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Resumé Des règles et des financements spécifiques permettent de concentrer les moyens sur des zones prioritaires, de protection ou de développement. Mais le zonage souligne en même temps les frontières de la discrimination.

Un sondage effectué au début des années 1990 montrait qu'à peine un Américain sur six pensait qu'il était du ressort de l'État de réduire les inégalités sociales alors que plus des trois quarts des Français interrogés considéraient que cela allait de soi. Dans ce texte, on se demandera si ces différences accordées aux valeurs fondamentales et à la représentation des exclusions ont des conséquences directes sur l'organisation des deux sociétés et, plus généralement, si les rapports complexes entretenus entre les deux États depuis la Déclaration d'indépendance américaine se traduisent dans les modalités du développement périphérique des agglomérations et dans l'urbanité des territoires nouvellement aménagés. Mais il va de soi que la validité des réponses impose un retour sur le vocabulaire et d'abord sur les mots qui ont orienté la lecture de la ville et de ses périphéries de part et d'autre de l'Atlantique.

Séfarades originaires d'Afrique du Nord, Chaldéens de Turquie, Antillais, Maghrébins, Pondichériens, Africains noirs... en tout, près d'une centaine de nationalités et d'origines se côtoient à Sarcelles. Bien plus que l'urbanisme, c'est cette diversité qui est aujourd'hui constitutive de l'identité sarcelloise. D'autant qu'à Sarcelles, une manière bien particulière de vivre ses origines culturelles et la citoyenneté française se fait jour, entre intégration individuelle, tentation communautaire, voire ethniciste, et vie
de la commune.

Modèle de constitution des communautés comme forces politiques actives pour les uns, mosaïque de quartiers ségrégués pour les autres, Sarcelles apparaît à la fois comme un creuset de cultures, un lieu exceptionnel de francisation et un puzzle complexe d'ethnies sans cesse tentées par le repli. Qu'en sera-t-il demain ?

Si le centre de la ville est trop éloigné, la jeunesse reste au parking. Mais pour peu qu'elle s'en rapproche, n'assiste-t-on pas à la naissance d'une nouvelle culture?