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La chanson raï existe dans l'Ouest algérien depuis près d'un siècle. Elle demeura cantonnée dans son berceau géographique jusqu'au début des années 80 où la jeunesse d'Oran et de Sidi Bel-Abbès la fit alors retentir jusqu'à Alger ; puis elle gagna l'ensemble du Maghreb, et Paris. Le Raï moderne fait maintenant partie du panorama musical occidental. C'est l'histoire de cette aventure — de l'Algérie profonde à la scène internationale — qui est revisitée, en même temps que sont explorées les thématiques et l'esthétique de ce genre musical, ainsi que son inscription dans le paysage culturel algérien.

Les cinq dernières années correspondent à la «starisation» de Khaled mais aussi au retour d'une Algérie déchirée sur la scène internationale.
Le cheminement de la chanson raï dans l'Hexagone pendant cette période, à travers son métissage musical, ses lieux de socialisation, ses circuits de distribution, d'écoute, de promotion et de consommation mais aussi ses «engagements» politiques, permet de mesurer l'influence de la culture maghrébine dans la société française.

Depuis 1993, les classes moyennes algériennes fuyant les violences et les menaces se sont tournées vers le pays où elles avaient le plus de contacts : la France. Quelque dix mille Algériens — chiffre bien éloigné du raz de marée tant redouté — ont actuellement demandé une autorisation de séjour temporaire. Si les pouvoirs publics français semblent conscients de la nécessité de leur offrir une protection, les conditions d'accueil ne sont pas toujours celles d'un pays qui se prétend terre d'asile.