La conférence internationale sur l'élevage et l'environnement qui s'est déroulée à Ede du 16 au 20 juin est une étape importante dans la démarche entreprise depuis 1993 par la Banque mondiale, la FAO, l'USAID, la Communauté de l'Union européenne, et diverses structures officielles européennes de développement comme le Secrétariat d'Etat à la Coopération. le but général de la démarche est de faire le point des impacts environnementaux des activités d'élevage au niveau mondial et de définir les orientations de politique de développement de l'élevage qui prennent en compte l'environnement, atténuent les effets négatifs et favorisent les effets positifs. La conférence de Ede constituait la présentation officielle à des représentants du Nord et du Sud des conclusions de l'étude entreprise et a lancé un débat sur les applications concrètes à mettre en oeuvre dans les différentes régions du monde, notamment dans les pays tropicaux. Le CIRAD a participé activement à l'étude et, à ce titre, a souhaité s'associer aux débats aux côtés de ses interlocuteurs du Sud, notamment des pays francophones d'Afrique (Madagascar, Côte d'Ivoire, Sénégal, Tchad, Mali, Tunisie). Les ateliers qui se sont tenus ont esquissé par régions les grandes lignes qu'il conviendrait de suivre pour un développement durable de l'élevage et le respect de l'environnement
La dynamique actuelle de conservation et de mise en valeur du Parc régional du W du Niger a accru les tensions entre les conservateurs et les éleveurs, surtout les pasteurs en transhumance. Le Programme ECOPAS a inscrit le Pastoralisme comme l'un des 5 champs de ses recherches pour trouver des améliorations à ce contexte conflictuel. Il a engagé des démarches d'ordre politique et des actions de terrain en faveur de l'élevage dans la zone d'influence du Parc sur la base des résultats et des expériences nationales des conservateurs. Lorsque l'on examine la situation de l'élevage et son évolution dans la zone d'influence du Parc, on constate la dégradation progressive des ressources pastorales et des conditions de vie des éleveurs, surtout ceux qui pratiquent la grande transhumance transfrontalière. Il est de plus en plus difficile d'accéder aux ressources dans des espaces pastoraux de plus en plus fragmentés et les tracasseries sont en augmentation. L'agriculture non seulement vivrière mais aussi de rente (coton) s'étend rapidement au détriment des milieux naturels. S'ajoutent dans cette région le renforcement de la protection des aires protégées déjà en place ou la création de nouveaux espaces protégés de diverses natures qui excluent en principe le passage des troupeaux. En accélérant la course à l'occupation des terres chez les cultivateurs, la conservation pèse lourdement sur les conditions de vie des pasteurs. En effet ces derniers n'ont pas de maîtrise foncière directe, mais seulement un droit d'accès qui dépend de leurs relations avec les autochtones cultivateurs. Pour se maintenir dans ce contexte, lié à la fois au changement climatique et à des évolutions sociales, les éleveurs transhumants ont adapté leur pratique d'élevage. Ils ont notamment cherché de nouveaux espaces pastoraux en accroissant la durée et la distance des transhumances. Au cours des dernières décennies, les passages et les séjours dans le Parc, totalement illicites, ont augmenté alors qu'ils étaient jadis exceptionnels. Tout en renforçant avec succès la surveillance du Parc, les conservateurs oeuvrent à l'amélioration des conditions pour les éleveurs dans la périphérie. Les travaux de chercheurs africains et européens soutenus par ECOPAS réactualisent et précisent les connaissances antérieures sur les modes de vie des éleveurs, notamment les Peuls, leur organisation sociale et pastorale, et donnent un nouvel éclairage sur leurs difficultés croissantes et sur ce qui les pousse à transgresser les règles. Les objectifs concrets en faveur de l'élevage se précisent et demandent encore à être mieux partagés entre tous les acteurs. Les Parcs nationaux du W ont déjà entrepris diverses actions de terrain visant à sécuriser et améliorer les infrastructures pastorales dans la zone tampon et la zone périphérique. Les freins à la transhumance transfrontalière dans cette région ont été le sujet d'une conférence interministérielle régionale à Cotonou en 2004, sous l'égide de l'UEMOA, aboutissant à des accords assortis d'un plan d'action. La tâche est encore très incomplète, et doit engager un plus grand nombre d'acteurs publics et privés de développement. (Texte intégral)
Une étude internationale - pilotée par la Banque mondiale, la FAO et l'USAID, impliquant la Commission de l'Union européenne et des bailleurs de fonds européens et américains - a porté sur les interactions entre l'élevage et l'environnement sur le plan mondial. Les impacts directs de la dégradation ainsi que les risques liés à l'élevage ont été mis en évidence. De plus, les causes indirectes - principalement économiques et sociales - ont retenu l'attention, afin de préciser les liens entre les politiques de développement de l'élevage et l'utilisation des ressources naturelles et finalement d'améliorer les mécanismes de prise de décision. L'étape actuelle consiste à mettre au point des outils pour évaluer et suivre les impacts environnementaux dans les futurs projets de développement et à choisir de nouvelles politiques.
Situé au coeur de l'Afrique de l'Ouest, le parc régional W (10 230 km2) est partagé entre le Bénin, le Burkina Faso et le Niger. Au cours des quinze dernières années, il a acquis une stature internationale du fait de sa diversité biologique, de la multitude de ses zones humides et de sa richesse culturelle qui lui ont valu plusieurs classements UNESCO, dont celui de Patrimoine Mondial naturel et de Réserve de Biosphère transfrontalière MAB (la première d'Afrique). Depuis 2001, dans le prolongement de la volonté politique exprimée lors la Déclaration de la Tapoa (mai 2000), le Programme ECOPAS, financé par la Commission Européenne, accompagne les Etats concernés dans leurs efforts pour "conserver à l'échelle régionale, la biodiversité au bénéfice des populations riveraines". Dès sa mise en oeuvre, les Etats ont identifié la transhumance comme la principale contrainte à la conservation de la biodiversité dans le parc. Alors, comment concilier les objectifs de conservation de la biodiversité et les revendications légitimes des éleveurs mobiles exprimées en termes d'accès aux ressources naturelles ? Telle était la question à laquelle les auteurs ont cherché à répondre. L'étude a été conduite de 2002 à 2004 à partir (i) d'enquêtes auprès des institutions concernées, des éleveurs et des bergers, (ii) de suivi des troupeaux et de relevés GPS, (iii) de survols aériens et (iv) de l'évaluation de la végétation pastorale. La cartographie du phénomène a révélé que le Parc transfrontalier du W constitue la principale zone d'accueil des transhumants sahéliens (nigériens et burkinabé) et riverains (béninois). Celui-ci regorge d'abondantes ressources alimentaires (fourrage, eau) et est considéré par les éleveurs comme un espace d'accès libre. En mai 2002, près de 25 000 têtes de bovins y ont été dénombrés. L'exploitation pastorale du parc et de sa périphérie est à l'origine de multiples conflits opposant les éleveurs transhumants aux forestiers et aux agriculteurs. Les principales causes des conflits sont: (i) la dégradation de l'habitat de la faune, (ii) la compétition entre le bétail et la faune pour l'utilisation des ressources alimentaires, (iii) la surexploitation des ligneux fourragers tels que Pterocarpus erinaceus Poir. et Afzelia africana Smith ex Pers., (iv) la transmission de maladies entre les animaux domestiques et la faune sauvage, (v) le braconnage, (vi) et les dégâts de champs dans les terroirs périphériques. A l'opposé, les éleveurs sont victimes de l'occupation anarchique des pistes et aires de pâturage, de taxes "sauvages" au cours de la transhumance de la part des forces de l'ordre, de prédation des animaux domestiques par les fauves tant à l'intérieur que dans la périphérie, et enfin d'abattages punitifs par les gardes forestiers, d'animaux pâturant illégalement dans le Parc. Ces résultats de recherches participatives ont fait l'objet de trois ateliers nationaux et d'un atelier régional permettant de formuler des recommandations et enfin de valider à un niveau intergouvernemental les termes d'un compromis consensuel (Accords quadripartites de Cotonou, intégrant le Togo, en février 2004). (Texte intégral)
1. Two workshops were held in Busia and Teso districts. Five villages from one location in the district were involved in the discussions. Participatory approach was used to gather information and perception of the participants on four themes: i) wetlands and water, ii) livestock and wildlife, iii) land and soils and iv) forests, woodlands and vegetation. The participants discussed the themes in their local dialects with the interpreter translating for the facilitator. It was clear that the changes in the themes were due to mans' activity and these changes were mainly; a) deforestation, b) poor soils, c) loss of wildlife, d) unsustainable cultivation in the wetlands and e) water pollution. 2. The effects of these changes on the incidences of sleeping sickness and Nagana were related to habitat destruction in the forests, woodlands and vegetation and in wetlands. The effect of the changes on human livelihood had great impact on the participants for they had not pictured the unfolding scenario and its consequences before. The groups made a number of recommendations on the way forward in each theme and indicators to evaluate the changes in case the recommendations were followed through. One of the recommendations is the formation of village environmental committees and common interest groups to spearhead conservation and sustainable use of the natural resources at the village level. These groups if formed will require to undergo training in order to see through the implementation of the recommendations. 3. It is hoped that FITCA-EMMC will engage the communities' further in order to develop action plans which would be the village's blue print on environmental conservation, protection and management at the community level. Communities need to be networked to stakeholders with similar interests, who may assist them to implement the action plans.
Dans le contexte de transition institutionnelle que connaissent le Territoire et la Province Nord, le Programme Agricultures familiales du CIRAD-Tera a réalisé une étude de diagnostic sur les dynamiques rurales et le développement régional dans la Province Nord à la demande de la Direction du développement rural et de la pêche (DDRP). Ce diagnostic, conduit en étroite collaboration avec les agents et responsables de la DDRP, repose sur une approche globale des activités agricoles et non agricoles des ruraux combinant : - une analyse sectorielle mettant en évidence les enseignements et les limites des approches "filières" ;- une analyse des stratégies individuelles, des activités et des revenus des ruraux - une approche des dynamiques collectives : organisations professionnelles, dynamiques associatives et territoriales ;- une approche de la diversité des situations et des dynamiques territoriales en Province Nord.Le diagnostic débouche sur des propositions susceptibles de renforcer la construction d'un projet de développement régional de la Province Nord en cohérence avec l'élaboration d'un projet territorial. Se fondant sur une appréciation des atouts de la Province, les propositions opérationnelles sont structurées autour de trois axes : - le renforcement des positions provinciales sur les marchés territoriaux- l'élargissement du marché provincial ;- la promotion des approches de développement local. Le développement de ces trois axes suppose que des appuis adaptés soient apportés pour renforcer les capacités d'analyse et de négociation des acteurs locaux. Au plan opérationnel, la mise en oeuvre d'un conseil de gestion global pour l'appui aux exploitations agricoles et d'un dispositif d'accompagnement des dynamiques de développement local apparaissent comme des priorités.
Comme pour la première phase, l'exécution de la deuxième phase (2007-2009) du programme LEAD-SIPSA-FAO a été confiée au PPZS. Elle avait pour objectif final de mettre en place un système d'aide à la décision pour anticiper, gérer et suivre les interactions entre le pastoralisme et l'environnement dans la zone sahélienne et contribuer à l'évolution des systèmes pastoraux dans six pays du CILSS (Burkina, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad). Ce système régional d'information et d'alerte précoce doit à terme combler le manque de données, d'indicateurs et d'informations spécifiques aux systèmes pastoraux pour contribuer à la formulation de politiques. Au terme de deux ans et demi d'activités (ateliers nationaux, création de comités nationaux de coordination, missions d'appui, collecte et élaboration de produits informationnels) la Coordination Technique Régionale (CTR) composée de l'URP PPZS, de FAO-LEAD et du Centre Régional AGRHYMET avec le concours des comités nationaux de coordination ont pu aboutir à la consolidation institutionnelle du réseau SIPSA, à la création et à l'ancrage de comités nationaux de coordination (CNC), à la finalisation d'indicateurs spécifiques au pastoralisme et à la diffusion de produits informationnels nationaux et régionaux. Le présent rapport final rend compte des acquis des différentes composantes, il dresse le bilan des atouts et les faiblesses de cette deuxième phase et dégage les perspectives à court et moyen terme du réseau SIPSA.
Le présent Atlas fait la synthèse des informations disponibles sur les transformations des systèmes pastoraux au Sahel, collectées dans le contexte du SIPSA ou par d'autres initiatives. Partant d'une analyse des besoins en information conduite dans le cadre du SIPSA, l'atlas analyse les grandes tendances de l'élevage pastoral et de son contexte. Au regard des impacts des conditions climatiques sur les économies au Sahel, il apparait indispensable de disposer d'analyse prospective sur les différents secteurs des économies des pays du Sahel. Tel est le mérite de cet atlas, un excellent outil qui permettra la prise de décision fondée sur des bases objectives et assurera l'amélioration certaine de la gouvernance du secteur de l'élevage pastoral sahélien.