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Wissenschaftler beteiligten sich als einflussreiche Sozialgruppe in allen europäischen Nationen in besonderer Weise am Ersten Weltkrieg – als Kriegsbegeisterte, als Kriegsteilnehmer, als Kriegspropagandisten, aber auch (in geringem Maße) als Kriegsgegner. Sie waren Wissensproduzenten oder Experten und förderten so neben dem militärischen Krieg einen "Krieg der Chemiker" (ebenso der Physiker oder Mathematiker), ebenfalls der Mediziner und sogar der Philosophen und Geisteswissenschaftler. Neben den Universitäten positionierten sich die Akademien der Wissenschaften der beteiligten Staaten. Das spiegelt sich z. B. in den hier in einer Auswahl vorgelegten während der Kriegsjahre gehaltenen Akademiereden wider. Die Analyse der Handlungsweisen und entsprechender Dokumente der Preußischen Akademie der Wissenschaften, der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, der Bayerischen Akademie der Wissenschaften, der Gesellschaft der Wissenschaften zu Göttingen, der Sächsischen Akademie der Wissenschaften, der Heidelberger Akademie der Wissenschaften, der Deutschen Akademie der Naturforscher Leopoldina, vom Institut de France, der Académie des sciences, der Académie nationale de médecine und der Royal Society sowie der Russischen Akademie der Wissenschaften, der Académie Royale de Belgique, der Ungarischen Akademie der Wissenschaften, der Rumänischen Akademie und Schwedischen Akademie der Wissenschaften gestattet einen erhellenden vergleichenden Blick.

Wissenschaftler beteiligten sich als einflussreiche Sozialgruppe in allen europäischen Nationen in besonderer Weise am Ersten Weltkrieg – als Kriegsbegeisterte, als Kriegsteilnehmer, als Kriegspropagandisten, aber auch (in geringem Maße) als Kriegsgegner. Sie waren Wissensproduzenten oder Experten und förderten so neben dem militärischen Krieg einen "Krieg der Chemiker" (ebenso der Physiker oder Mathematiker), ebenfalls der Mediziner und sogar der Philosophen und Geisteswissenschaftler. Neben den Universitäten positionierten sich die Akademien der Wissenschaften der beteiligten Staaten. Das spiegelt sich z. B. in den hier in einer Auswahl vorgelegten während der Kriegsjahre gehaltenen Akademiereden wider. Die Analyse der Handlungsweisen und entsprechender Dokumente der Preußischen Akademie der Wissenschaften, der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, der Bayerischen Akademie der Wissenschaften, der Gesellschaft der Wissenschaften zu Göttingen, der Sächsischen Akademie der Wissenschaften, der Heidelberger Akademie der Wissenschaften, der Deutschen Akademie der Naturforscher Leopoldina, vom Institut de France, der Académie des sciences, der Académie nationale de médecine und der Royal Society sowie der Russischen Akademie der Wissenschaften, der Académie Royale de Belgique, der Ungarischen Akademie der Wissenschaften, der Rumänischen Akademie und Schwedischen Akademie der Wissenschaften gestattet einen erhellenden vergleichenden Blick.

L'historien Henri Pirenne a été déporté en Allemagne en raison de son opposition à la politique du gouvernement d'occupation en Belgique pendant la Première Guerre mondiale. Cette expérience inédite consignée dans son journal de guerre a été résumée dans un récit autobiographique dans l'immédiat après-guerre. La comparaison entre ces deux écrits intimes révèle des distorsions par omissions et exagérations qui visent principalement à donner une image négative des Allemands.

Que nous dit l'écriture de l'histoire belge sur l'évolution du nationalisme en Flandre et en Belgique francophone ? Qu'ils soient de Flandre ou de Wallonie ou de Communauté française, les historiens sont, eux aussi, partagés entre des visions différentes de la construction des identités nationales. Certes, ils s'accordent, au-delà de la frontière linguistique, sur l'existence d'une identité belge dont sont issues les identités flamande et wallonne. Cependant, à l'instar des représentants politiques, leurs points de vue divergent sur les éléments constitutifs des constructions identitaires et politiques.

Que nous dit l'écriture de l'histoire belge sur l'évolution du nationalisme en Flandre et en Belgique francophone ? Qu'ils soient de Flandre ou de Wallonie ou de Communauté française, les historiens sont, eux aussi, partagés entre des visions différentes de la construction des identités nationales. Certes, ils s'accordent, au-delà de la frontière linguistique, sur l'existence d'une identité belge dont sont issues les identités flamande et wallonne. Cependant, à l'instar des représentants politiques, leurs points de vue divergent sur les éléments constitutifs des constructions identitaires et politiques.

Cet article, issu des recherches dans les archives de l'historien et d'une analyse discursive de l'Histoire de l'Europe, a permis à la fois de déconstruire le mythe autour de sa rédaction par Pirenne en captivité en Allemagne de 1916 à 1918 et de mettre en évidence les représentations de l'Allemagne et de la Belgique sur lesquelles il repose. Ce livre révèle, en effet, la teneur anti-allemande des thèses de Pirenne sur l'origine des villes, sur le passage de l'Antiquité au Moyen-âge et sur l'apparition des Etats-nations. À l'inverse, la Belgique (i. e. les XVII provinces des Pays-Bas) est vue comme le dépositaire des valeurs progressistes de l'Europe, par l'essor du commerce, des villes et de la culture bourgeoise. Enfin, l'Histoire de l'Europe inaugure une nouvelle délimitation conceptuelle chez Pirenne, laquelle établit une frontière entre, d'un côté, les cultures politiques de l'Europe occidentale, fondées sur l'idéal démocratique, et, de l'autre, celles de l'Europe orientale, soumises à l'autoritarisme d'un chef ou d'une élite.

Cet article, issu des recherches dans les archives de l'historien et d'une analyse discursive de l'Histoire de l'Europe, a permis à la fois de déconstruire le mythe autour de sa rédaction par Pirenne en captivité en Allemagne de 1916 à 1918 et de mettre en évidence les représentations de l'Allemagne et de la Belgique sur lesquelles il repose. Ce livre révèle, en effet, la teneur anti-allemande des thèses de Pirenne sur l'origine des villes, sur le passage de l'Antiquité au Moyen-âge et sur l'apparition des Etats-nations. À l'inverse, la Belgique (i. e. les XVII provinces des Pays-Bas) est vue comme le dépositaire des valeurs progressistes de l'Europe, par l'essor du commerce, des villes et de la culture bourgeoise. Enfin, l'Histoire de l'Europe inaugure une nouvelle délimitation conceptuelle chez Pirenne, laquelle établit une frontière entre, d'un côté, les cultures politiques de l'Europe occidentale, fondées sur l'idéal démocratique, et, de l'autre, celles de l'Europe orientale, soumises à l'autoritarisme d'un chef ou d'une élite.

The paper aims firstly to define the conditions ascribed by two philosophers to historiography and secondly to examine their own philosophical conception of historical process. Their critical and systematic stances result in the definition of ethical imperatives linked with history. Rüsen and Ferry express compelling demands to the writing of history with respect to its values and its reflexivity. If these demands are, in Rüsen's case, part of his disciplinary matrix, which systematizes the cognitive operations of historical science and of its social functions, they emerge, in Ferry's case, from his analysis of Habermas' philosophy and from his reflection mainly on the history of the 20th century. Moreover, both envisioned a process in history, and particularly in the history of Europe. Inspired by Norbert Elias, Ferry sees this history as developing in several stages which he summarizes through the principles of civility, legality and publicness. Based on his knowledge of philosophical writings of the Enlightenment and onwards, Rüsen delineates a history of humanism with a normative intention. Both thinkers place the recognition of these positive resources in European history as presenting a counterpart to its devastating experiences of wars and genocides. It paves the way for two ethical imperatives for social sciences and history. Tackling European history and its national histories, Ferry puts forward the principle of self-recognition in the other (principe de la reconnaissance de soi dans l'autre) as part of a reconstructive ethics (éthique reconstructive) and a postnational education (éducation postnationale). In his dialogue with other cultures in the world, Rüsen strives to be distanced from eurocentrism and develops a normative principle of mutual recognition of cultural differences (Prinzip wechselseitiger Anerkennung kultureller Differenzen). This principle can be linked with Rüsen's plea for a critical historical consciousness. The paper will finally ask the question of the incentives for history and for philosophy related to these both approaches, that from a political philosopher and that from a theorician of history.

The paper aims firstly to define the conditions ascribed by two philosophers to historiography and secondly to examine their own philosophical conception of historical process. Their critical and systematic stances result in the definition of ethical imperatives linked with history. Rüsen and Ferry express compelling demands to the writing of history with respect to its values and its reflexivity. If these demands are, in Rüsen's case, part of his disciplinary matrix, which systematizes the cognitive operations of historical science and of its social functions, they emerge, in Ferry's case, from his analysis of Habermas' philosophy and from his reflection mainly on the history of the 20th century. Moreover, both envisioned a process in history, and particularly in the history of Europe. Inspired by Norbert Elias, Ferry sees this history as developing in several stages which he summarizes through the principles of civility, legality and publicness. Based on his knowledge of philosophical writings of the Enlightenment and onwards, Rüsen delineates a history of humanism with a normative intention. Both thinkers place the recognition of these positive resources in European history as presenting a counterpart to its devastating experiences of wars and genocides. It paves the way for two ethical imperatives for social sciences and history. Tackling European history and its national histories, Ferry puts forward the principle of self-recognition in the other (principe de la reconnaissance de soi dans l'autre) as part of a reconstructive ethics (éthique reconstructive) and a postnational education (éducation postnationale). In his dialogue with other cultures in the world, Rüsen strives to be distanced from eurocentrism and develops a normative principle of mutual recognition of cultural differences (Prinzip wechselseitiger Anerkennung kultureller Differenzen). This principle can be linked with Rüsen's plea for a critical historical consciousness. The paper will finally ask the question of the incentives for history and for philosophy related to these both approaches, that from a political philosopher and that from a theorician of history.

Dans la perspective des Periodical Studies, la communication aborde la Revue Générale et la Revue de Belgique en tant que reflets de la société belge : elles illustrent les positions idéologiques très marquées à l'époque (1865-1914) entre catholiques, d'un côté, et libéraux, de l'autre. La thématique de la représentation de l'État indépendant du Congo (EIC) offre un bel exemple de ce qui à la fois unissait et séparait les visions des élites belges de l'époque : si les représentants des deux revues étaient favorables à la politique coloniale du roi Léopold II en raison du prestige qui en résulterait pour la Belgique, ils ne mettaient pas en avant les mêmes objectifs. Les auteurs de la Revue Générale, de tendance catholique, insistaient sur les questions humanitaires (l'anti-esclavagisme) et religieuses (la christianisation des populations indigènes) ; les contributeurs de la Revue de Belgique, généralement fortement impliqués dans l'aventure léopoldienne comme agents de l'Union Africaine Internationale ou de l'EIC ou fournisseurs de capitaux, plaçaient les débouchés commerciaux comme principal atout à côté du progrès civilisateur (éducation et amélioration des conditions de vie des autochtones) : s'exprime ici le point de vue libéral.

Dans la perspective des Periodical Studies, la communication aborde la Revue Générale et la Revue de Belgique en tant que reflets de la société belge : elles illustrent les positions idéologiques très marquées à l'époque (1865-1914) entre catholiques, d'un côté, et libéraux, de l'autre. La thématique de la représentation de l'État indépendant du Congo (EIC) offre un bel exemple de ce qui à la fois unissait et séparait les visions des élites belges de l'époque : si les représentants des deux revues étaient favorables à la politique coloniale du roi Léopold II en raison du prestige qui en résulterait pour la Belgique, ils ne mettaient pas en avant les mêmes objectifs. Les auteurs de la Revue Générale, de tendance catholique, insistaient sur les questions humanitaires (l'anti-esclavagisme) et religieuses (la christianisation des populations indigènes) ; les contributeurs de la Revue de Belgique, généralement fortement impliqués dans l'aventure léopoldienne comme agents de l'Union Africaine Internationale ou de l'EIC ou fournisseurs de capitaux, plaçaient les débouchés commerciaux comme principal atout à côté du progrès civilisateur (éducation et amélioration des conditions de vie des autochtones) : s'exprime ici le point de vue libéral.