International audience ; Les institutions sanitaires ont ces dernières décennies sous divers modes de représentation fait appel à des usagers qui, en témoignant de leur expérience individuelle et collective, deviennent les représentants institutionnels des patients. Pourtant ces malades partagent souvent nombre de leurs caractéristiques identitaires avec les professionnels de santé. Considérer les témoignages de malades qui viennent d'ailleurs et témoignent autrement est à la fois un enjeu épistémologique et politique. Mobilisant la notion d'intersectionnalité qui décentre l'épreuve de la maladie en l'articulant à d'autres épreuves de la vie, cet article en appelle, à partir d'une enquête socio-ethnographique dans un quartier populaire, à d'autres témoignages et d'autres modes de représentation.
International audience ; Les institutions sanitaires ont ces dernières décennies sous divers modes de représentation fait appel à des usagers qui, en témoignant de leur expérience individuelle et collective, deviennent les représentants institutionnels des patients. Pourtant ces malades partagent souvent nombre de leurs caractéristiques identitaires avec les professionnels de santé. Considérer les témoignages de malades qui viennent d'ailleurs et témoignent autrement est à la fois un enjeu épistémologique et politique. Mobilisant la notion d'intersectionnalité qui décentre l'épreuve de la maladie en l'articulant à d'autres épreuves de la vie, cet article en appelle, à partir d'une enquête socio-ethnographique dans un quartier populaire, à d'autres témoignages et d'autres modes de représentation.
Cet article relate trois ans de recherche ethnographique dans un quartier pauvre d'une ville française de taille moyenne. Il décrit l'expérience de femmes musulmanes à partir de trois moments : le soin (la consultation médicale), l'alimentation des enfants (la cantine) et l'éducation (l'école). Il montre comment le quartier produit une organisation sociale spécifique tandis que l'islam devient le cadre majeur d'analyse et d'action, à la fois des habitants et des professionnels.
International audience ; Crise économique et santé Cantines scolaires : la désaffection des quartiers populaires D ans tous les quartiers, faire déjeuner, ou pas, son enfant à la cantine renvoie à la fois à une question économique et à une dimension d'identité et de reconnaissance. L'anthropologie a largement montré comment l'alimentation est cultu-rellement pensée : chacun mange ce que son groupe d'appartenance lui a appris à manger. Manger, c'est toujours affirmer une identité à la fois individuelle (j'aime, je n'aime pas) et collective (aliments conseil-lés, autorisés, déconseillés, interdits) organisée par les règles de ce qu'il est convenu de manger et de ne pas manger [84]. La cantine scolaire est ainsi un lieu collectif autour duquel se construisent, dans les quartiers, des processus de séparation. Si la dimension religieuse ne s'affirme pas explicitement, elle reste sou-vent un non-dit, constituant de fait un « distributeur identitaire » : « les enfants se mettent à surveiller ce qu'ils mangent » [78]. La désertion de la restauration à l'école, et plus encore au collège, a pris de l'ampleur à la fin des années 1990, donnant lieu à un rapport de l'Inspection générale de l'Éducation nationale [31] allant jusqu'à suggérer des situations critiques de malnutrition. Il apparaissait déjà que les élèves étaient trois fois moins nom-breux à déjeuner à la cantine dans les collèges sensibles que dans l'en-semble des collèges français. On sait que la fréquentation des cantines sco-laires est liée au niveau d'éducation des parents et au type de quartier : ainsi une des très rares publications des dernières années sur la question, portant sur l'ensemble des collèges du département de l'Essonne à la ren-trée 2010, montre que « les secteurs scolaires où résident moins de 20 % de collégiens de familles modestes ont un taux de demi-pensionnaires compris entre 49 % et 97 %. En re-vanche, dans les secteurs scolaires où résident plus de 50 % de collé-giens modestes, le taux de fréquen-tation de la demi-pension varie entre 20 % et 63 % » [54]. On sait moins que, désormais et sans plus aucun débat sur la question, les collèges des quartiers populaires accueillent souvent aujourd'hui un nombre de demi-pensionnaires dérisoire (moins de 10 % des élèves, à comparer aux plus de 60 % des collèges les plus favorisés) et vont jusqu'à fermer les cantines dans les quartiers les plus pauvres. On méconnaît également la désertion des cantines dans les écoles élémentaires, hormis le ven-dredi, « jour poisson ». Les enfants des familles concer-nées, qui sont pour une grande part au taux le plus bas pour le calcul du coût du repas, taux souvent calculé en fonction du quotient familial, ne bénéficient donc plus du service de restauration scolaire. Même s'il est souvent masqué sous des crispa-tions idéologiques autour de la laï-cité [107], l'enjeu économique et politique est déterminant pour com-prendre la situation actuelle : ainsi le coût d'un retour de ces enfants vers les cantines scolaires peut paraître prohibitif à la collectivité, comme une perte sèche dans le budget municipal ou départemental de plusieurs centaines de milliers d'euros. La désaffection massive des cantines dans les quartiers, habituellement référée aux choix religieux des publics, semble ici largement coorganisée par des choix économiques et politiques, sans considération des conséquences en matière de santé publique et de socialisation. Même si certaines collectivités ont trouvé des réponses du côté de l'offre (menus végétariens par exemple) et du côté de la tarification, le refus de bouger sur ces questions est aujourd'hui marqué dans de nom-breuses collectivités locales, et l'enjeu de santé publique de ces questions largement passé sous silence. 2 Laurent Visier Geneviève Zoïa Université de Montpellier, UMR 5112 aux soins (dans ce cadre, le recours à la PMI est pour un enfant sur cinq le seul accès au système de soins). Le rapport conclut que « ces premiers résultats-bien qu'exploratoires-permettent d'ores et déjà de dresser un portrait préoccupant de la situation sanitaire de ces familles. Les conséquences en termes de santé publique sont d'autant plus alarmantes que ces conditions extrêmes auront sur le long terme un retentissement sur la santé de la mère elle-même mais probablement, comme l'ont largement montré les études nord-américaines, sur leurs enfants. » Une autre étude regroupant les données des neuf enquêtes ESPS (Enquêtes sur la santé et la protection sociale) de 1995 à 2010 [8] a mis en évidence une association, déjà trouvée dans d'autres pays, entre la santé de l'enfant, son accès aux soins et le revenu du ménage. La mauvaise santé perçue de la santé de l'enfant, la fréquence du surpoids et de l'obésité et une plus faible taille sont inversement corrélées aux revenus des ménages. Certaines de ces études portent davantage sur les relations entre niveau socio-économique et santé, sans particulièrement s'intéresser aux crises économiques. Dans les études s'intéressant à la crise économique, les résultats ne sont pas toujours convergents du fait de la complexité de l'interprétation déjà évoquée et du fait aussi que le recul d'observation est peut-être encore insuffisant pour apprécier les effets sanitaires de la crise. Cependant, ceux-ci semblent peu discutables sur les conséquences nutritionnelles et sur différents aspects de la santé mentale. Des organisations non gouvernementales, comme Médecin du Monde en France, ou la coordination des ONG pour les droits de l'enfant en Belgique, insistent sur Les références entre crochets renvoient à la Bibliographie générale p. 50.
L'école française se caractérise par de très médiocres indicateurs concernant le bien-être et le sentiment des enfants d'être chez eux à l'école. Cet article analyse une démarche de reconstruction d'une école dans un quartier défavorisé d'une ville française de taille moyenne. La recherche ethnographique et sociologique est fondée sur la constitution et le suivi d'un groupe comprenant les différents acteurs du quartier concernés par l'école. Cette démarche expérimentale montre les potentialités et les obstacles pour ouvrir le jeu notamment aux associations, aux parents d'élèves et aux enfants. Pour avancer vers une école du bien-être, les auteurs proposent de considérer des enjeux pragmatiques du quotidien de la communauté éducative (cour, sécurité, santé) afin de contourner les polémiques autour des valeurs de l'école.
International audience ; Cet article explore l'enjeu d'une politique d'égalité scolaire qui, après la période de rationalisation et d'unification de l'offre,s'inscrit dans une perspective de mélange et de diversification des publics au sein des établissements. Si l'évitement par les parents de certains établissements scolaires est incontestable, l'affirmation d'une intention séparatiste des acteurs sociaux fonctionne comme un obstacle pour penser une politique de mixité culturelle et sociale. Les inégalités de l'offre sur les territoires urbains et le ressenti des parents, décrits ici dans le cadre d'une agglomération de 500 000 habitants, doivent être pris au sérieux si l'on veut envisager une politique effective de mixité.
International audience ; Cet article explore l'enjeu d'une politique d'égalité scolaire qui, après la période de rationalisation et d'unification de l'offre,s'inscrit dans une perspective de mélange et de diversification des publics au sein des établissements. Si l'évitement par les parents de certains établissements scolaires est incontestable, l'affirmation d'une intention séparatiste des acteurs sociaux fonctionne comme un obstacle pour penser une politique de mixité culturelle et sociale. Les inégalités de l'offre sur les territoires urbains et le ressenti des parents, décrits ici dans le cadre d'une agglomération de 500 000 habitants, doivent être pris au sérieux si l'on veut envisager une politique effective de mixité.
International audience ; From Zebda to «Motivé-e-s», a neighbourhood association out to conquer political activity Zebda, a popular music group from the north districts ofToulouse, has acquired a national reputation in the commercial music business. Through the TactiKollectif association, the group has also engaged in the municipal election campaign with some success (14% for the first ballot of 2001). This novel transition from cultural to political activity marks the arrival of the Beurs on the municipal scene. At the same time, it is changing the terms of municipal policy at grassroots level. Résumé Zebda, groupe de musique populaire issu des quartiers nord de Toulouse, s'est acquis une notoriété nationale dans le monde des variétés. A travers l'association TactiKollectif, le groupe s'est aussi lancé dans la campagne des municipales en rencontrant un certain succès (14 % au premier tour de 2001). Ce passage original du culturel au politique modifie en même temps les termes de la politique de la ville au plan local. Citer ce document / Cite this document :
International audience ; From Zebda to «Motivé-e-s», a neighbourhood association out to conquer political activity Zebda, a popular music group from the north districts ofToulouse, has acquired a national reputation in the commercial music business. Through the TactiKollectif association, the group has also engaged in the municipal election campaign with some success (14% for the first ballot of 2001). This novel transition from cultural to political activity marks the arrival of the Beurs on the municipal scene. At the same time, it is changing the terms of municipal policy at grassroots level. Résumé Zebda, groupe de musique populaire issu des quartiers nord de Toulouse, s'est acquis une notoriété nationale dans le monde des variétés. A travers l'association TactiKollectif, le groupe s'est aussi lancé dans la campagne des municipales en rencontrant un certain succès (14 % au premier tour de 2001). Ce passage original du culturel au politique modifie en même temps les termes de la politique de la ville au plan local. Citer ce document / Cite this document :
International audience ; From Zebda to «Motivé-e-s», a neighbourhood association out to conquer political activity Zebda, a popular music group from the north districts ofToulouse, has acquired a national reputation in the commercial music business. Through the TactiKollectif association, the group has also engaged in the municipal election campaign with some success (14% for the first ballot of 2001). This novel transition from cultural to political activity marks the arrival of the Beurs on the municipal scene. At the same time, it is changing the terms of municipal policy at grassroots level. Résumé Zebda, groupe de musique populaire issu des quartiers nord de Toulouse, s'est acquis une notoriété nationale dans le monde des variétés. A travers l'association TactiKollectif, le groupe s'est aussi lancé dans la campagne des municipales en rencontrant un certain succès (14 % au premier tour de 2001). Ce passage original du culturel au politique modifie en même temps les termes de la politique de la ville au plan local. Citer ce document / Cite this document :