Marx et le problème de l'idéologie: [le modèle égyptien]
In: Collection Logiques sociales
In: Série Sociologie politique
10 Ergebnisse
Sortierung:
In: Collection Logiques sociales
In: Série Sociologie politique
In: La Pensée, Band 407, Heft 3, S. 5-15
[Les deux textes qui suivent articulent d'une manière nouvelle des éléments empruntés à plusieurs exposés didactiques antérieurs portant sur la relation entre biologie évolutive et théorie de la civilisation chez Darwin.] La structure logique de la théorie darwinienne de la transformation des espèces par sélection naturelle, telle qu'elle se dégage à la fin de l'année 1859 de L'Origine des espèces, est indissociable de sa genèse, et mobilise successivement et complémentairement le modèle de l'activité sélective des éleveurs et des horticulteurs (sélection artificielle) et celui, issu de Malthus, de l'antagonisme entre pressions de population et ressources. Autour d'un schéma didactique qui s'est imposé depuis les années 1980, Patrick Tort réexplique ici les bases de la théorie de la descendance modifiée par le moyen de la sélection naturelle, sa rupture avec la théologie naturelle providentialiste, et son détournement précoce par la philosophie politique et sociale du système économique libéral, doublement incarnée par Spencer (« darwinisme social ») et Galton (eugénisme). C'est cette puissante annexion qui rend compte historiquement de l'occultation et de la dénaturation des thèses que Darwin soutiendra onze ans plus tard, en 1871, dans La Filiation de l'Homme, sur l'évolution des sociétés humaines et de la civilisation – thèses qui s'opposent diamétralement au dogme éliminationniste auquel l'intégrisme libéral militant, figeant sa lecture sur la seule Origine des espèces, a longtemps enchaîné le nom du naturaliste.
In: La Pensée, Band 407, Heft 3, S. 16-31
En transformant suivant ses besoins un milieu primitivement hostile en adjuvant de survie, l'Homme, par la civilisation, s'est largement affranchi de la sélection naturelle. Plus profondément, la sélection des instincts sociaux, en elle-même propice à l'accroissement des capacités rationnelles, a favorisé l'organisation communautaire, la coopération, la généralisation des conduites solidaires, l'intensification des sentiments affectifs, ainsi que l'extension progressive du sentiment de sympathie, de la morale, du droit, de la protection des faibles et de la reconnaissance de l'autre comme semblable. Accomplissant le devoir – qu'imposait la première révolution introduite dans la science du vivant par L'Origine des espèces – d'inscrire clairement l'espèce humaine dans la série animale, La Filiation de l'Homme et la sélection liée au sexe remplit simultanément, en 1871, l'obligation de définir à son propos le mécanisme qui effectue son passage dans la civilisation : par la voie des instincts sociaux, la sélection naturelle sélectionne la civilisation, qui s'oppose à la sélection naturelle. C'est cet effet réversif de l'évolution, auquel Patrick Tort a pédagogiquement attaché la métaphore topologique du ruban de Möbius, qui permet aujourd'hui de penser la seconde révolution opérée par Darwin anthropologue comme un renversement sans rupture, permettant enfin une intelligence non réductrice des relations entre les sciences naturelles et les sciences sociales.
In: Humanisme: revue des Francs-Maçons du Grand Orient de France, Band 276, Heft 1, S. 66-68
In: History of European ideas, Band 21, Heft 2, S. 312
ISSN: 0191-6599
In: Revue française de sociologie, Band 35, Heft 2, S. 342