history of limnological research about Lake Baikal and the Lake of Geneva". Studies about Lake Baikal and the Lake of Geneva have begun since the Antiquity but the 18th century was decisive. The two first scientists working about the Lake of Geneva were Fatio de Duillier and de Saussure, whereas only travelers, soldiers and exiles could write about Lake Baikal. Due to scientific progress and new political and economic conditions, the work of limnologists and other world-renowned scientific figures emerged at the end of the 19th century, Forel and Delebecque in the Lake of Geneva, Dybovskij, Čerskij, Obručev and Driženko in Lake Baikal. During the interwar period, the biologist Vereščagin was the leader of the new limnological station of Lake Baikal, whereas Collet was the great geologist of the Lake of Geneva. Since 1945, team work in the limnological institutes of the two lakes has taken over isolated researchers. The technologies are very high, especially on Lake Baikal, where oceanographic ones are used. The boundaries between France and Switzerland and between Russia and Mongolia, the differences between capitalism and communism had a great influence on the research about the two lakes. Today biologists and geologists working about the Lake of Geneva count in tens and especially study pollution and eutrophication. Geologists, biologists and geographers working about Lake Baikal count in thousands and especially study systematic, structure of the rift and conservation of the environment in the hydrographic basin. For our purposes, the main difference between the two lakes is the lack of geographic research in the case of Lake Geneva, while 250 researchers of the Institute of Geography in Irkutsk study Lake Baikal. The title of the Part II is "Geography of Baikal and the Lake of Geneva, analytic and synthetic lake-scale cartography". Since geography describes, lake-scale cartography squares with observer-scale cartography. Some forty analytic maps describe lake basins, waters ...
International audience ; L'histoire de la limnologie, replacée dans l'évolution géopolitique mondiale, est présentée à travers le cas de deux lacs emblématiques, le Léman en tant que « lac de l'ouest », le Baïkal en tant que « lac de l'est ». Trois périodes se succèdent. La première, des origines jusque dans les années 1870, a d'abord vu ces deux lacs comme des marges : le Léman se trouvait aux confins de la civilisation gréco-romaine, le Baïkal aux limites de l'influence chinoise. Puis le Léman s'est retrouvé au cœur de l'Europe densément peuplée, cependant que le Baïkal devenait une nouvelle marche pionnière, celle de la conquête russe. Le premier fut alors étudié par de grands scientifiques locaux, comme Fatio de Duillier ou de Saussure, tandis que le second donnait lieu à des expéditions lointaines, surtout menées par des savants allemands, comme Pallas, travaillant pour le tsar. La deuxième période, de la fin du XIXème siècle à la Première Guerre Mondiale, fut courte mais riche. C'est au bord du Léman que le Suisse Forel inventa alors la limnologie pour être « une géographie des lacs » : elle devait être globale, tout autant explicative que descriptive, et étudier les relations réciproques entre les êtres vivants et les composantes du milieu. Le Léman était alors à la tête de la limnologie mondiale et certaines découvertes lémaniques dépassèrent alors celles réalisées en océanographie. Quant au Baïkal, il devint dès les années 1860 l'objet d'expéditions annuelles que lui consacrait la Société Impériale Russe de Géographie. Lieu de résidence de déportés polonais de grande valeur scientifique qui y travaillèrent en exil, il gardait cependant à certains égards sa situation de marge lointaine. Au tournant du siècle, la construction de la voie ferrée transsibérienne, qui, avant que le contournement du lac ne fût terminé, faisait passer le trafic par bateau à travers le plan d'eau, bouleversa les relations et provoqua l'éclosion de recherches scientifiques centrées sur l'élaboration d'une carte bathymétrique de grande précision, une tâche menée à bien par l'équipe de Driženko. La troisième période commence au début du XXème siècle, quand le Léman perd Forel et le centre de gravité des recherches suisses passe de Lausanne à Genève. Pendant ce temps, la création de la Station limnologique du Baïkal permet l'éclosion des travaux de l'un des plus grands limnologues de la planète, le Russe Vereščagin. Après la Seconde Guerre Mondiale, le contraste géographique s'accroît entre un Léman de plus en plus construit et urbanisé et un Baïkal pratiquement laissé à l'état de nature vierge malgré un front pionnier qui l'effleure à l'extrême sud et à l'extrême nord. A ces différences s'ajoute l'opposition entre les deux systèmes politiques et socioéconomiques, l'un, capitaliste, pour la France et la Suisse, l'autre, communiste, pour l'URSS. Les organismes de recherche du Léman, notamment à Thonon et à Versoix, ont une tradition de financement sur contrat, tandis que ceux du Baïkal dépendent des budgets alloués par l'Etat. Jusque dans les années 1980, les équipements de recherches baïkaliens ont été de taille océanographique, en particulier en termes de navires. Mais les restrictions budgétaires sont drastiques à la section de Sibérie orientale de l'Académie des Sciences Russe depuis le début des années 1990.
The title of the Part I is "the history of limnological research about Lake Baikal and the Lake of Geneva". Studies about Lake Baikal and the Lake of Geneva have begun since the Antiquity but the 18th century was decisive. The two first scientists working about the Lake of Geneva were Fatio de Duillier and de Saussure, whereas only travelers, soldiers and exiles could write about Lake Baikal. Due to scientific progress and new political and economic conditions, the work of limnologists and other world-renowned scientific figures emerged at the end of the 19th century, Forel and Delebecque in the Lake of Geneva, Dybovskij, Čerskij, Obručev and Driženko in Lake Baikal. During the interwar period, the biologist Vereščagin was the leader of the new limnological station of Lake Baikal, whereas Collet was the great geologist of the Lake of Geneva. Since 1945, team work in the limnological institutes of the two lakes has taken over isolated researchers. The technologies are very high, especially on Lake Baikal, where oceanographic ones are used. The boundaries between France and Switzerland and between Russia and Mongolia, the differences between capitalism and communism had a great influence on the research about the two lakes. Today biologists and geologists working about the Lake of Geneva count in tens and especially study pollution and eutrophication. Geologists, biologists and geographers working about Lake Baikal count in thousands and especially study systematic, structure of the rift and conservation of the environment in the hydrographic basin. For our purposes, the main difference between the two lakes is the lack of geographic research in the case of Lake Geneva, while 250 researchers of the Institute of Geography in Irkutsk study Lake Baikal. The title of the Part II is "Geography of Baikal and the Lake of Geneva, analytic and synthetic lake-scale cartography". Since geography describes, lake-scale cartography squares with observer-scale cartography. Some forty analytic maps describe lake basins, waters and organisms. In a second time, two synthetic maps define the geographical problematic of the two lakes, i.e. their geographical individuality (fig. 46 and 47). The geomorphological, hydrological and biogeographical characteristics of Lake Baikal are of planetary importance because the ratio between the rate of formation of the lake basin and the rate of sedimentary filling-up is very high. The geographical individuality of the Lake of Geneva is based on the intersection of its medium horizontal dimensions, its young age and its great relative depth. The title of the Part III is "Geography of Baikal and the Lake of Geneva at different scales". The world-scale study of Lake Baikal and of the Lake of Geneva includes the influence of latitude and longitude on the climate and on the hydrological cycle of the two lakes, the plate tectonics, the biological evolution and endemism, the development of human technologies. The hydrographic basin – scale study includes hydrological balances, sedimentary filling-up, pollution and eutrophication. But both lakes provide feedback, they have an influence on the climate, the geomorphology and the biogeography of a small part of the continent. The region – scale study confirms the definition of the geographical individuality of each lake. The regionalization of Lake Baikal in five parts and of the Lake of Geneva in three parts is based on the criterion of the geographical individuality of the whole lake (fig. 67 and 74). ; Dans le livre I, « le temps et la recherche limnologique sur le Léman et le Baïkal », l'étude de l'histoire des recherches limnologiques sur le Léman et le Baïkal permet de mieux appréhender ce qu'on attend de nouveau de la part du géographe qui s'intéresse à des lacs examinés depuis des siècles. Les premières allusions écrites au Léman et au Baïkal datent de l'Antiquité, mais les études précises n'ont pas commencé avant le XVIIIème siècle. Les conditions de peuplement étaient cependant fort différentes. Fatio de Duillier et de Saussure furent les deux premiers savants s'intéressant au Léman, tandis que des voyageurs, des militaires et des exilés du tsar donnaient des renseignements sur le Baïkal. Les progrès scientifiques croissants et de nouvelles conditions politiques et économiques favorisèrent le travail de limnologues et autres personnalités scientifiques de renommée mondiale à la fin du XIXème siècle, Forel et Delebecque pour le Léman, Dybovskij, Čerskij, Obručev et Driženko pour le Baïkal. Pendant l'entre-deux-guerres, le biologiste Vereščagin, à la tête de la nouvelle station limnologique fondée sur les bords du Baïkal, mena des recherches dans tous les domaines et fit faire un bond aux connaissances qu'on avait du grand lac sibérien. Depuis Genève, Collet fut à l'origine des études géologiques de la cuvette lémanique. Depuis 1945, les travaux en équipe dans les instituts de limnologie des deux lacs ont pris le relais de ceux des chercheurs isolés. Les techniques mises à leur disposition sont devenues imposantes, surtout sur le Baïkal, où des moyens océanographiques sont constamment utilisés. Les différends, ou au contraire les coopérations, entre la France et la Suisse, la Russie et la Mongolie, le système capitaliste des premiers, communiste des seconds, finançant et orientant les recherches, ont été à l'origine d'une riche variété de possibilités dans l'étude des deux lacs et de leur bassin d'alimentation. L'optique des travaux récents et actuels n'est pas la même. Les chercheurs du Léman, quelques dizaines de biologistes et géologues, étudient en premier lieu l'eutrophisation et la pollution. Ceux du Baïkal, plusieurs milliers de biologistes, géologues et géographes, ont une prédilection pour la systématique, la structure du rift, ainsi que la protection du milieu naturel du bassin versant. Pour notre propos, la grande différence entre les deux lacs est l'absence de recherche géographique dans le cas du Léman, alors que 250 chercheurs de l'Institut de Géographie d'Irkoutsk étudient le Baïkal. Il s'avère finalement que l'attente principale est de cerner la personnalité de chaque lac. Cela doit être le but de la thèse. Il s'agit pour y parvenir de mettre à profit les qualités de la géographie, la cartographie, la globalité, les changements d'échelle. La mise au point d'une méthode géographique pour embrasser l'individualité de chaque lac demande d'être validée par son application sur des lacs très différents, comme le sont les Léman et le Baïkal. Dans le livre II, « géographie du Baïkal et du Léman, cartographie analytique et synthétique à l'échelle du lac », le lac est abordé à l'échelle de l'observateur, du géographe, qui commence par décrire. Une quarantaine de cartes analytiques sur la cuvette, l'eau et les organismes vivants permettent de prendre un premier contact avec le Baïkal et le Léman. Dès que cela est nécessaire, des éléments d'explication sont intégrés à cette étude à l'échelle du lac, conduisant ainsi par exemple à la construction de deux cartes géomorphologiques (fig. 17 et 18). Dans un second temps, la cartographie est utilisée pour définir la problématique géographique de chacun des deux lacs (fig. 46 et 47). Cette synthèse répond à la nécessité de déterminer la personnalité géographique de chaque individu lacustre. Les caractères géomorphologiques, hydrologiques et biogéographiques du Baïkal sont tous d'importance mondiale parce que le rapport entre la vitesse de formation de la cuvette lacustre et celle de son comblement est particulièrement grand relativement aux autres lacs. Le plus grand volume d'eau douce et la plus grande profondeur de tous les lacs du monde, et les innombrables conséquences de ces deux qualités, bref tous les records liés aux dimensions du Baïkal, en découlent. La plus grande ancienneté lacustre de la planète, et son influence déterminante sur l'endémisme biogéographique unique du Baïkal, c'est-à-dire tous les caractères liés à l'évolution dans le temps de ce lac, en dérivent aussi. Les deux ensembles de caractères sont en outre corrélés à un échelon supérieur. C'est parce que le Baïkal est si ancien qu'il est si profond et volumineux ; c'est parce qu'il est si profond et volumineux qu'il a pu traverser les glaciations sans bouleversement et être ainsi si ancien. La problématique du Léman, celle qui lui forge sa personnalité géographique, est fondé sur le mélange de ses dimensions petites à moyennes, de son origine dans le temps récente et de sa durée de vie éphémère, avec son seul caractère de grand lac, soit sa profondeur importante (non pas sa profondeur absolue mais sa profondeur relative à la superficie, celle-ci étant ramenée à une valeur d'exposant un par un calcul mathématique simple). Le Léman est ainsi à la fois un lac soumis à son bassin versant et tenté par l'indépendance, et c'est sur ce subtil équilibre que s'appuie toute son originalité. Le livre III s'intitule « géographie du Baïkal et du Léman, changements d'échelle ». La machine lacustre mérite, dans le but de saisir les mécanismes généraux qui en régissent le fonctionnement, d'être étudiée à l'échelle mondiale. Ce terme est entendu dans le sens large de la prise en compte d'un espace d'une taille telle que le Baïkal et le Léman peuvent être considérés comme des points. C'est l'échelle de la zonalité, de l'influence de la longitude sur le caractère océanique ou continental du climat, du cycle de l'eau, de la tectonique des plaques, de l'évolution des espèces vers l'endémisme, de l'évolution des techniques humaines. L'étude à cette échelle spatiale est menée en tenant particulièrement compte du rôle des différentes échelles de temps. L'influence des 100° de longitude séparant les deux lacs est énorme sur l'hydrologie du Baïkal et du Léman, faisant du premier un lac dimictique, donc remarquablement oxygéné sur toute sa tranche, pourtant très épaisse, et recouvert par une épaisse banquise chaque année pendant cinq mois, et du second un lac monomictique chaud, voire, près d'une année sur deux, méromictique, provoquant ainsi un déficit en oxygène dans les couches profondes, accentué par les conséquences de l'eutrophisation. La cuvette lacustre du Baïkal est un grand volume structural et une forme géomorphologique durable, à l'échelle de la dizaine de millions d'années. C'est un rift dont l'ouverture serait liée à la collision des plaques lithosphériques indienne et eurasiatique. La cuvette lacustre lémanique est au contraire une forme de détail du modelé et une forme éphémère, à l'échelle de la dizaine de milliers d'années. C'est un héritage morphoclimatique de la dernière glaciation, en train d'être comblé. La très longue évolution isolée du Baïkal a permis le développement de plus d'un millier d'espèces végétales et animales endémiques, comme la nerpa, l'omul' ou la golomjanka. Puis le Baïkal a vu arriver l'Homme, exploitant depuis peu ce lac vierge. C'est au contraire l'Homme qui a vu arriver le Léman, participant dès l'origine à ses caractères biogéographiques. La plupart des rouages de la machine lacustre fonctionnent en étant alimentés par les apports du bassin versant en eau et en sédiments. Les variations des bilans hydrologiques et des volumes des deux lacs sont étudiés à plusieurs échelles de temps. L'étude à l'échelle du bassin d'alimentation permet en outre d'intégrer le rôle de l'Homme, dont l'influence sur l'activité du lac est croissante. L'eutrophisation et la pollution du lac proviennent des rejets anthropiques dans le bassin versant. Le Baïkal est de ce point de vue un lac en sursis, que la fermeture, depuis si longtemps annoncée et reportée, du combinat de papier et cellulose guérirait définitivement. Le Léman est un lac au littoral construit, en convalescence depuis l'interdiction par la Suisse de l'utilisation des lessives à phosphates. Le lac agit en retour, de manière beaucoup plus réduite, sur une petite portion du continent. Nous essayons de délimiter une sorte de bassin de réception à cette influence. Elle concerne le microclimat lacustre, les héritages morphoclimatiques, comme les terrasses lacustres, la biogéographie de la partie aval des affluents du lac. L'étude à l'échelle régionale permet de conclure sur l'objectif de cette thèse, la tentative de cerner l'individualité géographique de chaque lac. Elle ne se contente pas de servir de toutes les données précédentes pour les appliquer à l'étude locale des paysages lacustres. Elle cherche à approfondir la réflexion sur la problématique du Baïkal et celle du Léman. La personnalité de chaque région lacustre doit en effet être déterminée par celle du lac tout entier. Le découpage régional est chargé de valider le critère qui avait été choisi dans le livre II pour définir une problématique lacustre. L'idée directrice du rapport, favorable à la grandeur et à la durée du Baïkal, entre la vitesse de la formation de la cuvette et celle de son remplissage sédimentaire conduit à distinguer cinq régions : le bassin septentrional, le seuil tectonique, le bassin central, le seuil sédimentaire et le bassin méridional, qui répondent de façon différenciée à ce critère (fig. 67). L'idée directrice de la soumission, légèrement nuancée par quelques velléités d'indépendance, du Léman au continent aboutit à un découpage régional du lac en trois régions, le Léman du grand affluent, le Rhône valaisan, le Léman des affluents moyens et le Léman de l'effluent, le Rhône genevois (fig. 74).
International audience ; The European Water Framework Directive has taken over the well-known scientific French term of water mass to give it a new meaning. The paper first mentions the initial meaning of the water mass in oceanography and limnology. Then it highlights the problems due to this recent semantic change: the loss of the three dimensions of the water volume, the focus and emphasis on rivers at the expense of lakes, reservoirs and ponds, the replacement of mobile limits by fixed thresholds. Fundamental problems are common to the European Union, but the French translation of water body in water mass brings additional difficulty. The authors argue for a better taking into account of the hydrosystem in all its dimensions and for the upgrading of the human societies in the territories of the water. ; La Directive-cadre européenne sur l'eau a repris le terme de masse d'eau, bien connu des scientifiques, pour lui donner une nouvelle signification. L'article rappelle d'abord le sens initial de la masse d'eau en océanographie et limnologie. Puis il soulève les problèmes posés par ce récent changement sémantique : la perte du volume en trois dimensions, un fluvio-centrage au détriment des plans d'eau, le remplacement de limites mobiles par des seuils fixes. Certains problèmes de fond sont communs à l'Union européenne, mais la traduction française apporte une difficulté supplémentaire. Les auteurs militent pour une meilleure prise en compte de l'hydrosystème dans toutes ses dimensions et interrelations, ainsi que la revalorisation de la place des sociétés humaines dans les territoires de l'eau. Mots-clefs épistémologie des sciences de l'eau, bassin versant, cours d'eau, plan d'eau, territoire de l'eau
International audience ; The European Water Framework Directive has taken over the well-known scientific French term of water mass to give it a new meaning. The paper first mentions the initial meaning of the water mass in oceanography and limnology. Then it highlights the problems due to this recent semantic change: the loss of the three dimensions of the water volume, the focus and emphasis on rivers at the expense of lakes, reservoirs and ponds, the replacement of mobile limits by fixed thresholds. Fundamental problems are common to the European Union, but the French translation of water body in water mass brings additional difficulty. The authors argue for a better taking into account of the hydrosystem in all its dimensions and for the upgrading of the human societies in the territories of the water. ; La Directive-cadre européenne sur l'eau a repris le terme de masse d'eau, bien connu des scientifiques, pour lui donner une nouvelle signification. L'article rappelle d'abord le sens initial de la masse d'eau en océanographie et limnologie. Puis il soulève les problèmes posés par ce récent changement sémantique : la perte du volume en trois dimensions, un fluvio-centrage au détriment des plans d'eau, le remplacement de limites mobiles par des seuils fixes. Certains problèmes de fond sont communs à l'Union européenne, mais la traduction française apporte une difficulté supplémentaire. Les auteurs militent pour une meilleure prise en compte de l'hydrosystème dans toutes ses dimensions et interrelations, ainsi que la revalorisation de la place des sociétés humaines dans les territoires de l'eau. Mots-clefs épistémologie des sciences de l'eau, bassin versant, cours d'eau, plan d'eau, territoire de l'eau
International audience ; The majority of terrestrial standing water bodies (SWB) are small in size, however, their abundance and distribution is not fully known and they are under-represented in legislation. Also, the models for global inventories of SWB are so far not sufficiently designed for estimating the relative abundance of small SWB (below 0.2 ha) and provide differing estimates. In this pilot study, we suggest a bottom-up approach for estimating the number of SWB at EU-level that combines the ground-validated data on water bodies from state inventories and data from peer-generated map databases; we assess the inventories and relative importance of small terrestrial water bodies of two different countries, Estonia and France.
International audience ; The majority of terrestrial standing water bodies (SWB) are small in size, however, their abundance and distribution is not fully known and they are under-represented in legislation. Also, the models for global inventories of SWB are so far not sufficiently designed for estimating the relative abundance of small SWB (below 0.2 ha) and provide differing estimates. In this pilot study, we suggest a bottom-up approach for estimating the number of SWB at EU-level that combines the ground-validated data on water bodies from state inventories and data from peer-generated map databases; we assess the inventories and relative importance of small terrestrial water bodies of two different countries, Estonia and France.
International audience ; The majority of terrestrial standing water bodies (SWB) are small in size, however, their abundance and distribution is not fully known and they are under-represented in legislation. Also, the models for global inventories of SWB are so far not sufficiently designed for estimating the relative abundance of small SWB (below 0.2 ha) and provide differing estimates. In this pilot study, we suggest a bottom-up approach for estimating the number of SWB at EU-level that combines the ground-validated data on water bodies from state inventories and data from peer-generated map databases; we assess the inventories and relative importance of small terrestrial water bodies of two different countries, Estonia and France.
International audience ; The majority of terrestrial standing water bodies (SWB) are small in size, however, their abundance and distribution is not fully known and they are under-represented in legislation. Also, the models for global inventories of SWB are so far not sufficiently designed for estimating the relative abundance of small SWB (below 0.2 ha) and provide differing estimates. In this pilot study, we suggest a bottom-up approach for estimating the number of SWB at EU-level that combines the ground-validated data on water bodies from state inventories and data from peer-generated map databases; we assess the inventories and relative importance of small terrestrial water bodies of two different countries, Estonia and France.
National audience ; Ces milieux aquatiques fournissent de nombreux services écosystémiques, en assurant des fonctions de support (production primaire, biodiversité), de régulation(épuration des nutriments, régulation des flux hydriques), d'approvisionnement (eau potable, irrigation, énergie) et socio-culturels (loisir, tourisme). Souvent perçusà tort comme immuables, stables et en dehors de toute pression, les plans d'eau font l'objet de multiples usages anthropiques, impactant leur fonctionnement. Lechangement climatique en cours ne fait qu'exacerber ces impacts et accélérer la dégradation des milieux ; à l'échelle régionale, ses effets restent encore à évaluer. Dans cet ouvrage, nous avons souhaité illustrer, de la manière la plus large possible, la variété des systèmes lentiques présents en Nouvelle-Aquitaine,ainsi que les lacunes de connaissance que diverses études mettent en évidence. Le but de cet ouvrage est d'apporter des éclairages scientifiques pourl'aide à la décision et aux choix politiques, et d'accompagner l'appropriation citoyenne des connaissances. Notre souhait ultime serait que ces lieuxemblématiques, source de bien-être et de services, puissent continuer à recouvrir leurs rôles fonctionnels dans le futur.
National audience ; Ces milieux aquatiques fournissent de nombreux services écosystémiques, en assurant des fonctions de support (production primaire, biodiversité), de régulation(épuration des nutriments, régulation des flux hydriques), d'approvisionnement (eau potable, irrigation, énergie) et socio-culturels (loisir, tourisme). Souvent perçusà tort comme immuables, stables et en dehors de toute pression, les plans d'eau font l'objet de multiples usages anthropiques, impactant leur fonctionnement. Lechangement climatique en cours ne fait qu'exacerber ces impacts et accélérer la dégradation des milieux ; à l'échelle régionale, ses effets restent encore à évaluer. Dans cet ouvrage, nous avons souhaité illustrer, de la manière la plus large possible, la variété des systèmes lentiques présents en Nouvelle-Aquitaine,ainsi que les lacunes de connaissance que diverses études mettent en évidence. Le but de cet ouvrage est d'apporter des éclairages scientifiques pourl'aide à la décision et aux choix politiques, et d'accompagner l'appropriation citoyenne des connaissances. Notre souhait ultime serait que ces lieuxemblématiques, source de bien-être et de services, puissent continuer à recouvrir leurs rôles fonctionnels dans le futur.
National audience ; Ces milieux aquatiques fournissent de nombreux services écosystémiques, en assurant des fonctions de support (production primaire, biodiversité), de régulation(épuration des nutriments, régulation des flux hydriques), d'approvisionnement (eau potable, irrigation, énergie) et socio-culturels (loisir, tourisme). Souvent perçusà tort comme immuables, stables et en dehors de toute pression, les plans d'eau font l'objet de multiples usages anthropiques, impactant leur fonctionnement. Lechangement climatique en cours ne fait qu'exacerber ces impacts et accélérer la dégradation des milieux ; à l'échelle régionale, ses effets restent encore à évaluer. Dans cet ouvrage, nous avons souhaité illustrer, de la manière la plus large possible, la variété des systèmes lentiques présents en Nouvelle-Aquitaine,ainsi que les lacunes de connaissance que diverses études mettent en évidence. Le but de cet ouvrage est d'apporter des éclairages scientifiques pourl'aide à la décision et aux choix politiques, et d'accompagner l'appropriation citoyenne des connaissances. Notre souhait ultime serait que ces lieuxemblématiques, source de bien-être et de services, puissent continuer à recouvrir leurs rôles fonctionnels dans le futur.
National audience ; Ces milieux aquatiques fournissent de nombreux services écosystémiques, en assurant des fonctions de support (production primaire, biodiversité), de régulation(épuration des nutriments, régulation des flux hydriques), d'approvisionnement (eau potable, irrigation, énergie) et socio-culturels (loisir, tourisme). Souvent perçusà tort comme immuables, stables et en dehors de toute pression, les plans d'eau font l'objet de multiples usages anthropiques, impactant leur fonctionnement. Lechangement climatique en cours ne fait qu'exacerber ces impacts et accélérer la dégradation des milieux ; à l'échelle régionale, ses effets restent encore à évaluer. Dans cet ouvrage, nous avons souhaité illustrer, de la manière la plus large possible, la variété des systèmes lentiques présents en Nouvelle-Aquitaine,ainsi que les lacunes de connaissance que diverses études mettent en évidence. Le but de cet ouvrage est d'apporter des éclairages scientifiques pourl'aide à la décision et aux choix politiques, et d'accompagner l'appropriation citoyenne des connaissances. Notre souhait ultime serait que ces lieuxemblématiques, source de bien-être et de services, puissent continuer à recouvrir leurs rôles fonctionnels dans le futur.
National audience ; Ces milieux aquatiques fournissent de nombreux services écosystémiques, en assurant des fonctions de support (production primaire, biodiversité), de régulation(épuration des nutriments, régulation des flux hydriques), d'approvisionnement (eau potable, irrigation, énergie) et socio-culturels (loisir, tourisme). Souvent perçusà tort comme immuables, stables et en dehors de toute pression, les plans d'eau font l'objet de multiples usages anthropiques, impactant leur fonctionnement. Lechangement climatique en cours ne fait qu'exacerber ces impacts et accélérer la dégradation des milieux ; à l'échelle régionale, ses effets restent encore à évaluer. Dans cet ouvrage, nous avons souhaité illustrer, de la manière la plus large possible, la variété des systèmes lentiques présents en Nouvelle-Aquitaine,ainsi que les lacunes de connaissance que diverses études mettent en évidence. Le but de cet ouvrage est d'apporter des éclairages scientifiques pourl'aide à la décision et aux choix politiques, et d'accompagner l'appropriation citoyenne des connaissances. Notre souhait ultime serait que ces lieuxemblématiques, source de bien-être et de services, puissent continuer à recouvrir leurs rôles fonctionnels dans le futur.