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The Middle East has been undergoing new crises since the powerful socio-political uprisings known as the Arab Spring took place in several countries in 2011. Some countries are experiencing a long-term collapse of their political and social structures out of internal conflicts and external interventions. The Transnational Middle East posits that, in the Middle East, the development of regional dynamics, of processes and circulations of all kinds, can be documented. In this regard, the approaches it develops - `bottom-up' regionalisation, `globalisation from below' - allow for a better understanding of the ways in which the Middle East is part of global transformations. The book analyses how, through their practices, Middle East societies elaborate a regional space which is not institutionalised. Based on fieldwork in the Middle East, the book provides venues for further theoretical elaboration on globalisation and contemporary societies, as well as on processes of regionalisation. It draws on the emergence of genuine regional spaces of culture, art, economic activity, human circulation - which supplement and do not contradict other infra-national, national, or global social processes. As in other areas of the world, these transformations are to a large extent the mode of the Middle East's insertion into globalisation. In this respect, they go against standard narratives of the supposed `exceptionalism' of the region. This book will be a great contribution to comparative politics, Middle Eastern studies, globalisation and international relations.

À partir de l'exemple de la Syrie des années 2010, cet article vise à saisir les modalités de transformation de l'économie dans la guerre. À distance des études consacrées aux économies de guerre, il explore ce que devient, en temps de guerre, le quotidien économique – produire, consommer, vivre –, y compris dans le chaos des destructions, de l'effondrement du cadre collectif et des logiques partisanes, militaires ou miliciennes. Pour comprendre la reproduction du quotidien économique dans la guerre, nous identifions les innovations mais aussi les continuités de pratiques économiques (prédation et auto-organisation) qui étaient en cours dans l'État autoritaire de l'avant-guerre. Nous procédons en analysant tout d'abord la contraction des échelles de l'économie syrienne à partir de l'exemple de l'activité industrielle. Ensuite, nous montrons le déploiement d'une « économie du passage », c'est-à-dire d'un système de production de valeurs mis en place par de multiples acteurs et qui exploite la fragmentation de l'espace et des mobilités. Enfin, nous explorons le quotidien économique de la population, qui s'articule depuis l'échelle locale jusqu'aux échelles internationales.

En 2017, le conflit syrien n'a pas bouleversé l'ordre politique et territorial au Moyen-Orient tel qu'incarné dans ses frontières internationales. La frontière de la Syrie n'a pas éclaté sous l'effet de la guerre qui déchire le pays, et elle continue de former une ligne inscrite dans l'ordre juridique international. A cette pérennité formelle et juridique se conjuguent pourtant des changements profonds de cette frontière, et qui sont sans doute durables : changements qui affectent à la fois sa nature, ses fonctions, sa gestion et ses pratiques, et qui se retrouvent depuis l'échelle locale jusqu'à l'échelle internationale.

Le régime syrien joue sa survie : terreur, arrestations, répression, chantage communautaire, campagnes d'affiches, promesses économiques. La propagande et les mobilisations s'opposent à travers les moyens de communication (réseaux sociaux…) mais aussi dans l'occupation de l'espace : villecentre, banlieues, province. Ce terrain de la ville joue un rôle d'autant plus central qu'il témoigne aussi des changements sociaux et économiques du pays.