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Le début de l'intervention militaire russe sur le terrain de la guerre civile syrienne en septembre 2015 marque, après une éclipse de plus de deux décennies, le grand retour de la Russie sur la scène ­moyen-orientale. Ces frappes aériennes sur le territoire d'un État qui n'est pas situé dans le « proche étranger » de la Russie post-soviétique témoignent à l'évidence de la volonté du Kremlin de rétablir la Russie dans son statut de grande ­puissance en incluant, comme par le passé, « l'Orient » dans sa sphère d'influence et d'action. De l'ancienne à la nouvelle Question d'Orient, cet article donne un aperçu général de la politique russe, soviétique et post-soviétique à l'égard du Moyen-Orient en en rappelant les grandes lignes de la diplomatie multilatérale et d'une stratégie souterraine d'instrumentalisation des minorités.

Taline Ter Minassian,
The Komintern and the Balkans
Based upon original archival material (Archives of the Komintern, Moscow), this paper attempts to clarify different aspects of the Komintern's "Balkan strategy". The study identifies structures and personal networks dealing with the Balkan peninsula, as well as the role played by minorities in the Komintern's strategy in the Balkans during the 1920s.

Ville-capitale depuis 1918, Erevan porte la marque des différentes vagues de rapatriements (nerkaght) organisés pendant l'entre-deux-guerres et après la seconde guerre mondiale depuis les pays de la diaspora arménienne du Moyen-Orient et d'Europe occidentale. Cet article envisage les divers aspects de la relation qui s'établit entre diaspora et territoire urbain : apparition d'une toponymie commémorative rappelant le nom de villes perdues de l'Arménie turque, représentation idéale de Erevan dans la propagande orchestrée en faveur du rapatriement. De 1921 à 1936, les rapatriements semblent s'inscrire dans le cadre d'une tentative de «colonisation» qui renforce Erevan dans son rôle de capitale. Dans le contexte soviétique de l'époque, «l'accueil» des immigrants se réalise dans des conditions souvent déplorables même si des fonds, parfois considérables, provenant des unions compatriotiques ou des organisations philanthropiques de la diaspora ont été transférés afin de contribuer à la fondation de nouveaux bourgs d'immigrants. Les rapatriements plus massifs de 1946-1948 ont apporté après la seconde guerre mondiale, une contribution non négligeable à la croissance urbaine de Erevan. L'insertion professionnelle des rapatriés s'inscrit alors dans l'évolution de «l'économie urbaine» de Erevan. Toutefois, la constitution de véritables quartiers de rapatriés, zones distinctes dans l'espace urbain, reflète les difficultés d'adaptation à la société arménienne soviétique. Ainsi, la plupart des rapatriés tenteront de reprendre le chemin du retour à partir de la période post-stalinienne.

Résumé

Taline Ter Minassian, Un exemple du râle des minorités dans la politique extérieure de l 'URSS : les Arméniens dans la politique soviétique en Iran au début des années 20.
Dictée par des impératifs géopolitiques et stratégiques, la politique russe, puis soviétique en Iran a contribué à confirmer la Transcaucasie dans son rôle de « zone tampon ». Cet article met en évidence à partir de sources inédites (archives de Erevan) le rôle de la minorité arménienne, à la fois actrice et cible peu explorée de la diplomatie soviétique. Cette dernière crée à partir des années 20 notamment dans l'Azerbaïdjan iranien, une véritable zone d'influence grâce à la mise en place de « réseaux minoritaires ». Au début de cette période ces réseaux sont actifs dans trois secteurs essentiels : la Mission diplomatique de la RSS d'Arménie en Perse (jusqu'en 1922), la section arménienne du parti communiste iranien, Adalat, à Tabriz et enfin les services secrets dont les membres sont en grande partie recrutés parmi la communauté arménienne.

Vingt après la chute de l'URSS, cet ouvrage analyse les enjeux contemporains du patrimoine archéologique et le statut patrimonial des monuments de l'architecture soviétique. Il s'intéresse à la conception du patrimoine et à la formation d'un patrimoine soviétique. Il offre une lecture des références modernes et patrimoniales, des héritages et des mutations de l'architecture post-soviétique

Professeur d'histoire contemporaine de la Russie et du Caucase à l'INALCO, Taline Ter Minassian, auteur de Colporteurs du Komintern, La politique soviétique au Moyen-Orient (Presses de Sciences po, 1997) livre dans cet entretien son interprétation de la politique de la Russie au Moyen-Orient. De l'URSS à la Russie de Poutine, elle mentionne en particulier les éléments de rupture et de continuité dans les modalités de la présence russe dans la région moyen-orientale.