Dès l'automne 1914, le Comité International de la Croix-Rouge s'était mis en relation avec les gouvernements français et allemand en vue d'échanges de prisonniers « grands blessés », puis de l'hospitalisation en Suisse des « moindres blessés ». La mise en place des structures fut longue : commissions médicales itinérantes pour visiter les camps de prisonniers, les commissions de contrôle, les conditions de vie et de travail des internés en Suisse, leur statut juridique, les relations avec la population. Les accords de Berne envisageant le rapatriement du plus grand nombre de prisonniers aboutirent après de longues tractations en 1919 : 75,000 hommes ont bénéficié de l'hospitalité suisse et beaucoup d'entre eux lui doivent la vie.
Fräulein Doktor Elsbeth Schragmüller Elsbeth Schragmüller – docteur en sciences politiques – n'était pas une espionne ; elle était formatrice d'espionnes à l'école d'espionnage d'Anvers, réservée à l'élite des agents, et responsable du Service des renseignements « France » pendant toute la durée de la guerre. Elle a, entre autres, formé Mata-Hari, l'agent H 21. Le commandant Walter Nicolai, chef du département IIIb (services secrets) en Belgique, fut impressionné par « sa haute conception du devoir dans la pure tradition militaire allemande et son sens des responsabilités ». Comme Elsbeth Schragmüller a brouillé les pistes sur sa vie, les histoires les plus fantaisistes ont circulé sur son compte parmi les militaires et les civils alliés. Symboles d'une sensualité insatiable, les fausses « Mademoiselle Docteur » furent légion jusque sous le III e Reich.
Allemagne, 1915. Le féminisme à l'épreuve de la guerre Le discours patriotique de la puissante Union des associations féminines allemandes insiste sur la guerre, facteur d'équilibre pour le pays et surtout pour les femmes par leur participation active à une grande cause. Tout internationalisme est renié, celles qui œuvrent pour la paix sont condamnées pour leur attitude « non patriotique ». Cependant, la majorité d'entre elles ne sait faire face à l'urgence des problèmes du quotidien, notamment face à la question de l'approvisionnement. Désarroi et solitude de celles qui, de plus en plus nombreuses, sont appelées à partir de mars 1915 à remplacer les hommes au travail : formation à la hâte, bas salaires, aucune protection sociale. Le temps presse, le nombre d'emplois non pourvus augmente : il n'y a plus d'autre solution que la reconnaissance officielle du travail féminin.
Des femmes dans les mouvements pacifistes en Allemagne fédérale (1979-1983) Entre 1979 et 1983, les deux Allemagnes ont vu sur leur territoire respectif le déploiement d'un arsenal considérable d'armes conventionnelles et d'armes nucléaires dans la course aux armements États-Unis/URSS. Le présent article est une brève analyse du contenu et de la portée des mouvements pacifistes en Allemagne fédérale, largement soutenus par un grand nombre d'intellectuels, par les Églises (notamment l'Église protestante), les Verts, des députés social-démocrates, des mouvements de femmes ; ces dernières protestèrent également contre un éventuel enrôlement dans la Bundeswehr. Les manifestations et les prières pour la paix furent importantes et nombreuses, mais très différentes des manifestations initiées et soutenues par le gouvernement de l'ex-RDA. Nous tenterons de voir de quels moyens spécifiques disposaient les femmes pour lutter contre le surarmement de leur pays, tels que des camps de résistance, des sit-in à proximité des bases de l'OTAN et des campagnes d'information.
Walle gibt einen Aspekt ihrer im Entstehen begriffenen Habilitation wieder: an zwei zentralen Frauenfiguren der Frauengeschichte will sie das Gesagte und besonders das Nicht-Gesagte, Nicht-Geschriebene herausstellen und deren Beziehung zur Arbeit, zur Ehe, auch ihre Angst, Einsamkeit und Mutlosigkeit erfassen. Zentrales Augenmerk richtet sie ferner auf die Geschichte der Körper. Aus Quellen wie Memoiren, Korrespondenz, Zeitungsartikel und anderen Werken rekonstruiert sie einen Konflikt zwischen C. Zetkin und L. Braun in den Jahren 1896 bis 1908. Zetkin vertrat eher die Sozialistische Linie innerhalb der Sozialdemokratie, nicht die feministische; für sie galt bis 1914 der Primat der Klassengegensätze und sie lehnte die bürgerlichen Frauenrechtlerinnen lange schroff ab. Braun wollte dagegen die Strukturen der Arbeiterinnenbewegung verändern, eine besoldete Sekretärin für Frauenfragen und die Kopfarbeiterinnen gewinnen, d. h. auch bei den bürgerlichen Frauen Propaganda für sozialistische Ideen machen. Für Zetkin war sie ein Zersetzungsbazillus. Walle fragt nun, welche Macht die Frauen innerhalb der Partei hatten und wie weibliche Machtmechanismen funktionierten. Sie beschreibt die verschiedenartige Stellung der dominierenden Theoretikerin Zetkin und die Gegenposition der Gefühlssozialistinnen. Um die Rivalin Braun auszuschalten, verwendet Zetkin parteiübliche Mechanismen: das Anführen persönlicher Motive, der Respektlosigkeit, und es zeigt sich hier: eine Spiegelung derselben Kräfteverhältnisse, die auch zwischen Genossen und Genossinnen bestenden. Die Genossen freuten sich über diesen Weiberzank, sie machten im Gegenzug Brauns Ehemann zum Sündenbock aufgrund seiner Zusammenarbeit mit Liberalen. Bei der Bewertung des Rückzugs Zetkins aus dem Konflikt geht Walle explizit auf den Faktor Körperlichkeit ein, wenn sie Zetkins Alter, zunehmende Blindheit und physische Erschöpfung als Ursache miteinbezieht. (IF)
On compte environ cinq millions de prisonniers de guerre sur le front Est pendant la Première Guerre mondiale. Cette contribution tente d'une part d'élucider les expériences de ces prisonniers en particulier sur fond de Révolution russe, de l'autre de ne pas présenter seulement les prisonniers comme des « victimes » qui subissent leur « destin ». Il s'agit de tenter de comprendre comment ils ont réagi en tant qu'individus et en tant que groupes politiques face à l'effondrement des monarchies d'Europe centrale, d'Europe de l'Est et à la formation de l'Union Soviétique, transformés en « acteurs de la révolution », en « avant-garde » du « mouvement communiste universel » en train de naître.
Cette contribution donne une vue d'ensemble des principaux champs de recherche sur la situation des prisonniers de guerre : les conditions de vie dans les camps, les campagnes de propagande, le travail obligatoire, le rapatriement. Il s'agit de montrer la contradiction entre la politique officielle de la monarchie concernant les prisonniers de guerre et la terrible réalité. Tous durent suppléer au manque de main-d'œuvre à partir de 1916. Des milliers d'entre eux sont morts : épidémies, épuisement, sous-alimentation. Peu après leur capture, les prisonniers furent confrontés à une nouvelle dimension de leur situation : le travail obligatoire. La majorité fut envoyée dans l'arrière-pays pour des travaux divers, mais aussi derrière les lignes de front ou dans les zones de combat. L'article montre également l'influence de la Révolution russe de 1917 sur le destin des prisonniers. Une parenthèse s'ouvre sur la situation des prisonniers français détenus par la monarchie habsbourgeoise en 1914-1918.