Au-delà des inventaires, des plans simples de gestion et autres aspects techniques, la mise en place des premières forêts communautaires gabonaises est l'objet d'enjeux multiples aux implications parfois inattendues : rapport des communautés à l'espace qu'elles occupent, rapport que l'état entretien avec les communautés, question de la représentativité, rapport du secteur privé aux populations locales, enjeux administratifs et fi nanciers, enjeux de genre, enjeux identitaires…La foresterie communautaire apparaît sur le plan social bien plus complexe qu'elle ne le laisse supposer de prime abord. D'emblée, elle questionne l'ensemble de la gestion du secteur forêt.
Le Burkina Faso reste le seul pays d'Afrique occidentale à posséder une législation où, au moins légalement, la gestion cynégétique de la faune sauvage par les populations locales est devenue une réalité. Les textes de loi prévoient en effet la possibilité pour les populations de délimiter sur leurs terroirs des zones dévolues à la chasse commerciale, d'y faire venir des chasseurs et de rétrocéder à l'État la part des recettes qui lui est due. La loi prévoit également la constitution de Comités Villageois de Gestion de la Faune (CVGF), structures rattachées aux Comités Villageois de Gestion de Terroir (CVGT) et reconnues dans le processus de décentralisation en cours. L'opportunité de construire une conservation de la faune sauvage servant directement le développement local existe donc. Dans la pratique, il reste encore beaucoup d'étapes à franchir avant que des Zones Villageoises d'Intérêt Cynégétique (ZOVIC) réellement autonomes et indépendantes financièrement ne prennent corps. Les résistances au niveau institutionnel et privé ne manquent pas, et seule la démonstration de la capacité des populations locales à relever ce défi pourra faire évoluer les mentalités. Les premières ZOVIC ont été mises en place à partir de 2000 dans les périphéries du Ranch de Nazinga (1 276 ha de ZOVIC) et du Parc du W (1 790 ha de ZOVIC). Ces expériences ont été la source de riches enseignements dans des contextes particuliers de tensions foncières, liés soit à une importante immigration humaine dans le cas de la ZOVIC du Ranch de Nazinga, soit à une course au coton dans celui des ZOVIC du Parc du W. Elles ont montré que la gestion cynégétique villageoise nécessitait des besoins de formation importants et qu'elle devait faire face aux classiques enjeux techniques (préservation de l'habitat, gestion de la faune, quotas d'abattage dont l'application reste parfois aléatoire en raison de la petite taille des zones délimitées, etc.). Les ZOVIC ont aussi soulevé le problème du rapport de la communauté rurale à l'espace et au foncier, celui fonctionnement des structures locales de gestion et de leur fusion avec le système politique coutumier local, et celui de la réelle volonté de l'univers administratif et privé de la chasse à partager la rente cynégétique avec les populations locales. La gestion cynégétique villageoise doit donc être comprise comme un exercice de démocratie directe et comme la voie vers la gestion globale des terroirs villageois. Au-delà de l'aspect technique lié à la faune et à sa gestion durable, la réussite de ces expériences devrait également annoncer la pratique d'une chasse plus sociale et plus équitable, où les populations locales participeraient davantage au partage du flux financier. ; Peer reviewed
Dans les aires protégées d'Afrique centrale, la recherche, sous diverses formes, a notamment pour but d'appuyer les décisions de gestion et de conservation. Cependant, le partage des résultats de recherche est souvent insuffisant, ainsi que le dialogue entre les chercheurs, les gestionnaires de terrain et les décideurs politiques. Il en résulte que la recherche dans les aires protégées n'est pas toujours en phase avec les priorités des gestionnaires. C'est dans ce cadre qu'a été réalisée cette expertise, afin d'éclaircir les liens fonctionnels entre la recherche, la gestion des aires protégées et les décisions politiques, tout en identifiant comment la recherche est produite, diffusée et utilisée dans les aires protégées d'Afrique centrale. Trois étapes méthodologiques ont permis de répondre à cet objectif : (i) une analyse bibliométrique de la littérature scientifique publiée au sujet de toutes les aires protégées d'Afrique centrale, (ii) un inventaire complet de la littérature scientifique et grise pour trois aires protégées soutenues par le Programme ECOFAC 6, avec une synthèse des recommandations de gestion concernant leurs thématiques prioritaires, et (iii) la capitalisation des expériences des gestionnaires au sujet des acteurs, questions, accessibilité et utilité de la recherche à travers des entretiens. En rassemblant les articles scientifiques publiés durant les dix dernières années au sujet des aires protégées d'Afrique centrale, nous avons caractérisé l'effort de recherche selon différents critères : répartition géographique, évolution temporelle, langues, affiliations des auteurs, accessibilité et répartition par thématiques. Nous avons montré des différences importantes en nombre de publications scientifiques entre les dix pays d'Afrique centrale et entre les aires protégées. Durant les dix dernières années, le nombre d'articles publiés par an augmente mais reste inférieur à une publication par aire protégée et par an en moyenne. Trois conditions semblent être réunies dans les aires protégées où la production scientifique est riche : l'ancienneté de l'aire protégée, la présence d'une station de recherche permanente et un contexte sécuritaire stable. Plus de 95% des articles scientifiques sont publiés en anglais, avec moins d'un tiers des auteurs ayant une affiliation en Afrique centrale. Seuls 37% des articles sont disponibles gratuitement en accès libre sur internet. Garantir l'accès ouvert de ces publications et leur synthèse en français est essentiel pour permettre l'utilisation des résultats produits, de même que de privilégier les financements de chercheurs des Universités nationales. La majorité des publications étudie la biodiversité (principalement animale), alors que les recherches appliquées aux enjeux directs de gestion, au sujet des aspects humains, environnementaux et de santé, sont trop peu représentées. Il est crucial de revoir le rôle des acteurs locaux et nationaux dans le pilotage de la recherche vers des thématiques prioritaires pour chaque aire protégée. En complément à la recherche scientifique, nous avons identifié la plus-value de la littérature grise (livres, rapports, mémoires etc.) à la production de connaissances utiles à la gestion de trois aires protégées soutenues par le Programme ECOFAC 6 : le Parc National de la Lopé (Gabon), le Parc National d'Odzala Kokoua (République du Congo) et la Réserve de Faune de Ouadi Rimé-Ouadi Achim (Tchad). Les recommandations issues de la littérature pour les dix dernières années ont été synthétisées, en termes de perspectives de recherche et d'actions concrètes de gestion. Nous avons montré que la littérature grise complète les publications scientifiques avec des informations de terrain et des données directement mobilisables par les gestionnaires. Les thématiques étudiées sont aussi différentes, avec une plus grande emphase sur les sujets appliqués à la gestion dans la littérature grise, tels que les aspects humains et environnementaux. Il est particulièrement utile pour la gestion des aires protégées de s'atteler à synthétiser les recommandations émises dans la littérature : les gestionnaires peuvent ainsi renforcer leurs actions de terrain et leur vision stratégique. Malgré tout, certaines recommandations ne s'appliquent pas à la réalité de terrain des gestionnaires : cela indique une déconnexion entre certains chercheurs et gestionnaires, avec des enjeux différents et un manque de communication entre les acteurs. Après l'examen de la théorie et des connaissances produites, nous avons étudié l'utilisation concrète des résultats de recherche dans la gestion des aires protégées, en interrogeant directement les gestionnaires de terrain. Trois types d'entretiens nous ont permis d'identifier les acteurs, les questions, l'accessibilité et l'utilité de la recherche, dans une démarche de capitalisation des expériences des opérateurs du Programme ECOFAC 6 : un questionnaire en ligne, un atelier d'échange en groupe en présentiel, et des entretiens individuels par visioconférence. De manière générale, la recherche est perçue par les gestionnaires comme utile dans une démarche appliquée pour appuyer la gestion et les stratégies de conservation. Les gestionnaires accueillent très fréquemment des chercheurs extérieurs. Les accords de partenariats garantissent la restitution et la valorisation des résultats de la recherche auprès des gestionnaires. Les gestionnaires apportent un appui logistique et technique important aux chercheurs qu'ils accueillent, et les chercheurs contribuent au renforcement local des capacités. Néanmoins, dans beaucoup d'aires protégées, la formation du personnel de terrain doit être renforcée et les chercheurs se doivent d'y contribuer. Les résultats de recherche générés sont régulièrement utilisés par les gestionnaires, de différentes manières et pour différentes thématiques. Néanmoins, seulement un quart des gestionnaires ont défini leurs questions de recherche prioritaires dans un document et il existe beaucoup de données dormantes que personne n'utilise. Il subsiste donc un décalage important entre les sujets de recherche et les priorités de gestion, qui appelle au développement de recherches appliquées et stratégiques pour lesquelles les chercheurs devraient mieux se concerter avec les gestionnaires. Nous avons présenté de nombreux exemples inspirants qui démontrent qu'il est possible de coordonner les efforts de recherche aux priorités de gestion et de conservation dans les aires protégées. En outre, les publications scientifiques ne sont pas produites assez rapidement pour les besoins pratiques des gestionnaires, qui n'ont souvent même pas accès à ces documents. Les chercheurs ont la responsabilité de transmettre leurs recommandations aux gestionnaires d'aires protégées dans un délai compatible avec la prise de décision, déjà avant que leurs résultats soient publiés dans des revues scientifiques. Il est aussi essentiel de rendre l'accès aux résultats de recherche libre et sans contraintes pour les gestionnaires des aires protégées. La recherche est donc utile, mais seulement quand elle est orientée stratégiquement en cohérence avec les enjeux de gestion des aires protégées. Nous terminons ce rapport d'expertise par une liste de 20 recommandations allant du financement de la recherche, à son exécution, la diffusion des résultats et leur utilisation concrète. Ces recommandations s'adressent aux gestionnaires d'aires protégées, aux États d'Afrique centrale et à la CEEAC/COMIFAC, aux institutions de recherche et de formation, aux bailleurs de fonds, ainsi qu'à la société civile. Nous invitons le lecteur à étudier ces recommandations détaillées (pages 53 à 57), mais citons notamment les recommandations essentielles suivantes : allouer des ressources suffisantes à la recherche dans les aires protégées, permettant de développer une vision stratégique et appliquée ; assurer des financements et projets sur le long terme (minimum 10 ans) ; fixer des engagements entre gestionnaires et chercheurs pour la diffusion des résultats de recherche ; favoriser les financements de mémoires, thèses de doctorats et post-doctorats pour produire une recherche efficace et utile ; soutenir l'OFAC pour la capitalisation des résultats de recherche ; concevoir des programmes de renforcement des capacités des gestionnaires pour la prise en main des données scientifiques, ainsi que de la société civile et des journalistes pour la vulgarisation scientifique ; permettre le renforcement des universités nationales par des partenariats de terrain avec les universités internationales ; produire une science plus inclusive en impliquant la diversité des acteurs dans la formulation des questions de recherche ; profiter des expériences positives du réseau de gestionnaires d'aires protégées pour renforcer les pratiques locales de gestion à de multiples niveaux ; générer des outils simples pour l'utilisation concrète des résultats de recherche dans la gestion ; définir un protocole simple de diffusion de la littérature produite à l'échelle régionale ; renforcer les procédures d'archivage numérique et physique des données et résultats de recherche à l'échelle des aires protégées ; faciliter la diffusion et l'appropriation des résultats de recherche par l'organisation de forums aux échelles régionale et paysagère rassemblant tous les acteurs concernés ; prioriser les efforts de capitalisation des futurs programmes de conservation.
Dans les aires protégées d'Afrique centrale, la recherche, sous diverses formes, a notamment pour but d'appuyer les décisions de gestion et de conservation. Cependant, le partage des résultats de recherche est souvent insuffisant, ainsi que le dialogue entre les chercheurs, les gestionnaires de terrain et les décideurs politiques. Il en résulte que la recherche dans les aires protégées n'est pas toujours en phase avec les priorités des gestionnaires. C'est dans ce cadre qu'a été réalisée cette expertise, afin d'éclaircir les liens fonctionnels entre la recherche, la gestion des aires protégées et les décisions politiques, tout en identifiant comment la recherche est produite, diffusée et utilisée dans les aires protégées d'Afrique centrale. Trois étapes méthodologiques ont permis de répondre à cet objectif : (i) une analyse bibliométrique de la littérature scientifique publiée au sujet de toutes les aires protégées d'Afrique centrale, (ii) un inventaire complet de la littérature scientifique et grise pour trois aires protégées soutenues par le Programme ECOFAC 6, avec une synthèse des recommandations de gestion concernant leurs thématiques prioritaires, et (iii) la capitalisation des expériences des gestionnaires au sujet des acteurs, questions, accessibilité et utilité de la recherche à travers des entretiens. En rassemblant les articles scientifiques publiés durant les dix dernières années au sujet des aires protégées d'Afrique centrale, nous avons caractérisé l'effort de recherche selon différents critères : répartition géographique, évolution temporelle, langues, affiliations des auteurs, accessibilité et répartition par thématiques. Nous avons montré des différences importantes en nombre de publications scientifiques entre les dix pays d'Afrique centrale et entre les aires protégées. Durant les dix dernières années, le nombre d'articles publiés par an augmente mais reste inférieur à une publication par aire protégée et par an en moyenne. Trois conditions semblent être réunies dans les aires protégées où la production scientifique est riche : l'ancienneté de l'aire protégée, la présence d'une station de recherche permanente et un contexte sécuritaire stable. Plus de 95% des articles scientifiques sont publiés en anglais, avec moins d'un tiers des auteurs ayant une affiliation en Afrique centrale. Seuls 37% des articles sont disponibles gratuitement en accès libre sur internet. Garantir l'accès ouvert de ces publications et leur synthèse en français est essentiel pour permettre l'utilisation des résultats produits, de même que de privilégier les financements de chercheurs des Universités nationales. La majorité des publications étudie la biodiversité (principalement animale), alors que les recherches appliquées aux enjeux directs de gestion, au sujet des aspects humains, environnementaux et de santé, sont trop peu représentées. Il est crucial de revoir le rôle des acteurs locaux et nationaux dans le pilotage de la recherche vers des thématiques prioritaires pour chaque aire protégée. En complément à la recherche scientifique, nous avons identifié la plus-value de la littérature grise (livres, rapports, mémoires etc.) à la production de connaissances utiles à la gestion de trois aires protégées soutenues par le Programme ECOFAC 6 : le Parc National de la Lopé (Gabon), le Parc National d'Odzala Kokoua (République du Congo) et la Réserve de Faune de Ouadi Rimé-Ouadi Achim (Tchad). Les recommandations issues de la littérature pour les dix dernières années ont été synthétisées, en termes de perspectives de recherche et d'actions concrètes de gestion. Nous avons montré que la littérature grise complète les publications scientifiques avec des informations de terrain et des données directement mobilisables par les gestionnaires. Les thématiques étudiées sont aussi différentes, avec une plus grande emphase sur les sujets appliqués à la gestion dans la littérature grise, tels que les aspects humains et environnementaux. Il est particulièrement utile pour la gestion des aires protégées de s'atteler à synthétiser les recommandations émises dans la littérature : les gestionnaires peuvent ainsi renforcer leurs actions de terrain et leur vision stratégique. Malgré tout, certaines recommandations ne s'appliquent pas à la réalité de terrain des gestionnaires : cela indique une déconnexion entre certains chercheurs et gestionnaires, avec des enjeux différents et un manque de communication entre les acteurs. Après l'examen de la théorie et des connaissances produites, nous avons étudié l'utilisation concrète des résultats de recherche dans la gestion des aires protégées, en interrogeant directement les gestionnaires de terrain. Trois types d'entretiens nous ont permis d'identifier les acteurs, les questions, l'accessibilité et l'utilité de la recherche, dans une démarche de capitalisation des expériences des opérateurs du Programme ECOFAC 6 : un questionnaire en ligne, un atelier d'échange en groupe en présentiel, et des entretiens individuels par visioconférence. De manière générale, la recherche est perçue par les gestionnaires comme utile dans une démarche appliquée pour appuyer la gestion et les stratégies de conservation. Les gestionnaires accueillent très fréquemment des chercheurs extérieurs. Les accords de partenariats garantissent la restitution et la valorisation des résultats de la recherche auprès des gestionnaires. Les gestionnaires apportent un appui logistique et technique important aux chercheurs qu'ils accueillent, et les chercheurs contribuent au renforcement local des capacités. Néanmoins, dans beaucoup d'aires protégées, la formation du personnel de terrain doit être renforcée et les chercheurs se doivent d'y contribuer. Les résultats de recherche générés sont régulièrement utilisés par les gestionnaires, de différentes manières et pour différentes thématiques. Néanmoins, seulement un quart des gestionnaires ont défini leurs questions de recherche prioritaires dans un document et il existe beaucoup de données dormantes que personne n'utilise. Il subsiste donc un décalage important entre les sujets de recherche et les priorités de gestion, qui appelle au développement de recherches appliquées et stratégiques pour lesquelles les chercheurs devraient mieux se concerter avec les gestionnaires. Nous avons présenté de nombreux exemples inspirants qui démontrent qu'il est possible de coordonner les efforts de recherche aux priorités de gestion et de conservation dans les aires protégées. En outre, les publications scientifiques ne sont pas produites assez rapidement pour les besoins pratiques des gestionnaires, qui n'ont souvent même pas accès à ces documents. Les chercheurs ont la responsabilité de transmettre leurs recommandations aux gestionnaires d'aires protégées dans un délai compatible avec la prise de décision, déjà avant que leurs résultats soient publiés dans des revues scientifiques. Il est aussi essentiel de rendre l'accès aux résultats de recherche libre et sans contraintes pour les gestionnaires des aires protégées. La recherche est donc utile, mais seulement quand elle est orientée stratégiquement en cohérence avec les enjeux de gestion des aires protégées. Nous terminons ce rapport d'expertise par une liste de 20 recommandations allant du financement de la recherche, à son exécution, la diffusion des résultats et leur utilisation concrète. Ces recommandations s'adressent aux gestionnaires d'aires protégées, aux États d'Afrique centrale et à la CEEAC/COMIFAC, aux institutions de recherche et de formation, aux bailleurs de fonds, ainsi qu'à la société civile. Nous invitons le lecteur à étudier ces recommandations détaillées (pages 53 à 57), mais citons notamment les recommandations essentielles suivantes : allouer des ressources suffisantes à la recherche dans les aires protégées, permettant de développer une vision stratégique et appliquée ; assurer des financements et projets sur le long terme (minimum 10 ans) ; fixer des engagements entre gestionnaires et chercheurs pour la diffusion des résultats de recherche ; favoriser les financements de mémoires, thèses de doctorats et post-doctorats pour produire une recherche efficace et utile ; soutenir l'OFAC pour la capitalisation des résultats de recherche ; concevoir des programmes de renforcement des capacités des gestionnaires pour la prise en main des données scientifiques, ainsi que de la société civile et des journalistes pour la vulgarisation scientifique ; permettre le renforcement des universités nationales par des partenariats de terrain avec les universités internationales ; produire une science plus inclusive en impliquant la diversité des acteurs dans la formulation des questions de recherche ; profiter des expériences positives du réseau de gestionnaires d'aires protégées pour renforcer les pratiques locales de gestion à de multiples niveaux ; générer des outils simples pour l'utilisation concrète des résultats de recherche dans la gestion ; définir un protocole simple de diffusion de la littérature produite à l'échelle régionale ; renforcer les procédures d'archivage numérique et physique des données et résultats de recherche à l'échelle des aires protégées ; faciliter la diffusion et l'appropriation des résultats de recherche par l'organisation de forums aux échelles régionale et paysagère rassemblant tous les acteurs concernés ; prioriser les efforts de capitalisation des futurs programmes de conservation.
Industrial forest concessions cover about 45 million hectares in Central Africa. This paper discusses the weaknesses of the current concession model and initiatives for helping it evolve; it then proposes a new type of concession, entitled 'Concessions 2.0', adapted to the future challenges presented by the overlapping among the rights and modes of the harvesting of multiple resources. This proposed model is based on four features: (i) mapping and recognition of the customary territories within and around the industrial concession, (ii) timber revenue sharing indexed on the extension of the customary territories and contractual management agreements within the communities, (iii) allowance of commercial exploitation of non-timber resources by entitled claimers under the supervision and/or in association with the concessionaire, and (iv) inclusive governance for the management of overlapping rights over the concession area. (Résumé d'auteur)
In 2014 Decree 14/018 laying down the rules for granting forest concessions to local communities, followed by Ministerial Order 0/25 on the same issue was published in the DRC. This paper aims to analyse the abovementioned legislation with respect to participatory ma nagement of forests. The explicit recognition of the duality of a customary de facto local community forest and a modern legal entity (concession) is an innovation. However, viewed from the perspective of the long-established habits within the country, the question remains whethe r these legal measures can be sufficient for ensuring the sustainable development of these community-held forested areas. Allowing community concessions up to 50,000 ha demonstrated a shift in the government policy away from the industrial timber cultivation model. However, an ar ea this size is much larger than the communities can monitor, particularly in the case of artisanal charcoal or wood exploitation.
International audience ; In Central Africa, industrial forest concessions and protected areas occupy most of the forested space while community forests are confined to the margins. This separation ignores the reality of land rights and overlapping uses, as well as the need for governance involving different users of the same space. The mapping of local land rights lays the foundation for sharing timber revenues and the development of new economic activities involving industrial operators and communities. A partnership based on rights between industrial operators, communities and other economic operators would lead to a new type of institution of territorial development, which we call Concession 2.0. These redesigned concessions would cohabit and interact with community concessions. The latter would remain forest landscapes offering exclusive rights for autonomous community development. ; En Afrique centrale, les concessions forestières industrielles et les aires protégées occupent l'essentiel de l'espace forestier et les forêts communautaires sont cantonnées aux marges. Cette dissociation ignore la réalité de droits fonciers et d'usage superposés ainsi que le besoin d'une gouvernance associant différents usagers sur des espaces utilisés en commun. La cartographie des droits fonciers locaux pose les bases pour un partage des revenus du bois et pour le développement de nouvelles activités économiques associant exploitants industriels et communautés. Un partenariat fondé sur les droits entre exploitants industriels, communautés et autres opérateurs économiques conduirait à un nouveau type d'institution de développement territorial, que nous nommons Concession 2.0. Ces concessions repensées pourront côtoyer les concessions communautaires et interagir avec elles. Ces dernières devront rester des espaces forestiers d'exercice de droits exclusifs pour un développement communautaire autonome.
Les concessions forestières industrielles sont caractérisées par un faible niveau de participation des populations locales. Leur évolution vers des modèles plus inclusifs semble inévitable, sur la base de la cartographie participative et de l'institutionnalisation des espaces coutumiers traversés. Déjà utilisés par quelques sociétés comme clé de partage des bénéfices, la reconnaissance systématique de ces espaces superposés peut constituer la base d'une nouvelle gouvernance, plus inclusive, de concessions évoluant vers des formes d'institutions territoriales de développement. Une évolution de la législation permettrait aux concessionnaires de constituer des structures conjointes d'exploitation commerciale de produits non ligneux avec les communautés parties prenantes de la gestion de la concession 2.0, afin de permettre la valorisation commerciale de ressources autres que le bois d'oeuvre et de développer des intérêts communs. La foresterie communautaire pourrait ainsi se déployer selon une double logique, inclusive (à travers la gestion des droits superposés) et exclusive (à travers la constitution de concessions communautaires aux côtés des concessions industrielles) en s'appuyant sur des ajustements des limites des unités d'aménagement à l'occasion des classements ou des enregistrements légaux des différentes catégories de concessions.
International audience ; In Central Africa, industrial forest concessions and protected areas occupy most of the forested space while community forests are confined to the margins. This separation ignores the reality of land rights and overlapping uses, as well as the need for governance involving different users of the same space. The mapping of local land rights lays the foundation for sharing timber revenues and the development of new economic activities involving industrial operators and communities. A partnership based on rights between industrial operators, communities and other economic operators would lead to a new type of institution of territorial development, which we call Concession 2.0. These redesigned concessions would cohabit and interact with community concessions. The latter would remain forest landscapes offering exclusive rights for autonomous community development. ; En Afrique centrale, les concessions forestières industrielles et les aires protégées occupent l'essentiel de l'espace forestier et les forêts communautaires sont cantonnées aux marges. Cette dissociation ignore la réalité de droits fonciers et d'usage superposés ainsi que le besoin d'une gouvernance associant différents usagers sur des espaces utilisés en commun. La cartographie des droits fonciers locaux pose les bases pour un partage des revenus du bois et pour le développement de nouvelles activités économiques associant exploitants industriels et communautés. Un partenariat fondé sur les droits entre exploitants industriels, communautés et autres opérateurs économiques conduirait à un nouveau type d'institution de développement territorial, que nous nommons Concession 2.0. Ces concessions repensées pourront côtoyer les concessions communautaires et interagir avec elles. Ces dernières devront rester des espaces forestiers d'exercice de droits exclusifs pour un développement communautaire autonome.
En Afrique centrale, les concessions forestières industrielles et les aires protégées occupent l'essentiel de l'espace forestier et les forêts communautaires sont cantonnées aux marges. Cette dissociation ignore la réalité de droits fonciers et d'usage superposés ainsi que le besoin d'une gouvernance associant différents usagers sur des espaces utilisés en commun. La cartographie des droits fonciers locaux pose les bases pour un partage des revenus du bois et pour le développement de nouvelles activités économiques associant exploitants industriels et communautés. Un partenariat fondé sur les droits entre exploitants industriels, communautés et autres opérateurs économiques conduirait à un nouveau type d'institution de développement territorial, que nous nommons Concession 2.0. Ces concessions repensées pourront côtoyer les concessions communautaires et interagir avec elles. Ces dernières devront rester des espaces forestiers d'exercice de droits exclusifs pour un développement communautaire autonome.
Le Burkina Faso est le seul pays d'Afrique occidentale dont la législation autorise la gestion cynégétique de la faune par les populations locales. L'opportunité de construire une conservation de la faune servant directement le développement local existe donc. Dans la pratique des choses, il reste cependant encore beaucoup d'étapes à franchir avant que des Zones Villageoises d'Intérêt Cynégétiques (ZOVIC) réellement autonomes et indépendantes financièrement ne prennent corps. La gestion cynégétique villageoise recouvre un ensemble d'enjeux variés et ouvre la porte à de nombreux questionnements : internes à la communauté d'abord, dans son rapport à l'espace et au foncier ; quant au fonctionnement des structures locales de gestion et leur fusion avec le système politique coutumier local ensuite, ainsi que de la réelle volonté de l'univers administratif et privé de la chasse à partager la rente avec les populations locales. ; Peer reviewed
Dans les aires protégées d'Afrique centrale, la recherche, sous diverses formes, a notamment pour but d'appuyer les décisions de gestion et de conservation. Cependant, le partage des résultats de recherche est souvent insuffisant, ainsi que le dialogue entre les chercheurs, les gestionnaires de terrain et les décideurs politiques. Il en résulte que la recherche dans les aires protégées n'est pas toujours en phase avec les priorités des gestionnaires. C'est dans ce cadre qu'a été réalisée cette expertise, afin d'éclaircir les liens fonctionnels entre la recherche, la gestion des aires protégées et les décisions politiques, tout en identifiant comment la recherche est produite, diffusée et utilisée dans les aires protégées d'Afrique centrale. Trois étapes méthodologiques ont permis de répondre à cet objectif : (i) une analyse bibliométrique de la littérature scientifique publiée au sujet de toutes les aires protégées d'Afrique centrale, (ii) un inventaire complet de la littérature scientifique et grise pour trois aires protégées soutenues par le Programme ECOFAC 6, avec une synthèse des recommandations de gestion concernant leurs thématiques prioritaires, et (iii) la capitalisation des expériences des gestionnaires au sujet des acteurs, questions, accessibilité et utilité de la recherche à travers des entretiens. En rassemblant les articles scientifiques publiés durant les dix dernières années au sujet des aires protégées d'Afrique centrale, nous avons caractérisé l'effort de recherche selon différents critères : répartition géographique, évolution temporelle, langues, affiliations des auteurs, accessibilité et répartition par thématiques. Nous avons montré des différences importantes en nombre de publications scientifiques entre les dix pays d'Afrique centrale et entre les aires protégées. Durant les dix dernières années, le nombre d'articles publiés par an augmente mais reste inférieur à une publication par aire protégée et par an en moyenne. Trois conditions semblent être réunies dans les aires protégées où la production scientifique est riche : l'ancienneté de l'aire protégée, la présence d'une station de recherche permanente et un contexte sécuritaire stable. Plus de 95% des articles scientifiques sont publiés en anglais, avec moins d'un tiers des auteurs ayant une affiliation en Afrique centrale. Seuls 37% des articles sont disponibles gratuitement en accès libre sur internet. Garantir l'accès ouvert de ces publications et leur synthèse en français est essentiel pour permettre l'utilisation des résultats produits, de même que de privilégier les financements de chercheurs des Universités nationales. La majorité des publications étudie la biodiversité (principalement animale), alors que les recherches appliquées aux enjeux directs de gestion, au sujet des aspects humains, environnementaux et de santé, sont trop peu représentées. Il est crucial de revoir le rôle des acteurs locaux et nationaux dans le pilotage de la recherche vers des thématiques prioritaires pour chaque aire protégée. En complément à la recherche scientifique, nous avons identifié la plus-value de la littérature grise (livres, rapports, mémoires etc.) à la production de connaissances utiles à la gestion de trois aires protégées soutenues par le Programme ECOFAC 6 : le Parc National de la Lopé (Gabon), le Parc National d'Odzala Kokoua (République du Congo) et la Réserve de Faune de Ouadi Rimé-Ouadi Achim (Tchad). Les recommandations issues de la littérature pour les dix dernières années ont été synthétisées, en termes de perspectives de recherche et d'actions concrètes de gestion. Nous avons montré que la littérature grise complète les publications scientifiques avec des informations de terrain et des données directement mobilisables par les gestionnaires. Les thématiques étudiées sont aussi différentes, avec une plus grande emphase sur les sujets appliqués à la gestion dans la littérature grise, tels que les aspects humains et environnementaux. Il est particulièrement utile pour la gestion des aires protégées de s'atteler à synthétiser les recommandations émises dans la littérature : les gestionnaires peuvent ainsi renforcer leurs actions de terrain et leur vision stratégique. Malgré tout, certaines recommandations ne s'appliquent pas à la réalité de terrain des gestionnaires : cela indique une déconnexion entre certains chercheurs et gestionnaires, avec des enjeux différents et un manque de communication entre les acteurs. Après l'examen de la théorie et des connaissances produites, nous avons étudié l'utilisation concrète des résultats de recherche dans la gestion des aires protégées, en interrogeant directement les gestionnaires de terrain. Trois types d'entretiens nous ont permis d'identifier les acteurs, les questions, l'accessibilité et l'utilité de la recherche, dans une démarche de capitalisation des expériences des opérateurs du Programme ECOFAC 6 : un questionnaire en ligne, un atelier d'échange en groupe en présentiel, et des entretiens individuels par visioconférence. De manière générale, la recherche est perçue par les gestionnaires comme utile dans une démarche appliquée pour appuyer la gestion et les stratégies de conservation. Les gestionnaires accueillent très fréquemment des chercheurs extérieurs. Les accords de partenariats garantissent la restitution et la valorisation des résultats de la recherche auprès des gestionnaires. Les gestionnaires apportent un appui logistique et technique important aux chercheurs qu'ils accueillent, et les chercheurs contribuent au renforcement local des capacités. Néanmoins, dans beaucoup d'aires protégées, la formation du personnel de terrain doit être renforcée et les chercheurs se doivent d'y contribuer. Les résultats de recherche générés sont régulièrement utilisés par les gestionnaires, de différentes manières et pour différentes thématiques. Néanmoins, seulement un quart des gestionnaires ont défini leurs questions de recherche prioritaires dans un document et il existe beaucoup de données dormantes que personne n'utilise. Il subsiste donc un décalage important entre les sujets de recherche et les priorités de gestion, qui appelle au développement de recherches appliquées et stratégiques pour lesquelles les chercheurs devraient mieux se concerter avec les gestionnaires. Nous avons présenté de nombreux exemples inspirants qui démontrent qu'il est possible de coordonner les efforts de recherche aux priorités de gestion et de conservation dans les aires protégées. En outre, les publications scientifiques ne sont pas produites assez rapidement pour les besoins pratiques des gestionnaires, qui n'ont souvent même pas accès à ces documents. Les chercheurs ont la responsabilité de transmettre leurs recommandations aux gestionnaires d'aires protégées dans un délai compatible avec la prise de décision, déjà avant que leurs résultats soient publiés dans des revues scientifiques. Il est aussi essentiel de rendre l'accès aux résultats de recherche libre et sans contraintes pour les gestionnaires des aires protégées. La recherche est donc utile, mais seulement quand elle est orientée stratégiquement en cohérence avec les enjeux de gestion des aires protégées. Nous terminons ce rapport d'expertise par une liste de 20 recommandations allant du financement de la recherche, à son exécution, la diffusion des résultats et leur utilisation concrète. Ces recommandations s'adressent aux gestionnaires d'aires protégées, aux États d'Afrique centrale et à la CEEAC/COMIFAC, aux institutions de recherche et de formation, aux bailleurs de fonds, ainsi qu'à la société civile. Nous invitons le lecteur à étudier ces recommandations détaillées (pages 53 à 57), mais citons notamment les recommandations essentielles suivantes : allouer des ressources suffisantes à la recherche dans les aires protégées, permettant de développer une vision stratégique et appliquée ; assurer des financements et projets sur le long terme (minimum 10 ans) ; fixer des engagements entre gestionnaires et chercheurs pour la diffusion des résultats de recherche ; favoriser les financements de mémoires, thèses de doctorats et post-doctorats pour produire une recherche efficace et utile ; soutenir l'OFAC pour la capitalisation des résultats de recherche ; concevoir des programmes de renforcement des capacités des gestionnaires pour la prise en main des données scientifiques, ainsi que de la société civile et des journalistes pour la vulgarisation scientifique ; permettre le renforcement des universités nationales par des partenariats de terrain avec les universités internationales ; produire une science plus inclusive en impliquant la diversité des acteurs dans la formulation des questions de recherche ; profiter des expériences positives du réseau de gestionnaires d'aires protégées pour renforcer les pratiques locales de gestion à de multiples niveaux ; générer des outils simples pour l'utilisation concrète des résultats de recherche dans la gestion ; définir un protocole simple de diffusion de la littérature produite à l'échelle régionale ; renforcer les procédures d'archivage numérique et physique des données et résultats de recherche à l'échelle des aires protégées ; faciliter la diffusion et l'appropriation des résultats de recherche par l'organisation de forums aux échelles régionale et paysagère rassemblant tous les acteurs concernés ; prioriser les efforts de capitalisation des futurs programmes de conservation.
La connaissance des représentations locales de l'espace et des ressources constituent un préalable à toute initiative de gestion. Dans le cadre de la mise en place des premières forêts communautaires gabonaises, il importe d'identifier les niveaux d'appropriation et de co-gestion des espaces ressources qui préexistent à l'action. Le propos de cet article consiste donc à identifier une démarche méthodologique permettant de structurer des politiques d'aménagement sur les concepts culturels développés par les ethnies concernées. A travers l'exemple du groupe Kota, nous présentons la liste du vocabulaire relatif au foncier et aux ressources exploitées, ainsi que l'ensemble des maîtrises qui y sont associées. Une comparaison avec d'autres groupes ethniques d'Afrique centrale est proposée. Une discussion sur les conséquences pour la mise en place des premières forêts communautaires est enfin proposée.
The levies for the sustainable supply of wood energy in the cities are now a major cause of deforestation in Central Africa. In Democratic Republic of Congo, wood represents more than 85% of the domestic energy resource and this resource is increasingly over-exploited. This study is part of securing the supply of wood energy in the cities of Kinshasa and Kisangani and in related with the theme of the management of degraded periurban forests in villages, major sites of production. Implementing this management cannot be done without the active participation and of key actors, the village communities themselves. For the phase of design and negotiation of management simple plans, innovative facilitation support has been developed. Under the name of "interactive model", this modular terrain mapping tool consists of elements in wood painted to reproduce the village and local thumbnail. The whole is, along with vignettes illustrating various issues of the negotiation. Its ease of use, both by rural communities by the project officers, allowed both to stimulate thinking and to increase the quality and the intensity of the communication. Beyond a simple tool, therefore the real sharing of knowledge, key element of management consistent, realistic and equitable agreements is questioned.
Cameroonian community forests were designed and implemented to meet the general objectives of forest management decentralization for democratic and community management. The spread of management conflicts all over the country has shown that these broad expectations have not been met. We describe conflicts occurring in 20 community forests by types of actors and processes involved. We argue that a number of external (community vs. external actors) and internal (intra-community) conflicts are part of the causes blocking the expected outcome of Cameroonian community forests, fostering bad governance and loss of confidence. Rent appropriation and control of forest resources appear as systemic or generalized conflicts. While community forest support projects have tended to focus on capacity building activities, less direct attention has been given to these systemic problems. We conclude that some factors like appropriate leadership, and spending of logging receipts on collective benefits (direct and indirect) are needed to minimize conflicts. Government and development agencies should concentrate efforts on designing concrete tools for improving financial transparency while privileging communities with credible leaders.